Les partisans de l’ancien président, Laurent Gbagbo, prennent leurs illusions pour la réalité. Les malheurs de Sarkozy, de Wade et du Gabonais Jean Ping sont source de satisfaction pour eux. Hélas, rien n’avance pour eux.
On s’y attendait ! Les partisans de l’ancien chef de l’Etat et ses relais ont applaudi des deux mains la mise en examen de Nicolas Sarkozy par la justice française. Comme à leur habitude, la même rengaine de la descente aux enfers « des ennemis de Gbagbo » a été servie. Sacrés frontistes, si le ridicule pouvait tuer ! On les a vus, avec des gestes endiablés, danser, chanter et faire péter le champagne à l’élection de François Hollande. Ce soir du 6 mai 2012, ils ont rangé aux oubliettes cette blessante phrase du camarade socialiste français lancé contre leur mentor : « Gbagbo est devenu infréquentable ». Pour beaucoup parmi eux, la défaite sur le fil de Nicolas Sarkozy allait consacrer le retour du Woody de Mama aux affaires. Alors, ils se sont mis à rêver et ils ont cru aux rêves même les plus surréalistes : « Matin, Ouattara rejoindra la Cpi tandis Gbagbo retrouvera son palais ». Grosse désillusion au réveil ! Loin de se décourager, ils remettent le couvert. Dans leur ligne de mire, cette fois, Abdoulaye Wade, l’ex-président sénégalais. Le pape du Sopi parti, ils ont aussi trinqué, espérant pouvoir tirer profit de l’arrivée au pouvoir de l’ami du gendre de Gbagbo. Mais au fil du temps, les socialistes ivoiriens constatent que le locataire du palais de l’Avenue Léopold Sédar Senghor de Dakar n’a pas le profil du messie attendu. Alors, ils ont continué à scruter l’horizon et ils ont vu venir de la lointaine Afrique du Sud, Dlamini-Zuma Nkosazana s’adjuger le fauteuil du « candidat de Ouattara », Jean Ping, à la Commission de l’Union africaine. Mais « L’Afrique digne » n’a rien changé aux conséquences de leur propre turpitude. Ils ont pensé par la suite que leur salut viendrait du départ de Barack Obama de la Maison blanche. Mais « l’ennemi » américain de Gbagbo a fait d’une bouchée son adversaire à la présidentielle. Malgré tout, ils n’ont pas eu la sagesse de redescendre sur terre et de comprendre que tout se joue essentiellement en Côte d’Ivoire et par leur participation sincère et saine au débat et au jeu politique. Dans leur perpétuel égarement, on les a souvent aperçus « comme le dos du nageur », dissimulant difficilement leurs joies pendant les attaques contre les Frci. Et quand Amnesty International joue sa partition en pondant des communiqués de prétendues violations de droits de l’Homme, ils y décèlent « des signes qui ne trompent pas dans le milieu diplomatique : la chute du pouvoir de Ouattara ». Les revoilà encore, comme des bambins dans une cour de récréation, tout heureux, de la mise en examen de Nicolas Sarkozy, ce démocrate qui a donné « un coup de pouce à la démocratie » en Côte d’Ivoire. Dans les quartiers d’Abidjan, c’était leur sujet du week-end. Mais au fond, depuis que « les ennemis de Gbagbo tombent un à un », qu’est-ce qui a pu bien changer en Côte d’Ivoire dans le sens de leur projet funeste de voir Ouattara tomber autrement que par leurs urnes ? En quoi les ennuis judiciaires d’un citoyen français, fût-il l’ami de Ouattara, peut-il bouleverser l’ordre normal des choses en Côte d’Ivoire pour qu’ils s’en régalent ainsi ? Quand les partisans de Gbagbo comprendront-ils enfin que leur cynique excitation devant les déboires des personnalités étrangères qui ont eu le courage de dire non à Gbagbo n’est que vaine jouissance ? A la fin des temps, pour sûr !
Traoré Yacouba Diarra
On s’y attendait ! Les partisans de l’ancien chef de l’Etat et ses relais ont applaudi des deux mains la mise en examen de Nicolas Sarkozy par la justice française. Comme à leur habitude, la même rengaine de la descente aux enfers « des ennemis de Gbagbo » a été servie. Sacrés frontistes, si le ridicule pouvait tuer ! On les a vus, avec des gestes endiablés, danser, chanter et faire péter le champagne à l’élection de François Hollande. Ce soir du 6 mai 2012, ils ont rangé aux oubliettes cette blessante phrase du camarade socialiste français lancé contre leur mentor : « Gbagbo est devenu infréquentable ». Pour beaucoup parmi eux, la défaite sur le fil de Nicolas Sarkozy allait consacrer le retour du Woody de Mama aux affaires. Alors, ils se sont mis à rêver et ils ont cru aux rêves même les plus surréalistes : « Matin, Ouattara rejoindra la Cpi tandis Gbagbo retrouvera son palais ». Grosse désillusion au réveil ! Loin de se décourager, ils remettent le couvert. Dans leur ligne de mire, cette fois, Abdoulaye Wade, l’ex-président sénégalais. Le pape du Sopi parti, ils ont aussi trinqué, espérant pouvoir tirer profit de l’arrivée au pouvoir de l’ami du gendre de Gbagbo. Mais au fil du temps, les socialistes ivoiriens constatent que le locataire du palais de l’Avenue Léopold Sédar Senghor de Dakar n’a pas le profil du messie attendu. Alors, ils ont continué à scruter l’horizon et ils ont vu venir de la lointaine Afrique du Sud, Dlamini-Zuma Nkosazana s’adjuger le fauteuil du « candidat de Ouattara », Jean Ping, à la Commission de l’Union africaine. Mais « L’Afrique digne » n’a rien changé aux conséquences de leur propre turpitude. Ils ont pensé par la suite que leur salut viendrait du départ de Barack Obama de la Maison blanche. Mais « l’ennemi » américain de Gbagbo a fait d’une bouchée son adversaire à la présidentielle. Malgré tout, ils n’ont pas eu la sagesse de redescendre sur terre et de comprendre que tout se joue essentiellement en Côte d’Ivoire et par leur participation sincère et saine au débat et au jeu politique. Dans leur perpétuel égarement, on les a souvent aperçus « comme le dos du nageur », dissimulant difficilement leurs joies pendant les attaques contre les Frci. Et quand Amnesty International joue sa partition en pondant des communiqués de prétendues violations de droits de l’Homme, ils y décèlent « des signes qui ne trompent pas dans le milieu diplomatique : la chute du pouvoir de Ouattara ». Les revoilà encore, comme des bambins dans une cour de récréation, tout heureux, de la mise en examen de Nicolas Sarkozy, ce démocrate qui a donné « un coup de pouce à la démocratie » en Côte d’Ivoire. Dans les quartiers d’Abidjan, c’était leur sujet du week-end. Mais au fond, depuis que « les ennemis de Gbagbo tombent un à un », qu’est-ce qui a pu bien changer en Côte d’Ivoire dans le sens de leur projet funeste de voir Ouattara tomber autrement que par leurs urnes ? En quoi les ennuis judiciaires d’un citoyen français, fût-il l’ami de Ouattara, peut-il bouleverser l’ordre normal des choses en Côte d’Ivoire pour qu’ils s’en régalent ainsi ? Quand les partisans de Gbagbo comprendront-ils enfin que leur cynique excitation devant les déboires des personnalités étrangères qui ont eu le courage de dire non à Gbagbo n’est que vaine jouissance ? A la fin des temps, pour sûr !
Traoré Yacouba Diarra