Les femmes composent plus de la moitié de la population d'Afrique. C'est dire leurs poids dans la société.
A l'image du continent, que la BAD a vocation à servir, la Banque accorde une place grandissante aux femmes. Tant dans les projets qu'elle soutient et finance, qu'en son sein même, parmi son personnel.
Hommage soit ici rendu aux femmes, à toutes les femmes de la BAD, qui mettent leurs compétences, leur temps et leur énergie au service de l'institution et donc de l'Afrique.
Impossible de faire le portrait de chacune. Mais voici une sélection de quelques-unes de ces femmes de tête et de cœur, une façon d'esquisser la diversité et la richesse du personnel féminin de la Banque.
Akissa Bahri : «Encourager les femmes à oser et à foncer davantage»
Coordinatrice de la Facilité africaine de l'eau (FAE), la Tunisienne Akissa Bahri est une experte reconnue dans son domaine. Agronome de formation et titulaire d'un Doctorat en Ingénierie des ressources en eau, elle a poursuivi ses études supérieures en Tunisie, puis en France et en Suède.
Akissa Bahri a mis son expertise au service du continent africain - après avoir travaillé sur le pourtour méditerranéen et le Moyen-Orient.
Voilà près de trente ans que cette Tunisienne s'attelle aux problématiques de gestion des ressources en eau et d'utilisation agricole des eaux usées, des boues résiduaires et de leurs impacts sur l'environnement. Alliant théorie et pratique, elle mène des travaux de recherche et conduit des projets sur le terrain.
Akissa, quelles femmes vous ont inspirée, sinon influencée, dans votre parcours tant personnel que professionnel ?
Sur le plan personnel, ma mère et ma grand-mère, bien sûr, et plus généralement les femmes tunisiennes d'hier et d'aujourd'hui, parce qu'elles sont l'exemple de femmes courageuses qui ont souvent dû, et doivent encore, parfois, lutter à contre-courant pour réussir, et qui ne baissent pas les bras devant l'adversité.
Au niveau professionnel, une scientifique exceptionnelle m'a beaucoup inspirée : Wangari Maathai, une femme passionnément engagée dans des causes importantes, telles que la protection de l'environnement, les droits de la personne, la paix et la démocratie. Elle a fait de ces causes sa vocation, surmontant des obstacles inimaginables pour atteindre les résultats qu'on lui connait aujourd'hui.
Quelle place l'enjeu de la promotion de la femme occupe-t-elle au sein de la FAE ?
Une place très importante. D'une part, près de la moitié des employés de la Facilité sont des femmes. Et, au niveau des opérations, nous avons beaucoup insisté pour que la Stratégie de la Facilité 2012-2016 inclue la question de l'intégration et de la parité des femmes, et pour que cela se reflète effectivement dans nos projets ; ce n'est pas encore au point mais on y travaille avec coeur.
Un conseil pour les femmes d'aujourd'hui ?
Bonne question ! Difficile de prétendre connaitre la formule du succès puisque moi-même je ne cesse d'apprendre. J'aimerais peut-être encourager les femmes à oser et à foncer davantage. Ne pas hésiter à aller plus loin, à avoir de l'ambition, à rêver plus haut et plus grand, à ne pas hésiter à sortir des sentiers battus. On a parfois tendance, en tant que femme, à s'autocensurer, à hésiter, à se remettre en question - mais bon, ce n'est pas forcément le seul faits des femmes. Je pense qu'il est aussi important de s'entraider, de soutenir les femmes des générations qui nous suivent, de partager notre savoir et notre expérience avec elles, de les encourager et de mettre leur potentiel en valeur pour qu'elles se fassent davantage confiance. Et pourquoi pas, par la suite, célébrer ensemble leur succès!
Agnès Soucat «Les femmes d'aujourd'hui ont le monde à leur portée»
Tout à la fois médecin, nutritionniste et économiste, Agnès Soucat dirige la division baptisée « Développement humain » de la BAD. Après avoir grandi au coeur de la campagne bourguignonne et lorraine, la jeune étudiante en médecine dotée d'un Master en nutrition a quitté les cieux hexagonaux, s'envolant vers les Etats-Unis pour y poursuivre son cursus estudiantin et décrocher un nouveau Master, en santé publique cette fois, puis un PhD (Doctorat) en économie de la santé à Baltimore.
Mais c'est en Afrique, plus exactement au Bénin, que la jeune Française a entamé sa carrière, exerçant à la fois à l'hôpital universitaire de Cotonou comme pédiatre et sur un projet de santé publique et de recherches à Pahou.
Quelles femmes vous ont inspiré, sinon influencé, dans votre parcours, tant personnel que professionnel ?
Les femmes de ma famille, mère, tantes et cousines, sont toutes des femmes droites et passionnées dotées de fortes personnalités. Elles sont ma force. J'ai également toujours eu une grande admiration pour les femmes écrivains et libres, comme George Sand ou Marguerite Duras, des femmes en avance sur leur époque. Je suis aussi touchée par des femmes extraordinaires comme Sœur Emmanuelle ou Mère Theresa, qui accomplissent des miracles par la force de leur engagement. Hillary Clinton est également une inspiration pour moi, comme le sont également Angela Merkel ou Ellen Sirleaf-Johnson, par leur solidité dans l'adversité. Professionnellement, j'ai beaucoup d'admiration pour le ministre Ngozi Okonjo-Iweala 1 et pour Oby Ezekwesili 2, avec qui j'ai travaillé à la Banque mondiale. J'ai également beaucoup appris de Manphela Ranphele 3 et de Joy Phumaphi 4, deux femmes au service du développement humain en Afrique
Quelle place occupe la question de la promotion de la femme au sein de la division que vous dirigez ?
Je dirige le département de développement humain, donc la femme est au coeur de tout ce que nous faisons. Aujourd'hui, la réalité des femmes africaines est en train de changer, mais trop de femmes en Afrique vivent encore des situations incroyablement difficiles, et doivent quotidiennement faire face à la violence, à l'insécurité, au manque de services, et à la discrimination dans la redistribution des ressources, tant familiales que privées. La santé de la femme, le contrôle de sa fécondité et donc l'accès au planning familial et à la santé de la reproduction, sont des éléments fondamentaux pour que la femme puisse développer tout son potentiel professionnel et humain. Aujourd'hui, le continent africain est la seule région du monde où les femmes meurent encore prématurément de causes que l'on pourrait aisément prévenir. L'éducation des filles, leur implication dans les sciences et la technologie, sont une autre priorité majeure de notre département. Tous nos projets visent à donner aux filles toutes les opportunités pour accéder à toutes les filières, sans discrimination. Nos programmes d'emploi visent également à favoriser l'entrée des filles sur le marché du travail et à faciliter l'entrepreneuriat féminin, ainsi que l'implication des femmes dans l'élaboration des politiques publiques.
Un conseil à donner aux femmes d'aujourd'hui ?
Les femmes d'aujourd'hui ont le monde à leur portée. Mon conseil : poursuivre leurs rêves et faire ce pour quoi elles sont passionnées, d'étudier et de se lancer dans toutes les carrières, de s'impliquer dans la vie citoyenne, la vie publique, mais aussi de prendre le temps de voir leurs enfants grandir. Les carrières peuvent attendre, mais les premières années d'un enfant sont une période unique et magique. L'arrivée croissante des femmes dans le monde du travail pose la question de l'équilibre d'une vie familiale. Et cette question est valable pour les hommes aussi !
Ancienne vice-présidente de la Banque Mondiale pour la Région Afrique, également ex ministre de l'Education du Nigeria, elle est l'un des cofondateurs de l'ONG Transparency International.
Médecin, ex directrice générale de la Banque mondiale, Mamphela Ramphele était une amie proche du militant anti-apartheid Steve Biko (mort en prison en 1977). En février 2013, à 65 ans, elle a annoncé lancer un nouveau parti politique sur la scène sud-africaine, dit Agang (« Construire » en sesuthu).
Cette ex ministre de la santé au Botswana, où elle a été le fer de lance de la lutte contre le Sida, est devenue directeur adjoint de l'OMS en 2003. Aujourd'hui, elle est directrice exécutive de l'Alma (Alliance des dirigeants africains contre le paludisme).
