Des chasseurs traditionnels appelés Dozo, une milice criminelle ont pris place dans le dispositif sécuritaire d’un Etat dit moderne. Cette confrérie pèse de tout son poids dans le système sécuritaire du régime Ouattara. Elle jouit d’une protection du pouvoir. Ces dozos s’érigent donc en éléments de force de défense. En clair, ils font la pluie et le beau temps en prenant une part active dans la traque des partisans du Président Gbagbo. Les Dozos font en plus la loi dans les zones forestières, où des producteurs de culture de rente, notamment le café et le cacao subissent leur diktat. Après ce triste bilan qui ternit l’image du pays, Ouattara donne l’impression de vouloir s’attaquer au mal, déjà enraciné dans la société nationale. A la surprise générale des Ivoiriens, le pouvoir annonce, par le biais du directeur du cabinet du ministre Hamed Bakayoko, Bamba Cheik Daniel qu’une opération d’identification des Dozos sera lancée. Pour, dit-on, mettre fin aux dérives sécuritaires. Combien sont les unités qui ont vu le jour sous le régime Ouattara. Tout est toléré, pourvu que cela participe à la traque des proches du Président Gbagbo. Les Dozo ont joué et continuent d’ailleurs de jouer leur partition. Tristement. Et Bamba Cheick Daniel s’est si bien accommodé. « Il n'est pas normal que dans un pays, l'on trouve des hommes en armes ne relevant d'aucune autorité. Il y a lieu de mettre en place une organisation, et ceux qui ne vont pas se conformer à la réglementation seront traités comme des bandits. Le Dozo ne doit pas se substituer aux forces de défense et de sécurité pour ériger des barrages ou se mêler du règlement des conflits entre agriculteurs-éleveurs », se rappelle enfin Bamba Cheick Daniel.
Odette Latey
Odette Latey