L e Front populaire ivoirien a-t-il encore le droit d’exhumer ses thèses ivoiritaires et xénophobes, qui ont été à la base du drame ivoirien, couronné par une violente et meurtrière crise postélectorale? Le peuple ivoirien n’a-t-il pas suffisamment souffert des effets néfastes des discours incitant à la haine, à la division, à la violence et à la guerre? Ces questions, en tous cas, méritent d’être posées face aux propos dangereux, incisifs tenus ces temps-ci par les responsables du parti bleu. En effet, après s’être mis à l’écart du processus électoral, de la marche du pays vers la réconciliation nationale et la cohésion sociale, l’ancien parti au pouvoir veut maintenant embraser la Côte d’Ivoire par la promotion de haine, de la xénophobie, de la division, de la violence… La dernière sortie en date du secrétaire général par intérim du parti fondé par l’ancien président, Laurent Gbagbo, est éloquente dans ce sens. En effet, lançant un appel au parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) pour une union contre le RDR, Miaka Ouréto, certainement emporté par ses instincts ivoiritaires et xénophobes, a levé un coin de voile sur les ambitions lugubres et cyniques de son parti. «L’enjeu est clair et dépasse les frontières idéologiques (libéralisme et socialisme). C’est la survie de notre nation qui est en jeu. La propriété de son sol, la jouissance de ses richesses par ses propres filles et fils(…) Chers frères et s?urs du PDCI, le moment du grand sursaut national est venu. Resserrons nos rangs pour faire barrage aux prédateurs. Rassemblons-nous pour défendre la nation en péril. Nous n’avons que cette patrie. Défendons-là ensemble au risque de disparaitre ensemble», a-t-il honteusement soutenu. C’est clair comme de l’eau de roche. Pour le FPI, la Côte d’Ivoire qu’il considère comme sa propriété privée doit être absolument arrachée aux ‘’envahisseurs’’. Comment après dix ans de crises consécutives à sa politique de division des habitants de la Côte d’ Ivoire, ce parti peut-il encore s’exprimer ainsi? La réponse à cette interrogation est claire : le FPI est un parti très dangereux pour la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire. Faisant fi de la loi contre le tribalisme adopté en 2008, alors qu’il était encore au pouvoir, le FPI appel au tribalisme sans prendre de gant. Il est temps donc de ramener ce parti sur les rails et où de réfléchir sérieusement à sa présence sur la scène politique ivoirien. En d’autres termes, le débat sur la dissolution ou non du FPI doit être mené.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara