Nous avons écrit et crié partout que l’éclatement du RHDP serait un échec collectif des héritiers de Félix Houphouët-Boigny, et que les conséquences seraient individuellement désagréables, voire désastreuses pour chaque parti. Apparemment nous n’avons pas été entendus et le départ aux élections locales en rang dispersé en est le signalement.
Depuis hier mercredi 6 mars, la CEI a enregistré toutes les candidatures au titre des élections municipales et régionales. Entre autres constats que l’on peut faire, c’est que le souhait des deux grands de l’alliance RHDP, les présidents Alassane et Bédié, n’a pas été exhaussé malgré la détermination affichée de part et d’autre. Dans leur métier de politique ou l’on doit écouter sa base, ils ont été obligés de ne pas forcer celle-ci à un quelconque arrangement politique électoral. En conséquence, chaque parti parraine ses candidatures à sa propre couleur. Quelque rares circonscriptions où les militants responsables locaux vivent en harmonie, et donc ont réussi à se présenter sous la bannière de leur alliance. C’est un douloureux constat pour les observateurs politiques et adeptes de la politique apaisée. Car, le spectacle que les partis membres de l’alliance viennent de nous servir est le signe que le mur RHDP est fendu et qu’il ne reste à l’araignée d’y pénétrer. Ceux qui ont prophétisé un attelage impossible entre les partis RHDP commencent à se racler la gorge comme pour signaler que l’on regarde vers eux, parce que leur raison sur l’histoire arrive. C’est ainsi que l’on est conduit à s’interroger sur le bilan éventuel que cette alliance a pu générer. Une sorte de bilan à mi-parcours si l’on est optimiste, ou un bilan tout court, si tant est que cette occasion rêvée pour montrer la solidité de l’alliance offre le résultat contraire et va donc signer la fin de cette entreprise. Dans la toute petite enveloppe de bilan, on retient en positif la fidélité du président Bédié. C’est au nom des termes de l’alliance qu’il a refusé toutes les manœuvres du candidat Laurent Gbagbo de le dissuader de respecter sa parole donnée en proclamant son soutien solennellement à Yamoussoukro et en confiant le candidat Ouattara à ses parents baoulé. C’est au nom de cette alliance qu’il s’est exilé à l’hôtel du golf refusant là aussi les tentatives de Gbagbo de l’en sortir et en faire un allié pour bombarder la « petite république des voyous ». C’était la belle union qui affichait dans les photos les présidents Anaky Kobenan du MFA, Konan Bédié du PDCI, Alassane Ouattara du RDR et Mabri Toikeuse de l’UDPCI. A la sortie du Golf, après la première grande victoire commune qu’est la capture de Laurent Gbagbo, ils ont affiché leur entente en réussissant à former un gouvernement commun. Un acte certainement précipité puisqu’ils n’ont pas pris le temps de déterminer le programme sous lequel ce gouvernement RHDP devrait travailler. Dès que l’occasion de compétir entre frères s’est présentée à travers les élections législatives, ils ont étalé leur gourmandise et les mépris des uns vers les autres en certains endroits. Là aussi les volontés de Bédié et Ouattara n’ayant été suivies, les candidats sont partis sous la couleur de leur parti et seules les circonscriptions de Port-Bouët et du plateau ont présenté des candidats en RHDP. Quant aux campagnes électorales qui ont duré quinze jours, elles ont été émaillées d’incidents et de violences par endroit. Il a fallu beaucoup de conciliabules pour que certains candidats ne poursuivent pas leur adversaire RHDP en justice. Les militants du PDCI ont ouvertement accusé leurs alliés du RDR d’avoir usé de violences par endroits en s’appuyant sur les ex-forces armées des forces nouvelles intégrées dans l’armée et très reconnaissables par leur façon d’agir. Au moment de choisir les candidats Députés pour la conquête du perchoir, l’esprit de consensus est revenu dans la maison et tout le monde s’est mis d’accord sur la personne de Soro Guillaume. Malheureusement les nominations aux postes de directeurs généraux des entreprises d’Etat et de directeurs centraux de l’administration ont laissé planer un air de satisfaction ciblée qui privilégie les ressortissants du nord du pays. Interrogé par une chaîne de télévision française lors d’une visite dans ce pays sur cet état de fait, le Président de la République, membre du RHDP, a répondu que ces nominations étaient du rattrapage en faveur du peuple du nord longtemps écarté des postes de commandement. La presse lui a reproché cette sortie, les alliés du RHDP aussi. Mais le président ne s’en est jamais excusé. Gonflés à bloc devant cette situation, les militants du PDCI ont souhaité la rupture de cette alliance dans laquelle ils ont l’impression d’interpréter une pièce du cavalier et du cheval. Leur président leur a dit que ce sont des petits manquements et que quelques petits réglages devaient ramener l’entente, la solidarité et l’esprit de partage dans la maison. Puis est arrivée la dissolution brutale du gouvernement au motif des reproches faites au PDCI dont les Députés ont rejeté le vote en commission de la loi sur le mariage. Une façon humiliante de leur dire : « on vous a donné des postes de ministres, si vous faites trop de bruits on vous boute hors d’ici ». Tous les jours l’on entend les déclarations à caractère orgueilleux et méprisant. Apparemment, il n’y a pas de changement notable et la situation actuelle en est l’illustration. Un voisin à qui j’ai posé la question de savoir quel bilan fait-il au compte du RHDP, m’a répondu : « à part les honneurs faits à Bédié je ne vois rien de notable », il a ajouté par la suite que depuis l’abandon au quai du MFA pour le seul fait qu’il n’ait aucune force de nuisance, il comprend que cette affaire ne tiendra pas jusqu’à la fin du mandat de Ouattara. Pour lui, la seule chance de voir le RHDP rebondir du coma dans lequel il est entrain de tomber, serait que les élections se déroulent proprement, sans tricherie et sans violence. Les frères ennemis connaîtront chacun leur force et cela pourrait entraîner une modestie dans le comportement. Alors l’alliance pourra se nourrir du respect mutuel entre les membres, une condition essentielle pour qu’une union ait longue vie. Sinon, c’est clair la survie du RHDP ne dépend plus des deux grands de l’alliance.
Georges Amani
Depuis hier mercredi 6 mars, la CEI a enregistré toutes les candidatures au titre des élections municipales et régionales. Entre autres constats que l’on peut faire, c’est que le souhait des deux grands de l’alliance RHDP, les présidents Alassane et Bédié, n’a pas été exhaussé malgré la détermination affichée de part et d’autre. Dans leur métier de politique ou l’on doit écouter sa base, ils ont été obligés de ne pas forcer celle-ci à un quelconque arrangement politique électoral. En conséquence, chaque parti parraine ses candidatures à sa propre couleur. Quelque rares circonscriptions où les militants responsables locaux vivent en harmonie, et donc ont réussi à se présenter sous la bannière de leur alliance. C’est un douloureux constat pour les observateurs politiques et adeptes de la politique apaisée. Car, le spectacle que les partis membres de l’alliance viennent de nous servir est le signe que le mur RHDP est fendu et qu’il ne reste à l’araignée d’y pénétrer. Ceux qui ont prophétisé un attelage impossible entre les partis RHDP commencent à se racler la gorge comme pour signaler que l’on regarde vers eux, parce que leur raison sur l’histoire arrive. C’est ainsi que l’on est conduit à s’interroger sur le bilan éventuel que cette alliance a pu générer. Une sorte de bilan à mi-parcours si l’on est optimiste, ou un bilan tout court, si tant est que cette occasion rêvée pour montrer la solidité de l’alliance offre le résultat contraire et va donc signer la fin de cette entreprise. Dans la toute petite enveloppe de bilan, on retient en positif la fidélité du président Bédié. C’est au nom des termes de l’alliance qu’il a refusé toutes les manœuvres du candidat Laurent Gbagbo de le dissuader de respecter sa parole donnée en proclamant son soutien solennellement à Yamoussoukro et en confiant le candidat Ouattara à ses parents baoulé. C’est au nom de cette alliance qu’il s’est exilé à l’hôtel du golf refusant là aussi les tentatives de Gbagbo de l’en sortir et en faire un allié pour bombarder la « petite république des voyous ». C’était la belle union qui affichait dans les photos les présidents Anaky Kobenan du MFA, Konan Bédié du PDCI, Alassane Ouattara du RDR et Mabri Toikeuse de l’UDPCI. A la sortie du Golf, après la première grande victoire commune qu’est la capture de Laurent Gbagbo, ils ont affiché leur entente en réussissant à former un gouvernement commun. Un acte certainement précipité puisqu’ils n’ont pas pris le temps de déterminer le programme sous lequel ce gouvernement RHDP devrait travailler. Dès que l’occasion de compétir entre frères s’est présentée à travers les élections législatives, ils ont étalé leur gourmandise et les mépris des uns vers les autres en certains endroits. Là aussi les volontés de Bédié et Ouattara n’ayant été suivies, les candidats sont partis sous la couleur de leur parti et seules les circonscriptions de Port-Bouët et du plateau ont présenté des candidats en RHDP. Quant aux campagnes électorales qui ont duré quinze jours, elles ont été émaillées d’incidents et de violences par endroit. Il a fallu beaucoup de conciliabules pour que certains candidats ne poursuivent pas leur adversaire RHDP en justice. Les militants du PDCI ont ouvertement accusé leurs alliés du RDR d’avoir usé de violences par endroits en s’appuyant sur les ex-forces armées des forces nouvelles intégrées dans l’armée et très reconnaissables par leur façon d’agir. Au moment de choisir les candidats Députés pour la conquête du perchoir, l’esprit de consensus est revenu dans la maison et tout le monde s’est mis d’accord sur la personne de Soro Guillaume. Malheureusement les nominations aux postes de directeurs généraux des entreprises d’Etat et de directeurs centraux de l’administration ont laissé planer un air de satisfaction ciblée qui privilégie les ressortissants du nord du pays. Interrogé par une chaîne de télévision française lors d’une visite dans ce pays sur cet état de fait, le Président de la République, membre du RHDP, a répondu que ces nominations étaient du rattrapage en faveur du peuple du nord longtemps écarté des postes de commandement. La presse lui a reproché cette sortie, les alliés du RHDP aussi. Mais le président ne s’en est jamais excusé. Gonflés à bloc devant cette situation, les militants du PDCI ont souhaité la rupture de cette alliance dans laquelle ils ont l’impression d’interpréter une pièce du cavalier et du cheval. Leur président leur a dit que ce sont des petits manquements et que quelques petits réglages devaient ramener l’entente, la solidarité et l’esprit de partage dans la maison. Puis est arrivée la dissolution brutale du gouvernement au motif des reproches faites au PDCI dont les Députés ont rejeté le vote en commission de la loi sur le mariage. Une façon humiliante de leur dire : « on vous a donné des postes de ministres, si vous faites trop de bruits on vous boute hors d’ici ». Tous les jours l’on entend les déclarations à caractère orgueilleux et méprisant. Apparemment, il n’y a pas de changement notable et la situation actuelle en est l’illustration. Un voisin à qui j’ai posé la question de savoir quel bilan fait-il au compte du RHDP, m’a répondu : « à part les honneurs faits à Bédié je ne vois rien de notable », il a ajouté par la suite que depuis l’abandon au quai du MFA pour le seul fait qu’il n’ait aucune force de nuisance, il comprend que cette affaire ne tiendra pas jusqu’à la fin du mandat de Ouattara. Pour lui, la seule chance de voir le RHDP rebondir du coma dans lequel il est entrain de tomber, serait que les élections se déroulent proprement, sans tricherie et sans violence. Les frères ennemis connaîtront chacun leur force et cela pourrait entraîner une modestie dans le comportement. Alors l’alliance pourra se nourrir du respect mutuel entre les membres, une condition essentielle pour qu’une union ait longue vie. Sinon, c’est clair la survie du RHDP ne dépend plus des deux grands de l’alliance.
Georges Amani