L’opinion nationale et internationale se pose à nouveau des questions sur la capacité des Forces républicaines de Côte d’Ivoire à résoudre la question de la déstabilisation de l’Ouest ivoirien qui reprend de plus belle.
Aux grands maux, les grands remèdes. Avec la résurgence des attaques à l’Ouest, l’opinion nationale et internationale recommence à se poser des questions sur la capacité des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), d’assurer la sécurité, dans cette partie du pays, en proie à une instabilité, depuis plus de dix ans. « Nous sommes d’autant plus inquiets que ces attaques surviennent au moment où vous (Nord-Sud Quotidien, ndlr) nous annoncez la présence du commandant du Bataillon de sécurisation de l’Ouest (Cdt Losséni Fofana, ndlr) sur le terrain », réagit Jean-Armand Séha, originaire de la région du Cavally, en proie à des nouvelles attaques, depuis la mi-mars 2013. « Que font nos soldats sur le terrain ? Ont-ils baissé la garde ? On ne comprend plus rien dans ce qu’il se passe à nouveau. Pendant près de quatre mois, les attaques ont cessé mais, depuis ç’a repris. Qu’est-ce qui n’a pas marché dans le dispositif qu’ils ont mis en place», poursuit-il son analyse de la situation. « Je pense que nos gens (parlant des Frci) soit ont minimisé la force d’adaptation de l’ennemi, soit ont manqué de vigilance. Ce sont deux erreurs fatales dans une région où les populations ont peur de dénoncer clairement ceux qui viennent les tuer, soit parce que ce sont leurs propres parents, soit des gens qu’ils redoutent », ajoute notre interlocuteur à son décryptage. Quid de ces gens qui menacent les populations de représailles en cas de dénonciation ? « Il y a d’une part les mercenaires libériens présents dans la région depuis le déclenchement de la crise libérienne dans les années 1990. Ils écument la région. Ils ont été rejoints par des jeunes du grand ouest, précisément des régions du Cavally et du Guémon, à la faveur de la crise ivoirienne. Et, avec le fait que les populations sont divisées sur le plan politique, ça favorise tout. Ceux qui sont présentés comme les pro-Gbagbo et qui ont le profil bas depuis la chute de l’ancien président, Laurent Gbagbo, pensent que les assaillants viennent en quelque sorte les venger. Sans oublier la connexion qu’on établit entre eux et ceux qui attaquent. Les pro-Ouattara qui pensaient avoir la paix, ne peuvent jubiler, de peur d’être la cible des assaillants. Ainsi va la vie chez nous », déplore Jean-Armand Séha, persuadé que les choses pourraient empirer, si l’armée ivoirienne ne prend pas de disposition pour soigner le mal à la racine. « Il faut redoubler de vigilance, renforcer le dispositif de sécuriser, poursuivre les opérations conjointes de sécurisation de la frontière, avec les forces libériennes », propose Jean-Armand Séha. « Parallèlement à ces efforts, il faut que les Frci développent leur système de renseignement car, tous ceux qui attaquent, ne traversent pas forcément la frontière. Ce sont les fils de la région qui ont caché les armes qu’ils ont utilisées durant la crise postélectorale dans les forêts. Quand ils veulent opérer, il leur suffit de rentrer dans la brousse pour récupérer leurs engins de la mort », renchérit un élu de la région, sous le couvert de l’anonymat. Et la question du foncier qui revient ces jours-ci sur toutes les lèvres ? « Elle est réelle, mais ne suffit pas elle seule à expliquer la résurgence des attaques. Ceux qui attaquent sont également animés par le souci de déstabiliser la région pour empêcher les nouvelles autorités de gouverner en toute tranquillité », répond-il. Que pensent les autorités de cette nouvelle flambée de violence ? A quelle thèse croient-elles ? Difficile de le savoir puisque toutes nos tentatives pour en savoir plus, se sont avérées vaines.
Marc Dossa
Aux grands maux, les grands remèdes. Avec la résurgence des attaques à l’Ouest, l’opinion nationale et internationale recommence à se poser des questions sur la capacité des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), d’assurer la sécurité, dans cette partie du pays, en proie à une instabilité, depuis plus de dix ans. « Nous sommes d’autant plus inquiets que ces attaques surviennent au moment où vous (Nord-Sud Quotidien, ndlr) nous annoncez la présence du commandant du Bataillon de sécurisation de l’Ouest (Cdt Losséni Fofana, ndlr) sur le terrain », réagit Jean-Armand Séha, originaire de la région du Cavally, en proie à des nouvelles attaques, depuis la mi-mars 2013. « Que font nos soldats sur le terrain ? Ont-ils baissé la garde ? On ne comprend plus rien dans ce qu’il se passe à nouveau. Pendant près de quatre mois, les attaques ont cessé mais, depuis ç’a repris. Qu’est-ce qui n’a pas marché dans le dispositif qu’ils ont mis en place», poursuit-il son analyse de la situation. « Je pense que nos gens (parlant des Frci) soit ont minimisé la force d’adaptation de l’ennemi, soit ont manqué de vigilance. Ce sont deux erreurs fatales dans une région où les populations ont peur de dénoncer clairement ceux qui viennent les tuer, soit parce que ce sont leurs propres parents, soit des gens qu’ils redoutent », ajoute notre interlocuteur à son décryptage. Quid de ces gens qui menacent les populations de représailles en cas de dénonciation ? « Il y a d’une part les mercenaires libériens présents dans la région depuis le déclenchement de la crise libérienne dans les années 1990. Ils écument la région. Ils ont été rejoints par des jeunes du grand ouest, précisément des régions du Cavally et du Guémon, à la faveur de la crise ivoirienne. Et, avec le fait que les populations sont divisées sur le plan politique, ça favorise tout. Ceux qui sont présentés comme les pro-Gbagbo et qui ont le profil bas depuis la chute de l’ancien président, Laurent Gbagbo, pensent que les assaillants viennent en quelque sorte les venger. Sans oublier la connexion qu’on établit entre eux et ceux qui attaquent. Les pro-Ouattara qui pensaient avoir la paix, ne peuvent jubiler, de peur d’être la cible des assaillants. Ainsi va la vie chez nous », déplore Jean-Armand Séha, persuadé que les choses pourraient empirer, si l’armée ivoirienne ne prend pas de disposition pour soigner le mal à la racine. « Il faut redoubler de vigilance, renforcer le dispositif de sécuriser, poursuivre les opérations conjointes de sécurisation de la frontière, avec les forces libériennes », propose Jean-Armand Séha. « Parallèlement à ces efforts, il faut que les Frci développent leur système de renseignement car, tous ceux qui attaquent, ne traversent pas forcément la frontière. Ce sont les fils de la région qui ont caché les armes qu’ils ont utilisées durant la crise postélectorale dans les forêts. Quand ils veulent opérer, il leur suffit de rentrer dans la brousse pour récupérer leurs engins de la mort », renchérit un élu de la région, sous le couvert de l’anonymat. Et la question du foncier qui revient ces jours-ci sur toutes les lèvres ? « Elle est réelle, mais ne suffit pas elle seule à expliquer la résurgence des attaques. Ceux qui attaquent sont également animés par le souci de déstabiliser la région pour empêcher les nouvelles autorités de gouverner en toute tranquillité », répond-il. Que pensent les autorités de cette nouvelle flambée de violence ? A quelle thèse croient-elles ? Difficile de le savoir puisque toutes nos tentatives pour en savoir plus, se sont avérées vaines.
Marc Dossa