Les populations d’Abidjan font face à un phénomène récurrent depuis quelque temps. Il s’agit des coupures intempestives d’électricité. A la nuit tombée ou même quelquefois la journée, sans préavis, la fourniture d’électricité s’interrompt dans plusieurs communes du district. La durée de la coupure d’électricité n’est jamais connue d’avance. Elle peut durer quelques heures ou même toute la nuit. Parfois encore, les coupures peuvent se produire plusieurs fois la même nuit. C’est ce qu’on appelle désormais à Abobo « les jeux de lumières de la Cie (Compagnie ivoirienne d’électricité) ». Un véritable calvaire pour les populations qui ne cachent plus leur colère.
Dans la nuit du lundi 11 au mardi 12 mars dernier, à Angré-Star 6, il est environ 23 h quand intervient une coupure d’électricité. Des jeunes en train de deviser calmement sur un banc ont du mal à contenir leur colère. « Mais, les gens de la Cie exagèrent. Chaque jour on a droit à une coupure de courant. Hier on a dormi sans électricité », lance l’un d’eux. Un autre se montre plus menaçant : «Actuellement il fait très chaud. Et c’est ce moment qu’ils choisissent pour couper l’électricité. On dort dans la chaleur. Si ces jours-ci, je vois un agent de la Cie devant notre maison je vais l’agresser. On souffre trop ». Des réactions qui, en réalité, ne sont pas isolées. Les Abidjanais commencent à grincer des dents devant les multiples interruptions de la fourniture d’électricité.
C’est un véritable délestage !
En effet, les faits tels que vécus par la population parlent d’eux-mêmes. Le constat, par exemple, à Angré et à Abobo, deux quartiers voisins : quand Angré a de l’électricité, Abobo n’en a pas et quand Abobo est éclairé, Angré se retrouve dans le noir. Les habitants d’autres communes vivent la même situation. La Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) procède à une rationalisation de la fourniture du courant électrique aux ménages. Et c’est cela le délestage. C’est cette vérité que le régime Ouattara cache aux Ivoiriens. Il n’a pas le courage d’annoncer à la population qu’il est dans l’obligation de lui imposer ce qu’il reprochait au régime Gbagbo. Encore que ce dernier avait joué la carte de la franchise avec la population. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Et pourtant, les Ivoiriens veulent savoir. La question qui demeure sur toutes les lèvres est la suivante : qu’est-ce qui explique ces coupures fréquentes d’électricité ?
Sur le sujet, il n’y a pas de réponse officielle. Le régime Ouattara ayant choisi de rester muet. Cependant, des explications non-officielles parlent d’insuffisances et de défaillances d’infrastructures électriques, de câbles hors service et de câbles surexploités. Des explications sans précisions. Autre argument avancé, les mois de janvier, février et mars étant des périodes de forte chaleur, la demande serait plus grande. Les infrastructures déjà défaillantes et insuffisantes n’arriveraient pas à supporter la chaleur. Une justification plutôt curieuse quand on sait que la Côte d’Ivoire a connu d’autres janvier, février et mars sans qu’il n’y ait des coupures régulières de la fourniture de l’électricité.
Du côté de la Cie, on se défend également. On impute ces coupures d’électricité à plusieurs phénomènes. D’abord, il y a la forte croissance de la population qui appelle également une forte demande d’énergie électrique. On parle aussi de la fraude sur l’électricité. Ensuite, il y a les incidents ordinaires qui peuvent intervenir dans le circuit de distribution. Enfin et surtout, les vols de câbles qui sont devenus, selon la Cie, une véritable peste pour le secteur. A en croire les explications des responsables de cette compagnie, de nombreux postes de distribution ont été attaqués ces trois derniers mois. Or, soutiennent-ils, un poste attaqué équivaut à la coupure d’électricité dans 600 à 1500 ménages.
Différentes explications pour un même constat : il y a trop de coupures d’électricité. Alors question : que fait le régime Ouattara pour éviter cette situation aux Ivoiriens ? Lui qui, dans l’opposition, s’était érigé en donneur de leçons quand en 2010, le gouvernement du président Laurent Gbagbo avait annoncé une mesure de délestage. On se souvient en effet que le Rdr, par l’entremise de sa Commission technique mines et énergie présidé par Touré Maférima, affirmait : «… il importe de rappeler que la survenue des délestages n’est pas due au seul « incident technique » sur la turbine d’Azito. Il s’agit bien des conséquences de la non-exécution des obligations de l’Etat dans le secteur de l’électricité. C’est tout simplement une des nombreuses conséquences de la mauvaise gestion et de la mauvaise gouvernance ». Et d’ajouter : « Les Ivoiriens ont besoin de véritables gestionnaires, d’hommes et de femmes compétents et intègres qui ont une vision pour leur pays. Dieu merci, ceux et celles qui ont sauvé le secteur de l’électricité depuis les premières crises des années 1984, sont encore là et ne demandent qu’à apporter leur concours au bien-être de leurs concitoyens ». Aujourd’hui, le Rdr est aux affaires, il est au pied du mur et les Ivoiriens n’ont toujours pas vu le remède miracle tant promis. Pire, les dirigeants de ce parti n’ont pas le courage d’expliquer à la population les vraies raisons de ce délestage. En attendant, les Ivoiriens subissent. Avec tous les effets collatéraux que sont l’endommagement des appareils électroménagers, la chaleur, l’insécurité, etc.
