Aux obsèques d’Alhassane Salif N’diaye, vendredi, le secrétaire général du Pdci, président du directoire du Rhdp, a fait des révélations sur les candidatures indépendantes dans les élections en Côte d’Ivoire.
La question des indépendants n’est pas une nouveauté dans les élections ivoiriennes. L’euphorie des candidatures indépendantes issues des partis politiques n’est donc pas liée aux municipales et régionales à venir. Même au temps du parti unique, les indépendants menaient la bataille aux candidats du Pdci. C’est ce qu’apprend Alphonse Djédjé Mady, lorsqu’il a expliqué les circonstances dans lesquelles il a familiarisé avec Alhassane Salif N’diaye, inhumé vendredi au cimetière de Williamsville, après la levée du corps à la mosquée de la Riviera Golf. «En 1980, après des remous occasionnés au sein du Pdci par les candidatures indépendantes en vue des législatives et municipales, le président Félix Houphouët-Boigny avait demandé en 1981, la constitution de délégations, censées aller sur l’ensemble du territoire national, pour calmer les esprits des militants. Et Alhassane N’diaye et moi nous sommes retrouvés dans la même délégation qui devait se rendre au Nord. C’est là que nous avons appris véritablement à nous connaître», a indiqué le président du directoire du Rhdp. Avec cette révélation du secrétaire général du Pdci, on comprend que le phénomène au sein des partis politiques ne date pas de maintenant. Elle n’est spécifique ni au Rdr, ni au Pdci, encore moins à l’Udpci. Ce qui arrive aujourd’hui au sein de ces formations politiques a aussi existé par le passé, et ne devrait en aucun cas, être source d’inquiétudes, de divisions ou de querelles entre les membres des familles politiques. Certes, l’idéal serait que la compétition soit ouverte. Mais entre le temps du parti unique et celui du multipartisme, les réalités sont bien différentes. Avant 1990, le Pdci était la seule formation politique et n’avait pas d’adversaires capables de le détrôner.
Avec le multipartisme, chaque parti qui compte, veut faire ses preuves. Naturellement, lorsqu’un indépendant issu d’un parti s’invite dans la course, il est vu comme un empêcheur de tourner en rond par la direction de son parti, parce qu’il vient réduire les chances du candidat officiellement retenu. Pour n’avoir pas respecté la discipline du parti, il émiette ainsi les voix qui devaient revenir en bloc au candidat officiel, donnant ainsi moins de chance au choix du parti pour l’emporter sur les candidats des autres partis qui bénéficient d’une cohésion certaine au sein de leurs formations respectives. C’est ce souci- du reste justifié- qui habite les directions respectives des partis significatifs que sont le Rdr et le Pdci, désireux chacun, de démontrer leur suprématie dans le microcosme politique. Souci que devraient nécessairement comprendre certains candidats, qualifiés d’éléments indisciplinés par les responsables de leur groupement politique. Seulement, il reste que la hiérarchie des partis travaille à l’union en leur sein, par l’usage d’un discours rassembleur. « Il faut des discours courtois et non des attitudes de ceux qui nous traitent de voyous, comme l’a fait le leader d’un parti politique avant les législatives de 2011. Car, après les élections, nous sommes appelés à être ensemble pour les futurs défis à relever », expliquait un candidat indépendant. Un cadre, membre d’un autre parti, non retenu par sa formation aux régionales, prend à contre-pied cette vision des choses. « Quand on veut l’avancée du parti, on ne va pas en indépendant. Parce qu’on ne peut pas détruire ce qu’on a contribué à construire », réplique-t-il. Le débat est ouvert.
Ouattara Abdoul Karim
La question des indépendants n’est pas une nouveauté dans les élections ivoiriennes. L’euphorie des candidatures indépendantes issues des partis politiques n’est donc pas liée aux municipales et régionales à venir. Même au temps du parti unique, les indépendants menaient la bataille aux candidats du Pdci. C’est ce qu’apprend Alphonse Djédjé Mady, lorsqu’il a expliqué les circonstances dans lesquelles il a familiarisé avec Alhassane Salif N’diaye, inhumé vendredi au cimetière de Williamsville, après la levée du corps à la mosquée de la Riviera Golf. «En 1980, après des remous occasionnés au sein du Pdci par les candidatures indépendantes en vue des législatives et municipales, le président Félix Houphouët-Boigny avait demandé en 1981, la constitution de délégations, censées aller sur l’ensemble du territoire national, pour calmer les esprits des militants. Et Alhassane N’diaye et moi nous sommes retrouvés dans la même délégation qui devait se rendre au Nord. C’est là que nous avons appris véritablement à nous connaître», a indiqué le président du directoire du Rhdp. Avec cette révélation du secrétaire général du Pdci, on comprend que le phénomène au sein des partis politiques ne date pas de maintenant. Elle n’est spécifique ni au Rdr, ni au Pdci, encore moins à l’Udpci. Ce qui arrive aujourd’hui au sein de ces formations politiques a aussi existé par le passé, et ne devrait en aucun cas, être source d’inquiétudes, de divisions ou de querelles entre les membres des familles politiques. Certes, l’idéal serait que la compétition soit ouverte. Mais entre le temps du parti unique et celui du multipartisme, les réalités sont bien différentes. Avant 1990, le Pdci était la seule formation politique et n’avait pas d’adversaires capables de le détrôner.
Avec le multipartisme, chaque parti qui compte, veut faire ses preuves. Naturellement, lorsqu’un indépendant issu d’un parti s’invite dans la course, il est vu comme un empêcheur de tourner en rond par la direction de son parti, parce qu’il vient réduire les chances du candidat officiellement retenu. Pour n’avoir pas respecté la discipline du parti, il émiette ainsi les voix qui devaient revenir en bloc au candidat officiel, donnant ainsi moins de chance au choix du parti pour l’emporter sur les candidats des autres partis qui bénéficient d’une cohésion certaine au sein de leurs formations respectives. C’est ce souci- du reste justifié- qui habite les directions respectives des partis significatifs que sont le Rdr et le Pdci, désireux chacun, de démontrer leur suprématie dans le microcosme politique. Souci que devraient nécessairement comprendre certains candidats, qualifiés d’éléments indisciplinés par les responsables de leur groupement politique. Seulement, il reste que la hiérarchie des partis travaille à l’union en leur sein, par l’usage d’un discours rassembleur. « Il faut des discours courtois et non des attitudes de ceux qui nous traitent de voyous, comme l’a fait le leader d’un parti politique avant les législatives de 2011. Car, après les élections, nous sommes appelés à être ensemble pour les futurs défis à relever », expliquait un candidat indépendant. Un cadre, membre d’un autre parti, non retenu par sa formation aux régionales, prend à contre-pied cette vision des choses. « Quand on veut l’avancée du parti, on ne va pas en indépendant. Parce qu’on ne peut pas détruire ce qu’on a contribué à construire », réplique-t-il. Le débat est ouvert.
Ouattara Abdoul Karim