M. Coulibaly Sédjougou est ingénieur des Travaux Publics diplômé de l’ENSTP de Yamoussoukro et actuellement administrateur général de l’entreprise BANI BAH. Il est vient de sortir l’ouvrage intitulé "Réflexion sur la stratégie pour sauver les PME du BTP en Côte d’Ivoire ?". Dans cet entretien, il dresse le sombre tableau des PME du BTP et propose des solutions pour leur viabilité.
Vous venez de lancer un ouvrage à l’attention du secteur de l’entretien routier. Qu’est ce que votre ouvrage apporte de nouveau dans le secteur ?
Ce que mon ouvrage apporte de nouveau, c’est qu’on sort maintenant des discutions de salon pour mettre sur la place public, ce que nous dénonçons tous les jours. Cela permettra à chacun de réfléchir et donner de bonnes solutions afin que nous soyons de véritables outils de développement. C’est çà, l’objectif de l’ouvrage que je mets sur le marché.
Dans votre essai, vous dénoncez pas mal de difficultés que rencontrent les PME du BTP.
Comment comptez-vous les juguler?
D’abord, il faut que les opérateurs du secteur du BTP, soient sérieux avec eux-mêmes. C’est la première condition. Ensuite, on pourra entamer la deuxième phase qui est celle de l’assainissement de notre secteur, car plusieurs d’entre nous n’ont pas le droit d’exercer ce métier. Nous devons donc extirper de nos rangs les brebis galeuses qui ternissent l’image de la corporation. C’est ainsi que de par notre sérieux, l’Etat aura plus de considération pour nous en payant à temps nos factures. Car pour un chantier qui doit être livré en 4 mois, si l’Etat lui-même ne respecte pas ses engagements, ce n’est pas la PME qui pourra le faire. Ainsi, tout ce qu’on demande à l’Etat, c’est de payer les factures pour que les PME puissent fonctionner. En sus, le paradoxe, c’est que nous comprenons difficilement que l’Etat n’arrive pas à financer les chantiers en cour, et relancent de nouveaux. C’est quand même étonnant. C’est pourquoi le GIBTP propose d’arrêter tous les investissements dans le secteur pendant une année et en année N+1, l’argent qui a été accumulé l’année d’avant, cet argent sera investir dans l’année en cours. Ce qui fait que l’année où les travaux seront effectués, il aura de l’argent de disponible. On évitera dans ce cas, beaucoup de désagréments.
Récemment, des opérateurs du BTP ont dénoncé que beaucoup de marchés auraient été attribués et exécutés sans appels d’offres. Ils ont également affirmé que 200 millions de ces marchés là, ont été concédés à des entreprises dans des circonstances qui ne respectent pas les règles de transparences ? Quelles interprétations faites-vous ?
C’est dommage. Il y a des procédures d’attribution de marchés publics depuis près de 5 ans. Il y a des règles mises en place par la Direction des Marchés Publics. Au-delà de 30 millions de FCFA, il faut forcement un appel d’offre. Pourquoi donc, des marchés de plus de 200 millions de FCFA, ont été attribués sans appels d’offres à des opérateurs économiques. Ce n’est pas normal. Je propose que l’ARMP ne dépende plus d’un ministère, mais de la présidence de la république. Au jour d’aujourd’hui, le financement de cette autorité est déjà trouvé. Il a été mis en place un mécanisme pour prélever sur chaque marché de l’Etat, 0,5% pour le fonctionnement de cet organe. Ce qui permettra à cette autorité d’être autonome financièrement.
Les acteurs se plaignent également d’une fiscalité inadaptée aux secteurs du BTP depuis 1999. Qu’en est-il ?
Je rappelle que jusqu’en 2010, l’Etat prélevait 10% sur nos factures. Mais cela a été annulé. Mais aujourd’hui, avec la CGECI, nous nous battons pour qu’à chaque annexe fiscale, nous puissions donner notre point de vue.
Quels sont à ce jour vos rapports avec vos partenaires banquiers?
Les banquiers n’ont pas confiance en nous. Nous ne les jetons pas la pierre. C’est d’abord notre propre comportement qui est mis en cause. Nos prédécesseurs dans le métier ont pris des engagements qu’ils n’ont pas respectés. Nous faisons des proposions au banque. Dans mon ouvrage, je propose aux banques d’aller aux appels d’offres avec les PME du BTP en tant que partenaire. C’est une manière de les mettre en confiance, car il faut reconnaitre aussi que beaucoup dans la corporation se sont illustrés de la mauvaise manière. Et cela, le GIBTP se prépare à faire un vrai nettoyage.
Au niveau du chapitre du paiement de vos prestations, vous avez dénoncé également dans votre ouvrage un certain nombre de difficultés avec le trésor public. Quelles sont vos propositions ?
Il faut qu’il y ait des hommes intègres à la paierie générale pour que les entreprises puissent toucher leur argent véritablement. Les accusations sur les dessous de table de 10 ou 15% sont vérifiées. Cependant, il revient aux responsables du Trésor de mettre le grappin sur ces agents véreux.
Après lecture de "Réflexion sur la stratégie pour sauver les PME du BTP en Côte d’Ivoire ?", que peut-on retenir ?
Ce que nous pouvons retenir après lecture de mon essai, c’est le vœu que je formule aux amis entrepreneurs afin d’être professionnels jusqu’au bout des doigts. Qu’ils respectent la parole donnée. Aux bailleurs de fonds, je leur demande de faire un effort de financer un projet entièrement avec la TVA, de sorte à ce que la PME qui travaille puisse s’en sortir. Je demande aussi aux banques de voir dans quelles mesures ils peuvent revoir leur manière de financer les PME. Nous pensons qu’il est temps de changer et passer à autre chose. Que l’Etat s’engage vraiment à aider les PME en payant nos factures.