Koné Modeste
Dans la nuit du lundi 11 au mardi 12 mars dernier, à Angré-Star 6, il est environ 23 h quand intervient une coupure d’électricité. Des jeunes en train de deviser calmement sur un banc ont du mal à contenir leur colère. « Mais, les gens de la Cie exagèrent. Chaque jour on a droit à une coupure de courant. Hier on a dormi sans électricité », lance l’un d’eux. Un autre se montre plus menaçant : «Actuellement il fait très chaud. Et c’est ce moment qu’ils choisissent pour couper l’électricité. On dort dans la chaleur. Si ces jours-ci, je vois un agent de la Cie devant notre maison je vais l’agresser. On souffre trop ». Des réactions qui, en réalité, ne sont pas isolées. Les Abidjanais commencent à grincer des dents devant les multiples interruptions de la fourniture d’électricité.
C’est un véritable délestage !
En effet, les faits tels que vécus par la population parlent d’eux-mêmes. Le constat, par exemple, à Angré et à Abobo, deux quartiers voisins : quand Angré a de l’électricité, Abobo n’en a pas et quand Abobo est éclairé, Angré se retrouve dans le noir. Les habitants d’autres communes vivent la même situation. La Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) procède à une rationalisation de la fourniture du courant électrique aux ménages. Et c’est cela le délestage. C’est cette vérité que le régime Ouattara cache aux Ivoiriens. Il n’a pas le courage d’annoncer à la population qu’il est dans l’obligation de lui imposer ce qu’il reprochait au régime Gbagbo. Encore que ce dernier avait joué la carte de la franchise avec la population. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Et pourtant, les Ivoiriens veulent savoir. La question qui demeure sur toutes les lèvres est la suivante : qu’est-ce qui explique ces coupures fréquentes d’électricité ?
Sur le sujet, il n’y a pas de réponse officielle. Le régime Ouattara ayant choisi de rester muet. Cependant, des explications non-officielles parlent d’insuffisances et de défaillances d’infrastructures électriques, de câbles hors service et de câbles surexploités. Des explications sans précisions. Autre argument avancé, les mois de janvier, février et mars étant des périodes de forte chaleur, la demande serait plus grande. Les infrastructures déjà défaillantes et insuffisantes n’arriveraient pas à supporter la chaleur. Une justification plutôt curieuse quand on sait que la Côte d’Ivoire a connu d’autres janvier, février et mars sans qu’il n’y ait des coupures régulières de la fourniture de l’électricité.
Du côté de la Cie, on se défend également. On impute ces coupures d’électricité à plusieurs phénomènes. D’abord, il y a la forte croissance de la population qui appelle également une forte demande d’énergie électrique. On parle aussi de la fraude sur l’électricité. Ensuite, il y a les incidents ordinaires qui peuvent intervenir dans le circuit de distribution. Enfin et surtout, les vols de câbles qui sont devenus, selon la Cie, une véritable peste pour le secteur. A en croire les explications des responsables de cette compagnie, de nombreux postes de distribution ont été attaqués ces trois derniers mois. Or, soutiennent-ils, un poste attaqué équivaut à la coupure d’électricité dans 600 à 1500 ménages.
Différentes explications pour un même constat : il y a trop de coupures d’électricité. Alors question : que fait le régime Ouattara pour éviter cette situation aux Ivoiriens ? Lui qui, dans l’opposition, s’était érigé en donneur de leçons quand en 2010, le gouvernement du président Laurent Gbagbo avait annoncé une mesure de délestage. On se souvient en effet que le Rdr, par l’entremise de sa Commission technique mines et énergie présidé par Touré Maférima, affirmait : «… il importe de rappeler que la survenue des délestages n’est pas due au seul « incident technique » sur la turbine d’Azito. Il s’agit bien des conséquences de la non-exécution des obligations de l’Etat dans le secteur de l’électricité. C’est tout simplement une des nombreuses conséquences de la mauvaise gestion et de la mauvaise gouvernance ». Et d’ajouter : « Les Ivoiriens ont besoin de véritables gestionnaires, d’hommes et de femmes compétents et intègres qui ont une vision pour leur pays. Dieu merci, ceux et celles qui ont sauvé le secteur de l’électricité depuis les premières crises des années 1984, sont encore là et ne demandent qu’à apporter leur concours au bien-être de leurs concitoyens ». Aujourd’hui, le Rdr est aux affaires, il est au pied du mur et les Ivoiriens n’ont toujours pas vu le remède miracle tant promis. Pire, les dirigeants de ce parti n’ont pas le courage d’expliquer à la population les vraies raisons de ce délestage. En attendant, les Ivoiriens subissent. Avec tous les effets collatéraux que sont l’endommagement des appareils électroménagers, la chaleur, l’insécurité, etc.
Koné Modeste