Des listes entières ne seront pas recevables si un membre est forclos. L’avenir des dix-sept candidats aux municipales se joue donc à la Chambre administrative de la Cour suprême.
Il revient à la Cour suprême de statuer sur les dix-sept dossiers des candidats recalés à la candidature aux élections municipales. En principe, ces derniers ont jusqu’à ce jeudi pour s’expliquer sur les erreurs, les incohérences et autres contre-vérités relevées par la Commission électorale indépendante (Cei) sur leurs papiers. La Chambre administrative de la Cour suprême sise au Plateau les attend donc sur ces grosses erreurs qui n’ont pas échappé à la Cei. Mais en attendant la délibération de la juridiction, des indiscrétions en son sein s’étonnent de la grossièreté des impairs qu’ont pu commettre des candidats. Entre autres cas « graves », c’est la situation de personnes qui ont cru pouvoir passer inaperçues alors qu’elles n’ont pas de Carte nationale d’identité (Cni). Celles-là ne figurent donc pas sur la liste électorale et ont dû faire croire aux têtes de listes qui les ont acceptées qu’elles étaient en règle vis-à-vis de l’état civil national. Pour convaincre les têtes de listes, confient nos sources, elles ont dit qu’elles avaient déjà voté, que leur inscription sur la liste électorale ne souffre d’aucun doute. Mais ces indélicats - des fraudeurs en réalité - ont pu être repérés par une méthode scientifique de la Cei, a expliqué la Cour. Outre le nom, la filiation et l’année de naissance, les données biométriques ont pu permettre de dénicher ces personnes. Comme quoi les croisements de données se poursuivent à l’insu de quiconque espérait que la Commission a mis une croix sur ces pratiques. Pour la petite histoire, des candidats ont été confondus par des tenants de listes dans l’enceinte même de la ‘’maison des élections‘’, informe un employé desdits lieux. Ils sont nombreux qui, avant le délai du 6 mars dernier pour le dépôt des dossiers, ont dû se soustraire des listes, parce qu’épinglés à la dernière minute. Toujours selon nos sources, nombreux sont ceux qui n’ont pu se retirer parce que n’ayant pas eu le temps matériel de corriger les erreurs constatées dans leurs fichiers. L’entêtement de ces derniers va perdre des listes entières, ce d’autant qu’un membre forclos fait basculer toute une équipe de candidats. En la matière, les municipales et les régionales étant des élections de listes, si un membre d’une liste est évincé, son équipe est « automatiquement » écartée de la course. La chambre administrative entendra aussi ceux des candidats qui ont présenté de « très vieux » extraits de naissance. Ces documents datent pour la plupart de 2000 à 2002. Or, à partir de septembre 2002, il y a une crise militaro-politique et des mairies ont été détruites. Certes la reconstruction des registres d’état-civil a remis en l’état ces souches d’acte de naissance, mais des candidats n’ont pu se faire établir de nouveaux extraits d’acte de naissance. La situation à ce niveau est problématique. Soit, les mis en cause seront appelés à fournir de nouveaux extraits d’acte de naissance ou ils seront tout simplement rejetés. Autre cas qui passe à la loupe, c’est celui des documents au bas desquels ne figurent ni cachet, ni signature d’un administrateur civil. En somme, des papiers ‘’fantômes‘’ à propos desquels la chambre pourrait afficher une position alternative. Ce, en renvoyant les propriétaires des dossiers vers l’administration pour qu’elle leur procure des orignaux des documents en question. Enfin, d’autres mis en cause qui résident en plusieurs lieux en même temps devront justifier leur don d’ubiquité. Par exemple, sur le certificat de nationalité, un candidat réside à Dabou et sur le casier judiciaire ou un certificat de résidence, il réside à Aboisso. C’est impossible ! Mais cela pourrait s’expliquer, selon les mêmes confidences, par le fait que les concernés ont conçu leurs papiers dans la précipitation. D’autres, disent-elles, ont peut-être voulu éviter les tracasseries administratives. Manque de pot, ils seront rattrapés par leur négligence.