Sercom : LC Consulting
Vous venez de lancer un ouvrage à l’attention du secteur de l’entretien routier. Qu’est ce que votre ouvrage apporte de nouveau dans le secteur ?
Ce que mon ouvrage apporte de nouveau, c’est qu’on sort maintenant des discutions de salon pour mettre sur la place public, ce que nous dénonçons tous les jours. Cela permettra à chacun de réfléchir et donner de bonnes solutions afin que nous soyons de véritables outils de développement. C’est çà, l’objectif de l’ouvrage que je mets sur le marché.
Dans votre essai, vous dénoncez pas mal de difficultés que rencontrent les PME du BTP.
Comment comptez-vous les juguler?
D’abord, il faut que les opérateurs du secteur du BTP, soient sérieux avec eux-mêmes. C’est la première condition. Ensuite, on pourra entamer la deuxième phase qui est celle de l’assainissement de notre secteur, car plusieurs d’entre nous n’ont pas le droit d’exercer ce métier. Nous devons donc extirper de nos rangs les brebis galeuses qui ternissent l’image de la corporation. C’est ainsi que de par notre sérieux, l’Etat aura plus de considération pour nous en payant à temps nos factures. Car pour un chantier qui doit être livré en 4 mois, si l’Etat lui-même ne respecte pas ses engagements, ce n’est pas la PME qui pourra le faire. Ainsi, tout ce qu’on demande à l’Etat, c’est de payer les factures pour que les PME puissent fonctionner. En sus, le paradoxe, c’est que nous comprenons difficilement que l’Etat n’arrive pas à financer les chantiers en cour, et relancent de nouveaux. C’est quand même étonnant. C’est pourquoi le GIBTP propose d’arrêter tous les investissements dans le secteur pendant une année et en année N+1, l’argent qui a été accumulé l’année d’avant, cet argent sera investir dans l’année en cours. Ce qui fait que l’année où les travaux seront effectués, il aura de l’argent de disponible. On évitera dans ce cas, beaucoup de désagréments.
Récemment, des opérateurs du BTP ont dénoncé que beaucoup de marchés auraient été attribués et exécutés sans appels d’offres. Ils ont également affirmé que 200 millions de ces marchés là, ont été concédés à des entreprises dans des circonstances qui ne respectent pas les règles de transparences ? Quelles interprétations faites-vous ?
C’est dommage. Il y a des procédures d’attribution de marchés publics depuis près de 5 ans. Il y a des règles mises en place par la Direction des Marchés Publics. Au-delà de 30 millions de FCFA, il faut forcement un appel d’offre. Pourquoi donc, des marchés de plus de 200 millions de FCFA, ont été attribués sans appels d’offres à des opérateurs économiques. Ce n’est pas normal. Je propose que l’ARMP ne dépende plus d’un ministère, mais de la présidence de la république. Au jour d’aujourd’hui, le financement de cette autorité est déjà trouvé. Il a été mis en place un mécanisme pour prélever sur chaque marché de l’Etat, 0,5% pour le fonctionnement de cet organe. Ce qui permettra à cette autorité d’être autonome financièrement.
Les acteurs se plaignent également d’une fiscalité inadaptée aux secteurs du BTP depuis 1999. Qu’en est-il ?
Je rappelle que jusqu’en 2010, l’Etat prélevait 10% sur nos factures. Mais cela a été annulé. Mais aujourd’hui, avec la CGECI, nous nous battons pour qu’à chaque annexe fiscale, nous puissions donner notre point de vue.
Quels sont à ce jour vos rapports avec vos partenaires banquiers?
Les banquiers n’ont pas confiance en nous. Nous ne les jetons pas la pierre. C’est d’abord notre propre comportement qui est mis en cause. Nos prédécesseurs dans le métier ont pris des engagements qu’ils n’ont pas respectés. Nous faisons des proposions au banque. Dans mon ouvrage, je propose aux banques d’aller aux appels d’offres avec les PME du BTP en tant que partenaire. C’est une manière de les mettre en confiance, car il faut reconnaitre aussi que beaucoup dans la corporation se sont illustrés de la mauvaise manière. Et cela, le GIBTP se prépare à faire un vrai nettoyage.
Au niveau du chapitre du paiement de vos prestations, vous avez dénoncé également dans votre ouvrage un certain nombre de difficultés avec le trésor public. Quelles sont vos propositions ?
Il faut qu’il y ait des hommes intègres à la paierie générale pour que les entreprises puissent toucher leur argent véritablement. Les accusations sur les dessous de table de 10 ou 15% sont vérifiées. Cependant, il revient aux responsables du Trésor de mettre le grappin sur ces agents véreux.
Après lecture de "Réflexion sur la stratégie pour sauver les PME du BTP en Côte d’Ivoire ?", que peut-on retenir ?
Ce que nous pouvons retenir après lecture de mon essai, c’est le vœu que je formule aux amis entrepreneurs afin d’être professionnels jusqu’au bout des doigts. Qu’ils respectent la parole donnée. Aux bailleurs de fonds, je leur demande de faire un effort de financer un projet entièrement avec la TVA, de sorte à ce que la PME qui travaille puisse s’en sortir. Je demande aussi aux banques de voir dans quelles mesures ils peuvent revoir leur manière de financer les PME. Nous pensons qu’il est temps de changer et passer à autre chose. Que l’Etat s’engage vraiment à aider les PME en payant nos factures.
Sercom : LC Consulting