Calme et affable, le maire de Bingerville, Beugré Djoman bénéficie de la sympathie de sa population. Pour ces prochaines élections, il dévoile un pan de la réussite de son programme dans cet entretien.
Monsieur le maire, vous avez passé dix (10) ans à la tête de la mairie de Bingerville, quelles sont les raisons qui sous-tendent cette autre candidature ?
Nous avons fait un mandat de plus de dix (10) ans dans la crise. Nous n’avons pas réussi à exécuter le programme que nous avons concocté pour la commune de Bingerville à 100%. Il a été réalisé à 70% compte tenu de la crise. La commune a connu des problèmes de voirie et d’assainissement. Nous n’avons pas pu les résoudre. Mais fort heureusement, en septembre dernier, grâce à un dossier que nous avons transmis au Programme d’Urgence d’Infrastructures Urbaines, nous avons été retenus et nous avons pu bénéficier d’une enveloppe d’un milliard cent millions de Fcfa pour réhabiliter la voie principale, et ceci dans le cadre d’un don fait à la Côte d’Ivoire par la Banque mondiale. Grâce à un autre dossier que nous avons transmis au district, nous avons pu avoir 750 millions de Fcfa pour les voies communales. Tous ces travaux nécessitent un suivi. Par ailleurs, il y a le programme politique que nous n’avons pas pu développer avec certains partenaires dans le cadre de la coopération décentralisée. Le programme culturel que nous n’avons pas pu développer a été gêné par les crises successives. Il y a aussi le programme d’insertion des jeunes pour laquelle nous avons été partie prenante dans la phase pilote de la plate forme des services que nous devons dérouler maintenant pour former et insérer les jeunes. Il y a toute une série de programmes et de projets que nous voulons voir terminer. C’est pourquoi, de nombreux bingervillois veulent nous remettre à l’œuvre pour que nous poursuivions les travaux que nous avons commencés.
Dix ans à la tête d’une commune, ne pensez-vous pas que c’est un peu trop, pour vouloir briguer un autre mandat ?
Il y a certains maires en Europe qui ont fait plus de 50 ans, comme l’ancien maire de Bordeaux et d’autres ont fait 30 voire 40 ans. Le problème n’est pas le temps qu’on passe à la tête d’une commune, mais plutôt le programme qu’on propose aux populations. C’est l’adhésion, la solidarité, la cohésion sociale entre le maire et ses populations qui a fait de Bingerville, la seule ville du district d’Abidjan à n’avoir pas connu la guerre. Parce que, vous avez à la tête de cette ville un homme qui a la crainte de Dieu et qui, très tôt, a mis sur pied un conseil spirituel qui veille sur la cohésion sociale. Tant et si bien qu’en dépit du fait qu’elle soit dépourvue d’infrastructures, la cité a accueilli toute la population du district et même celle venue d’ailleurs, durant la crise.
Comment avez-vous gérez tout ce monde ?
Nous avons fait ce que nous pouvions. Il y en avait dans des centres, dans des églises, dans des lieux aménagés à cet effet et dans des familles. Des Bingervillois ont hébergé leurs frères, leurs amis, parfois des gens qu’ils ne connaissent même pas. C’était formidable. Nous disons merci à tous les Bingervillois pour la solidarité dont ils ont fait preuve durant ces moments difficiles.
Etes-vous fier de vos dix années passées à la tête de la commune de Bingerville ?
Les Bingervillois de naissance et d’adoption qui ont plus de 15 ans savent que même dans la crise beaucoup de choses ont changé. Les jeunes, les femmes et les populations en général savent que Beugré Djoman a donné un nouveau souffle à Bingerville. Il a permis le redécollage de cette ville. Il y a des espaces de distraction, des espaces de jeu. Nous avons créé la foire « Adjèpèssi » et nous avons demandé au district d’en faire son affaire. Nous avons réalisé beaucoup de choses qui nous donnent des raisons d’être fier, même si nous reconnaissons que beaucoup reste à faire.
Bingerville est convoitée par autant de candidats. Dites-nous Monsieur le maire, pourquoi l’ancienne capitale est- elle si enviée ?
Il y a quelques années, personne ne voulait être candidat à la mairie. Aujourd’hui, Bingerville fait envie et il y fait bon vivre. Il y a cinq (5) ans, quatre candidats se présentaient contre moi, cette année encore quatre autres font leur apparition contre moi. Je pense que c’est un bon taux pour faire un bon concours. Nous pensons avoir les atouts, le meilleur profil et les compétences nécessaires pour gagner cette élection. Nous avons constitué une équipe pour relever les défis du développement, parce que nous allons axer nos actions sur le tourisme, la formation des jeunes, l’immobilier, l’assainissement, le développement des sports dit mineurs. D’ailleurs, grâce à nos relations, nous avons pu réhabiliter la piscine municipale qui est maintenant une piscine d’Etat. Nous allons mettre sur pied une équipe de natation. Autrement dit, Bingerville ne sera plus seulement une ville solaire, mais une ville touristique et pourquoi pas une ville industrielle. Parce que depuis 1991, une zone industrielle a été identifiée, réservée et prévue par le Bureau national d’etudes techniques et de développement (Bnetd). Nous allons le mettre à la disposition du district d’Abidjan pour être viabilisée et pour permettre au ministère de l’industrie d’orienter les nouvelles entreprises ici afin que les jeunes de Bingerville trouvent du travail sur place. Nous ne voulons pas continuer à être une cité dortoir. Nous voulons être une zone d’habitations et de travail.
Tout candidat à un poste électif axe son programme de société sur la jeunesse, les femmes. Pensez-vous avoir réalisé, voire satisfait cette frange de la population ?
Nous avons beaucoup fait, mais on ne fera jamais assez tant qu’il y aura des jeunes, des femmes encore sans emploi, sans activité. Nous avons permis à un certain nombre de femmes de bénéficier des fonds à travers la Coopec. Nous avons permis à des jeunes de s’installer. Nous avons élaboré avec des partenaires au développement des projets d’élevage et nous avons aidé à l’installation de 25 jeunes par village pour faire l’élevage de porcs et de poulets. Malheureusement, pour les poulets, la grippe aviaire est venue détruire le cheptel et nous n’avons pas eu les moyens de reprendre. Mais avec la fin de la crise, nous allons aider les jeunes à travers la grande opération que nous initions et qui a pour slogan “chercher l’argent” pour orienter les jeunes et les femmes vers les secteurs porteurs. Où ils peuvent mener des activités génératrices de revenus. Le commerce, l’élevage, la distribution, les cultures maraîchères, etc...Nous allons mettre en place le transport urbain et des jeunes sont actuellement en formation pour que nous puissions développer ce secteur.
Vous avez trois autres concurrents qui lorgnent le fauteuil municipal. Quelles stratégies comptez-vous mettre en place pour le conserver pour les cinq années à venir ?
J’ai confiance en la population. Je respecte mes adversaires. C’est leur droit. La bataille sera rude, mais la population tranchera. Avec la volonté de Dieu, nous pensons qu’au soir du 21 avril, nous allons être réinstallé comme maire de Bingerville pour continuer notre œuvre. Les Bingervillois ne sont pas ingrats.
Quel message à l’endroit des populations pour les inviter à voter pour vous le 21 avril prochain ?
Je voudrais dire aux Bingervillois et aux Bingervilloises que je les aime. Nous avons travaillé et passé des moments de joies et de peines ensemble. Nous avons aidé au règlement des conflits fonciers dans les villages. L’heure est venue de faire un choix. Et le bon choix, c’est votre frère, votre ami, votre fils Beugré Djoman.
Justement, parlant de conflit foncier, nous venons d’apprendre que les chrétiens catholiques de la cité Feh Késse ont été délogés. En tant que premier magistrat de la commune, quel regard portez-vous sur cette affaire ?
Je fais partie de cette communauté. J’avais informé les responsables de cette communauté qui tend à devenir une paroisse, que l’espace qu’ils occupaient appartient à des gens qui disposent du titre de propriété. J’ai averti à plusieurs reprises la communauté et je n’ai pas été écouté. J’ai même offert un terrain à la communauté depuis 2007, mais pour je ne sais quelle raison, ce terrain n’a jamais été mis en valeur. Ce qui est arrivé est déplorable, mais je dis que les gens ont leur droit. Ils ont des titres, ils ont donc des raisons. En ce moment, il ya des négociations entre la famille et l’équipe pastorale et je pense qu’au finish, les choses rentreront dans l’ordre et la paroisse Christ roi de l’univers sera bâtie.
Interview réalisée par Brou François
Monsieur le maire, vous avez passé dix (10) ans à la tête de la mairie de Bingerville, quelles sont les raisons qui sous-tendent cette autre candidature ?
Nous avons fait un mandat de plus de dix (10) ans dans la crise. Nous n’avons pas réussi à exécuter le programme que nous avons concocté pour la commune de Bingerville à 100%. Il a été réalisé à 70% compte tenu de la crise. La commune a connu des problèmes de voirie et d’assainissement. Nous n’avons pas pu les résoudre. Mais fort heureusement, en septembre dernier, grâce à un dossier que nous avons transmis au Programme d’Urgence d’Infrastructures Urbaines, nous avons été retenus et nous avons pu bénéficier d’une enveloppe d’un milliard cent millions de Fcfa pour réhabiliter la voie principale, et ceci dans le cadre d’un don fait à la Côte d’Ivoire par la Banque mondiale. Grâce à un autre dossier que nous avons transmis au district, nous avons pu avoir 750 millions de Fcfa pour les voies communales. Tous ces travaux nécessitent un suivi. Par ailleurs, il y a le programme politique que nous n’avons pas pu développer avec certains partenaires dans le cadre de la coopération décentralisée. Le programme culturel que nous n’avons pas pu développer a été gêné par les crises successives. Il y a aussi le programme d’insertion des jeunes pour laquelle nous avons été partie prenante dans la phase pilote de la plate forme des services que nous devons dérouler maintenant pour former et insérer les jeunes. Il y a toute une série de programmes et de projets que nous voulons voir terminer. C’est pourquoi, de nombreux bingervillois veulent nous remettre à l’œuvre pour que nous poursuivions les travaux que nous avons commencés.
Dix ans à la tête d’une commune, ne pensez-vous pas que c’est un peu trop, pour vouloir briguer un autre mandat ?
Il y a certains maires en Europe qui ont fait plus de 50 ans, comme l’ancien maire de Bordeaux et d’autres ont fait 30 voire 40 ans. Le problème n’est pas le temps qu’on passe à la tête d’une commune, mais plutôt le programme qu’on propose aux populations. C’est l’adhésion, la solidarité, la cohésion sociale entre le maire et ses populations qui a fait de Bingerville, la seule ville du district d’Abidjan à n’avoir pas connu la guerre. Parce que, vous avez à la tête de cette ville un homme qui a la crainte de Dieu et qui, très tôt, a mis sur pied un conseil spirituel qui veille sur la cohésion sociale. Tant et si bien qu’en dépit du fait qu’elle soit dépourvue d’infrastructures, la cité a accueilli toute la population du district et même celle venue d’ailleurs, durant la crise.
Comment avez-vous gérez tout ce monde ?
Nous avons fait ce que nous pouvions. Il y en avait dans des centres, dans des églises, dans des lieux aménagés à cet effet et dans des familles. Des Bingervillois ont hébergé leurs frères, leurs amis, parfois des gens qu’ils ne connaissent même pas. C’était formidable. Nous disons merci à tous les Bingervillois pour la solidarité dont ils ont fait preuve durant ces moments difficiles.
Etes-vous fier de vos dix années passées à la tête de la commune de Bingerville ?
Les Bingervillois de naissance et d’adoption qui ont plus de 15 ans savent que même dans la crise beaucoup de choses ont changé. Les jeunes, les femmes et les populations en général savent que Beugré Djoman a donné un nouveau souffle à Bingerville. Il a permis le redécollage de cette ville. Il y a des espaces de distraction, des espaces de jeu. Nous avons créé la foire « Adjèpèssi » et nous avons demandé au district d’en faire son affaire. Nous avons réalisé beaucoup de choses qui nous donnent des raisons d’être fier, même si nous reconnaissons que beaucoup reste à faire.
Bingerville est convoitée par autant de candidats. Dites-nous Monsieur le maire, pourquoi l’ancienne capitale est- elle si enviée ?
Il y a quelques années, personne ne voulait être candidat à la mairie. Aujourd’hui, Bingerville fait envie et il y fait bon vivre. Il y a cinq (5) ans, quatre candidats se présentaient contre moi, cette année encore quatre autres font leur apparition contre moi. Je pense que c’est un bon taux pour faire un bon concours. Nous pensons avoir les atouts, le meilleur profil et les compétences nécessaires pour gagner cette élection. Nous avons constitué une équipe pour relever les défis du développement, parce que nous allons axer nos actions sur le tourisme, la formation des jeunes, l’immobilier, l’assainissement, le développement des sports dit mineurs. D’ailleurs, grâce à nos relations, nous avons pu réhabiliter la piscine municipale qui est maintenant une piscine d’Etat. Nous allons mettre sur pied une équipe de natation. Autrement dit, Bingerville ne sera plus seulement une ville solaire, mais une ville touristique et pourquoi pas une ville industrielle. Parce que depuis 1991, une zone industrielle a été identifiée, réservée et prévue par le Bureau national d’etudes techniques et de développement (Bnetd). Nous allons le mettre à la disposition du district d’Abidjan pour être viabilisée et pour permettre au ministère de l’industrie d’orienter les nouvelles entreprises ici afin que les jeunes de Bingerville trouvent du travail sur place. Nous ne voulons pas continuer à être une cité dortoir. Nous voulons être une zone d’habitations et de travail.
Tout candidat à un poste électif axe son programme de société sur la jeunesse, les femmes. Pensez-vous avoir réalisé, voire satisfait cette frange de la population ?
Nous avons beaucoup fait, mais on ne fera jamais assez tant qu’il y aura des jeunes, des femmes encore sans emploi, sans activité. Nous avons permis à un certain nombre de femmes de bénéficier des fonds à travers la Coopec. Nous avons permis à des jeunes de s’installer. Nous avons élaboré avec des partenaires au développement des projets d’élevage et nous avons aidé à l’installation de 25 jeunes par village pour faire l’élevage de porcs et de poulets. Malheureusement, pour les poulets, la grippe aviaire est venue détruire le cheptel et nous n’avons pas eu les moyens de reprendre. Mais avec la fin de la crise, nous allons aider les jeunes à travers la grande opération que nous initions et qui a pour slogan “chercher l’argent” pour orienter les jeunes et les femmes vers les secteurs porteurs. Où ils peuvent mener des activités génératrices de revenus. Le commerce, l’élevage, la distribution, les cultures maraîchères, etc...Nous allons mettre en place le transport urbain et des jeunes sont actuellement en formation pour que nous puissions développer ce secteur.
Vous avez trois autres concurrents qui lorgnent le fauteuil municipal. Quelles stratégies comptez-vous mettre en place pour le conserver pour les cinq années à venir ?
J’ai confiance en la population. Je respecte mes adversaires. C’est leur droit. La bataille sera rude, mais la population tranchera. Avec la volonté de Dieu, nous pensons qu’au soir du 21 avril, nous allons être réinstallé comme maire de Bingerville pour continuer notre œuvre. Les Bingervillois ne sont pas ingrats.
Quel message à l’endroit des populations pour les inviter à voter pour vous le 21 avril prochain ?
Je voudrais dire aux Bingervillois et aux Bingervilloises que je les aime. Nous avons travaillé et passé des moments de joies et de peines ensemble. Nous avons aidé au règlement des conflits fonciers dans les villages. L’heure est venue de faire un choix. Et le bon choix, c’est votre frère, votre ami, votre fils Beugré Djoman.
Justement, parlant de conflit foncier, nous venons d’apprendre que les chrétiens catholiques de la cité Feh Késse ont été délogés. En tant que premier magistrat de la commune, quel regard portez-vous sur cette affaire ?
Je fais partie de cette communauté. J’avais informé les responsables de cette communauté qui tend à devenir une paroisse, que l’espace qu’ils occupaient appartient à des gens qui disposent du titre de propriété. J’ai averti à plusieurs reprises la communauté et je n’ai pas été écouté. J’ai même offert un terrain à la communauté depuis 2007, mais pour je ne sais quelle raison, ce terrain n’a jamais été mis en valeur. Ce qui est arrivé est déplorable, mais je dis que les gens ont leur droit. Ils ont des titres, ils ont donc des raisons. En ce moment, il ya des négociations entre la famille et l’équipe pastorale et je pense qu’au finish, les choses rentreront dans l’ordre et la paroisse Christ roi de l’univers sera bâtie.
Interview réalisée par Brou François