A l'image du continent, que la BAD a vocation à servir, la Banque accorde une place grandissante aux femmes. Tant dans les projets qu'elle soutient et finance, qu'en son sein même, parmi son personnel.
Hommage soit ici rendu aux femmes, à toutes les femmes de la BAD, qui mettent leurs compétences, leur temps et leur énergie au service de l'institution et donc de l'Afrique.
Impossible de faire le portrait de chacune. Mais voici une sélection de quelques-unes de ces femmes de tête et de cœur, une façon d'esquisser la diversité et la richesse du personnel féminin de la Banque.
Akissa Bahri : «Encourager les femmes à oser et à foncer davantage»
Coordinatrice de la Facilité africaine de l'eau (FAE), la Tunisienne Akissa Bahri est une experte reconnue dans son domaine. Agronome de formation et titulaire d'un Doctorat en Ingénierie des ressources en eau, elle a poursuivi ses études supérieures en Tunisie, puis en France et en Suède.
Akissa Bahri a mis son expertise au service du continent africain - après avoir travaillé sur le pourtour méditerranéen et le Moyen-Orient.
Voilà près de trente ans que cette Tunisienne s'attelle aux problématiques de gestion des ressources en eau et d'utilisation agricole des eaux usées, des boues résiduaires et de leurs impacts sur l'environnement. Alliant théorie et pratique, elle mène des travaux de recherche et conduit des projets sur le terrain.
Akissa, quelles femmes vous ont inspirée, sinon influencée, dans votre parcours tant personnel que professionnel ?
Sur le plan personnel, ma mère et ma grand-mère, bien sûr, et plus généralement les femmes tunisiennes d'hier et d'aujourd'hui, parce qu'elles sont l'exemple de femmes courageuses qui ont souvent dû, et doivent encore, parfois, lutter à contre-courant pour réussir, et qui ne baissent pas les bras devant l'adversité.
Au niveau professionnel, une scientifique exceptionnelle m'a beaucoup inspirée : Wangari Maathai, une femme passionnément engagée dans des causes importantes, telles que la protection de l'environnement, les droits de la personne, la paix et la démocratie. Elle a fait de ces causes sa vocation, surmontant des obstacles inimaginables pour atteindre les résultats qu'on lui connait aujourd'hui.
Quelle place l'enjeu de la promotion de la femme occupe-t-elle au sein de la FAE ?
Une place très importante. D'une part, près de la moitié des employés de la Facilité sont des femmes. Et, au niveau des opérations, nous avons beaucoup insisté pour que la Stratégie de la Facilité 2012-2016 inclue la question de l'intégration et de la parité des femmes, et pour que cela se reflète effectivement dans nos projets ; ce n'est pas encore au point mais on y travaille avec coeur.
Un conseil pour les femmes d'aujourd'hui ?
Bonne question ! Difficile de prétendre connaitre la formule du succès puisque moi-même je ne cesse d'apprendre. J'aimerais peut-être encourager les femmes à oser et à foncer davantage. Ne pas hésiter à aller plus loin, à avoir de l'ambition, à rêver plus haut et plus grand, à ne pas hésiter à sortir des sentiers battus. On a parfois tendance, en tant que femme, à s'autocensurer, à hésiter, à se remettre en question - mais bon, ce n'est pas forcément le seul faits des femmes. Je pense qu'il est aussi important de s'entraider, de soutenir les femmes des générations qui nous suivent, de partager notre savoir et notre expérience avec elles, de les encourager et de mettre leur potentiel en valeur pour qu'elles se fassent davantage confiance. Et pourquoi pas, par la suite, célébrer ensemble leur succès!
Agnès Soucat «Les femmes d'aujourd'hui ont le monde à leur portée»
Tout à la fois médecin, nutritionniste et économiste, Agnès Soucat dirige la division baptisée « Développement humain » de la BAD. Après avoir grandi au coeur de la campagne bourguignonne et lorraine, la jeune étudiante en médecine dotée d'un Master en nutrition a quitté les cieux hexagonaux, s'envolant vers les Etats-Unis pour y poursuivre son cursus estudiantin et décrocher un nouveau Master, en santé publique cette fois, puis un PhD (Doctorat) en économie de la santé à Baltimore.