Bidi Ignace
Il revient à la Cour suprême de statuer sur les dix-sept dossiers des candidats recalés à la candidature aux élections municipales. En principe, ces derniers ont jusqu’à ce jeudi pour s’expliquer sur les erreurs, les incohérences et autres contre-vérités relevées par la Commission électorale indépendante (Cei) sur leurs papiers. La Chambre administrative de la Cour suprême sise au Plateau les attend donc sur ces grosses erreurs qui n’ont pas échappé à la Cei. Mais en attendant la délibération de la juridiction, des indiscrétions en son sein s’étonnent de la grossièreté des impairs qu’ont pu commettre des candidats. Entre autres cas « graves », c’est la situation de personnes qui ont cru pouvoir passer inaperçues alors qu’elles n’ont pas de Carte nationale d’identité (Cni). Celles-là ne figurent donc pas sur la liste électorale et ont dû faire croire aux têtes de listes qui les ont acceptées qu’elles étaient en règle vis-à-vis de l’état civil national. Pour convaincre les têtes de listes, confient nos sources, elles ont dit qu’elles avaient déjà voté, que leur inscription sur la liste électorale ne souffre d’aucun doute. Mais ces indélicats - des fraudeurs en réalité - ont pu être repérés par une méthode scientifique de la Cei, a expliqué la Cour. Outre le nom, la filiation et l’année de naissance, les données biométriques ont pu permettre de dénicher ces personnes. Comme quoi les croisements de données se poursuivent à l’insu de quiconque espérait que la Commission a mis une croix sur ces pratiques. Pour la petite histoire, des candidats ont été confondus par des tenants de listes dans l’enceinte même de la ‘’maison des élections‘’, informe un employé desdits lieux. Ils sont nombreux qui, avant le délai du 6 mars dernier pour le dépôt des dossiers, ont dû se soustraire des listes, parce qu’épinglés à la dernière minute. Toujours selon nos sources, nombreux sont ceux qui n’ont pu se retirer parce que n’ayant pas eu le temps matériel de corriger les erreurs constatées dans leurs fichiers. L’entêtement de ces derniers va perdre des listes entières, ce d’autant qu’un membre forclos fait basculer toute une équipe de candidats. En la matière, les municipales et les régionales étant des élections de listes, si un membre d’une liste est évincé, son équipe est « automatiquement » écartée de la course. La chambre administrative entendra aussi ceux des candidats qui ont présenté de « très vieux » extraits de naissance. Ces documents datent pour la plupart de 2000 à 2002. Or, à partir de septembre 2002, il y a une crise militaro-politique et des mairies ont été détruites. Certes la reconstruction des registres d’état-civil a remis en l’état ces souches d’acte de naissance, mais des candidats n’ont pu se faire établir de nouveaux extraits d’acte de naissance. La situation à ce niveau est problématique. Soit, les mis en cause seront appelés à fournir de nouveaux extraits d’acte de naissance ou ils seront tout simplement rejetés. Autre cas qui passe à la loupe, c’est celui des documents au bas desquels ne figurent ni cachet, ni signature d’un administrateur civil. En somme, des papiers ‘’fantômes‘’ à propos desquels la chambre pourrait afficher une position alternative. Ce, en renvoyant les propriétaires des dossiers vers l’administration pour qu’elle leur procure des orignaux des documents en question. Enfin, d’autres mis en cause qui résident en plusieurs lieux en même temps devront justifier leur don d’ubiquité. Par exemple, sur le certificat de nationalité, un candidat réside à Dabou et sur le casier judiciaire ou un certificat de résidence, il réside à Aboisso. C’est impossible ! Mais cela pourrait s’expliquer, selon les mêmes confidences, par le fait que les concernés ont conçu leurs papiers dans la précipitation. D’autres, disent-elles, ont peut-être voulu éviter les tracasseries administratives. Manque de pot, ils seront rattrapés par leur négligence.
Bidi Ignace