Gagnoa, 24 mars (AIP) – Le sous-préfet de Gnagbodougnoa (centre-ouest, département de Gagnoa) a organisé vendredi dans le village de Doukoyo (canton Bamo) une "journée de l’entente et de la cohabitation" qui a été une occasion pour lui d’inculquer et de rappeler à ses administrés les principes de la bonne cohabitation.
"Avoir des comportements qui favorisent la cohabitation, c’est avoir du respect mutuel entre les communautés, c’est éviter la stigmatisation en dénonçant l’individu fautif et ne pas s’attaquer à une communauté lorsque l’un de ses membres est en faute", s’est exprimé Tra Bi Koué Brice à ses administrés du canton Bamo.
Selon le sous-préfet de Gnagbodougnoa, la construction de la paix et de la réconciliation nationale à partir de la base, c’est-à-dire les villages, constitue la motivation de l’instauration de la "journée de l’entente et de la cohabitation" dans le canton Bamo composée d’une population très cosmopolite.
A l’instar de nombreuses localités forestières de la Côte d’Ivoire, ce canton connaît des conflits fonciers liés à la rareté des terres cultivables, à des difficultés de cohabitation entre communautés, consécutives à des frustrations endurées depuis la crise postélectorale, a justifié l’administrateur civil la tenue de la journée.
Bien que les porte-parole des chefs de village et des communautés du canton Bamo n’aient pas évoqué des animosités entre les communautés ni des conflits ouverts, des frustrations accumulées pendant de longs moments ont été notées par la chefferie villageoise.
Gbagbo Michel, chef du village de Oupoyo, a dénoncé le manque de respect de l’autorité des chefs de village par des allogènes depuis la fin de la crise postélectorale, choisissant de s’adresser directement à la gendarmerie au lieu de solliciter en premier la chefferie traditionnelle comme par le passé.
Le sous-préfet Tra Bi Koué a réaffirmé l’autorité des chefs de village en tant qu’auxiliaires de l’administration et invité les communautés allogènes à s’intégrer dans leurs villages d’accueil en acceptant d’y construire et de participer à la vie communautaire de ces villages.
Il a remis aux chefs de village un guide pour accomplir au mieux leurs devoirs, avant de leur rappelé que le respect qui leur est dû se mérite par leur capacité à être justes et impartiaux à l’égard de tous leurs administrés, sans discrimination.
L’administrateur civil a exhorté les populations autochtones, surtout les jeunes, de se mettre au travail de la terre, afin de mieux se prendre en charge et éviter les situations conflictuelles liées à la convoitise et la vente illicite des terres.
Des questions de collectes de taxes dans les marchés, en concurrence avec les FRCI en poste dans les villages, et des soucis d’ordre sécuritaire ont été également évoqués par les populations qui se sont engagées à entretenir la bonne entente entre elles.
(AIP)
Jmk/kp