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Politique Publié le jeudi 28 mars 2013 | Notre Voie

Mission de l’Addr à Man : Des ex-combattants se disent roulés dans la farine

Les ex-combattants de Man ont dénoncé, samedi dernier, avec véhémence le sort qui leur a été fait après la rébellion armée puis la guerre postélectorale. « Avant, quand nos grands parents combattaient, ils avaient des pensions. Aujourd’hui, vous nous promettez du boulot. Mais, à Man, il y a trop de ragots. Après les accords de Linas-Marcoussis, on nous a dit que chaque combattant recevrait 500 000 fcfa ou 1 million de fcfa. Est-ce qu’on ne peut pas remettre 1 ou 2 millions fcfa ex-combattant pour lui dire merci ? », s’interroge Zran Sidonie, une ex-combattante, au cours des échanges suite à l’inauguration du bureau régional de l’Autorité pour le désarmement la démobilisation et la réinsertion des ex- combattants (Addr). Gnahé Faustin, un autre ex-combattant renchérit en ces termes : « qu’est ce qu’on nous donne comme notre pain de demain, on a combattu mais nous sommes blessés dans nos cœurs car les vrais combattants ne sont pas pris en charge ». Selon lui, la Gtz et le Pnrc ont trahi les ex-combattants et les ont roulés dans la farine. « Nous étions 100 à avoir subi une formation à l’élevage et à avoir reçu des kits de la part de ces structures. Nous avons pu produire 15 000 poussins qui ont été vendus. Et rien ne nous a été donné. On nous chasse de nos maisons, on n’a pas d’assistance médicale et on mendie pour faire nos trousseaux ». Il a fait remarquer que parmi les ex-combattants, figurent des étrangers qui tuent facilement alors que les Ivoiriens, eux, pardonnent. Le DG de l’Addr dit être informé des frustrations subies par les ex- combattants. Pour Fidèle Sarasoro, il faut mettre fin à ces pratiques. Il s’est engagé en collaboration avec les chefs d’unités combattantes, les autorités locales et l’association des démobilisés, de mettre en place des mécanismes de vérification et de sélection des vrais combattants. Il a surtout dit aux ex-combattants de ne débourser aucun centime pour leur insertion dans la vie active. Avant d’ajouter que le chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, souhaite que dans deux ans maximum, la question des ex-combattants soit réglée. D’où la mise en place d’un programme urgent qui commence par le désarmement. Car, poursuit M. Sarassoro, « la circulation d’armes n’est pas de nature à créer la sérénité au sein des populations et chez les investisseurs ». Il a expliqué aux ex-combattants que des opportunités leur sont offertes pour l’intégration dans différents corps paramilitaires. A savoir, la douane, la protection civile, les Eaux et forêts. Car les possibilités d’intégration dans l’armée sont limitées, dira le DG de l’Addr. Qui a annoncé la signature d’une convention avec la caisse nationale de crédit d’épargne pour l’ouverture de comptes bancaires pour les ex-combattants. Il entend recruter un cabinet pour les encadrer afin de leur donner toutes les chances de réussite.
Fidèle Sarasoro a précisé qu’il ne faut pas faire d’amalgames entre les anciens combattants des deux guerres mondiales et ceux qui ont pris les armes depuis 2002 pour faire la guerre en Côte d’Ivoire. Toute fois, il a affirmé avoir posé les problèmes des orphelins et des blessés de guerre. Alassane Ouattara lui a demandé de recenser les différents cas de sorte qu’avec le ministère de la solidarité, une loi soit prise en faveur de ces victimes de guerre.
Avant cette rencontre, le Dg de l’Addr a rencontré le corps préfectoral et les autorités militaires à la préfecture afin de leur expliquer le bien-fondé de sa mission et solliciter leur implication pour juguler l’insécurité. A cette occasion, le préfet de police, le commissaire principal Déhoulé Christian, a indiqué que de nombreux ex-combattants ou non occupent encore les domiciles de certaines personnes. « C’est un grave problème », dira-t-il. Le chef du détachement des Eaux et Forêts, le commandant Kouassi Attiégoua, a dénoncé la présence des ex-combattants dans les zones de forêts. « Pendant nos missions dans les forêts classées ou les forêts ordinaires, nous les croisons. Ils s’approprient les zones, ils disent que c’est chez eux et ils nous demandent où nous étions pendant qu’ils combattaient et dans ce cas nous laissons tomber la mission », a-t-il précisé. Le Lieutenant Bamba de la Brigade de sécurisation de l’ouest (BSO) a soutenu que le désarmement a commencé dans la zone avec la collecte des armes. Ces différentes rencontres étaient présidées par Gouassiro Ernest, le secrétaire général de préfecture représentant le préfet de région. Le lendemain, dimanche, sur le site de la Brigade de sécurisation de l’ouest, 54 ex-combattants ont été démobilisés pour réintégrer le corps des douanes. Selon le commandant Gbané Abdou, chargé du désarmement et du déséquipement à l’Addr, les armes récupérées seront gardées par les Frci ou stockées en vue d’être détruites

Vincent Deh
envoyé spécial
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