Mais c'est en Afrique, plus exactement au Bénin, que la jeune Française a entamé sa carrière, exerçant à la fois à l'hôpital universitaire de Cotonou comme pédiatre et sur un projet de santé publique et de recherches à Pahou.
Quelles femmes vous ont inspiré, sinon influencé, dans votre parcours, tant personnel que professionnel ?
Les femmes de ma famille, mère, tantes et cousines, sont toutes des femmes droites et passionnées dotées de fortes personnalités. Elles sont ma force. J'ai également toujours eu une grande admiration pour les femmes écrivains et libres, comme George Sand ou Marguerite Duras, des femmes en avance sur leur époque. Je suis aussi touchée par des femmes extraordinaires comme Sœur Emmanuelle ou Mère Theresa, qui accomplissent des miracles par la force de leur engagement. Hillary Clinton est également une inspiration pour moi, comme le sont également Angela Merkel ou Ellen Sirleaf-Johnson, par leur solidité dans l'adversité. Professionnellement, j'ai beaucoup d'admiration pour le ministre Ngozi Okonjo-Iweala 1 et pour Oby Ezekwesili 2, avec qui j'ai travaillé à la Banque mondiale. J'ai également beaucoup appris de Manphela Ranphele 3 et de Joy Phumaphi 4, deux femmes au service du développement humain en Afrique
Quelle place occupe la question de la promotion de la femme au sein de la division que vous dirigez ?
Je dirige le département de développement humain, donc la femme est au coeur de tout ce que nous faisons. Aujourd'hui, la réalité des femmes africaines est en train de changer, mais trop de femmes en Afrique vivent encore des situations incroyablement difficiles, et doivent quotidiennement faire face à la violence, à l'insécurité, au manque de services, et à la discrimination dans la redistribution des ressources, tant familiales que privées. La santé de la femme, le contrôle de sa fécondité et donc l'accès au planning familial et à la santé de la reproduction, sont des éléments fondamentaux pour que la femme puisse développer tout son potentiel professionnel et humain. Aujourd'hui, le continent africain est la seule région du monde où les femmes meurent encore prématurément de causes que l'on pourrait aisément prévenir. L'éducation des filles, leur implication dans les sciences et la technologie, sont une autre priorité majeure de notre département. Tous nos projets visent à donner aux filles toutes les opportunités pour accéder à toutes les filières, sans discrimination. Nos programmes d'emploi visent également à favoriser l'entrée des filles sur le marché du travail et à faciliter l'entrepreneuriat féminin, ainsi que l'implication des femmes dans l'élaboration des politiques publiques.
Un conseil à donner aux femmes d'aujourd'hui ?
Les femmes d'aujourd'hui ont le monde à leur portée. Mon conseil : poursuivre leurs rêves et faire ce pour quoi elles sont passionnées, d'étudier et de se lancer dans toutes les carrières, de s'impliquer dans la vie citoyenne, la vie publique, mais aussi de prendre le temps de voir leurs enfants grandir. Les carrières peuvent attendre, mais les premières années d'un enfant sont une période unique et magique. L'arrivée croissante des femmes dans le monde du travail pose la question de l'équilibre d'une vie familiale. Et cette question est valable pour les hommes aussi !
Ancienne vice-présidente de la Banque Mondiale pour la Région Afrique, également ex ministre de l'Education du Nigeria, elle est l'un des cofondateurs de l'ONG Transparency International.
Médecin, ex directrice générale de la Banque mondiale, Mamphela Ramphele était une amie proche du militant anti-apartheid Steve Biko (mort en prison en 1977). En février 2013, à 65 ans, elle a annoncé lancer un nouveau parti politique sur la scène sud-africaine, dit Agang (« Construire » en sesuthu).
Cette ex ministre de la santé au Botswana, où elle a été le fer de lance de la lutte contre le Sida, est devenue directeur adjoint de l'OMS en 2003. Aujourd'hui, elle est directrice exécutive de l'Alma (Alliance des dirigeants africains contre le paludisme).