Célébrée tous les 8 mars de chaque année, la Journée Internationale de la Femme marque un tournant décisif dans l’histoire du monde contemporain. Le thème fédérateur retenu par l’Organisation des Nations Unies cette année est : « Une promesse est une promesse : Il est temps d'agir pour mettre fin à la violence contre les femmes ». Pour cette année, le ministère de la Solidarité, de la Famille de la Femme et de l’Enfant, a opté au plan local pour le thème : « Homme et Femme, ensemble pour une Côte d’Ivoire unie ». En effet, c’est à la conférence internationale des femmes socialistes de 1910 que l'idée d'une « Journée Internationale de la Femme » va être décidée. Avant cette date, le sort de la femme, son rang et sa place au sein de la société étaient des sujets tabous. La femme n’avait pas droit de cité. Toujours reléguée au second plan, en dépit du remarquable boulot qu’elle accomplissait auprès de l’homme. Qui était le maître à tout faire dans cette société. C’est pendant la guerre d’Occupation en France que les mentalités ont changé. En France comme aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et au Canada, dans tous les Etats épris de justice et de liberté, le combat pour la reconnaissance des droits de la Femme n’a pas été de tout repos. En Côte d’Ivoire également, les femmes ne sont pas restées en marge de la lutte pour leur droit. Cette fibre indépendantiste est incarnée par Marie Koré, secondée par Anne Marie Raggi, pour leur marche héroïque sur Grand-Bassam. Ces femmes, parties d’Abidjan, ont marché jusqu’à Grand-Bassam dans le souci de se rendre à la prison civile. Stoppées sur le pont reliant le quartier français au reste de la ville, celles-ci ont été battues et pulvérisées d’acide. Bien qu’elles n’aient pas obtenu la libération de leurs époux, les femmes ont remporté une victoire historique, pour avoir osé affronter à mains nues les colons. D’où l’appellation du pont en souvenir de l’affrontement, « Le pont de la victoire ». Pour la Côte d’Ivoire, le pont de la Victoire, à Grand-Bassam, symbolise la marche des femmes le 24 décembre 1949, pour exiger la libération de leurs époux, leurs fils et frères emprisonnés arbitrairement. Si le chemin parcouru pour accéder à une reconnaissance internationale a été long mais ayant conduit à un acquis aujourd’hui, force est de constater que la femme reste toujours soumise à de pires formes de violences. Qui constituent l’épine dorsale du nouveau combat pour une émancipation totale et complète de la femme. D’où l’appelle du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-moon, à s’unir dans « la lutte contre cette pandémie mondiale : les violences basées sur le genre ».
A.Dedi
A.Dedi