Candidat à l’élection municipale à Adjamé : Dembélé Lassina attaque la gestion du Rdr

«Nous avons constaté beaucoup de faiblesses au niveau de la gestion de la commune. Et c’est même pour cette raison que nous nous sommes mis ensemble en vue de fédérer nos énergies pour remettre Adjamé à sa place», a déclaré, mercredi, Dembélé Lassina, ancien maire de la commune d’Adjamé, candidat à l’élection municipale du 21 avril prochain dans ladite commune.
Au cours de la conférence de presse qu’il a animée à l’Hôtel Banfora au quartier saint Michel d’Adjamé, Dembélé Lassina n’est pas passé par quatre chemins pour déplorer l’état dans lequel le conseil municipal sortant du Rdr (au pouvoir) laisse la commune. «Avec une population de résidents d’environ 300.000 habitants, l’agglomération de la commune d’Adjamé, qui s’étend sur environ 1.210 hectares, accueille au quotidien plus de 2 millions de personnes venant d’autres communes et dont l’activité première est le commerce et le transport. Cette donne démographique et économique obligerait un bon maire à créer les meilleures conditions pour permettre aux résidents d’en profiter et de vivre dans une cité sécurisée et assainie», attaque d’entrée la tête de la liste «Bâtir ensemble un Adjamé nouveau». «La commune d’Adjamé est malheureusement dans un état de dégradation avancée. Les conditions de vie n’existent quasiment plus tant les populations sont asphyxiées. Aujourd’hui, à Adjamé, c’est l’insécurité totale. La voirie a quasiment disparu par manque d’entretien. L’insalubrité affecte le cadre de vie. Les jeunes sont pour la plupart désœuvrés, alors qu’ils pourraient profiter des opportunités générées par une bonne gestion de la municipalité», constate-t-il. Et de conclure qu’il ne fait plus bon vivre à Adjamé.
Quelque peu nostalgique, Dembélé Lassina, le premier maire élu d’Adjamé quand le parti-Etat, le Pdci-Rda, s’est ouvert à la pluralité de candidatures en son sein en 1985, a regretté qu’on ne reconnaisse plus aujourd’hui «Les 220 Logements». Jadis la fierté de la Ville d’Abidjan. Et de s’offusquer que le complexe sportif construit par les soins du conseil municipal qu’il conduisait à l’époque soit devenu un marché sous la gestion de la municipalité Rdr. «Est-ce cela que veut notre jeunesse à Adjamé. Un complexe sportif, il est destiné à des sportifs», martèle-t-il.
Dembélé Lassina dit signer son retour sur la scène politique à la demande des populations d’Adjamé. Et d’expliquer que «la crise politique que la Côte d’Ivoire a connue a fragilisé la cohésion sociale. Mais, cette crise-là, il faut la surmonter. Et, pour la surmonter, il faut créer une dynamique de cohésion à Adjamé où il y a une pluralité de candidatures. J’avoue que je n’ai pas déposé de candidature au Pdci parce que j’ai voulu aller sans étiquette pour rassembler les forces des filles et des fils de cette commune. Je n’ai pas voulu créer de différence parce que nous pensons que ce qui se passe à Adjamé doit être corrigé». Car, bien que membre du Bureau politique et inspecteur du parti cinquantenaire, Dembélé Lassina indique n’avoir jamais bénéficié de l’appui du Pdci pour avoir son premier mandat en 1985. «Le Pdci ne m’a pas accompagné. C’est ma disponibilité, c’est le fait que les populations voulaient que ce soit moi que j’ai réussi à me faire élire», a rappelé Dembélé Lassina, candidat indépendant aux municipales à Adjamé. Engageant ainsi la bataille de la cité d’Adjamé aux 19 quartiers.
Robert Krassault
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