Le pouvoir a-t-il décidé d’affronter les problèmes posés par les enseignants par la terreur ? Tout laisse à le croire au regard de ce qui a cours sur le terrain.
Les enseignants de Côte d’Ivoire en grève générale depuis plus d’une semaine, à l’appel de leurs syndicats, essuient une situation de terreur. Partout dans le pays. « Deux de nos camarades ont été arrêtés aujourd’hui à Montezo dans le département d’Alépé, ce sont Aguié Aboké (secrétaire général de la sous-section du Syleg) et le camarade Diomandé Messaga (secrétaire à l’organisation). Au moment où je vous parle, tous les autres camarades se mobilisent pour exiger leur libération. Notre camarade Koné Bassirima du lycée moderne de Bonoua a été encerclé à son domicile par les Frci. A Divo et à Adzopé, les forces de l’ordre ont investi les villes et les établissements scolaires. Les camarades vivent pratiquement dans la clandestinité à cause de la chasse à l’homme organisée ». Ce récit d’un leader de l’intersyndicale de l’éducation formation (Isef) interrogé hier par téléphone, révèle la répression qui s’abat sur les enseignants dans bien de régions. Mais attardons-nous sur Adzopé où des éléments des Frci sont sortis nombreux, bandant des muscles selon des témoignages concordants ; « des éléments Frci à bord de pick-up équipés de fusils 12 /7 paradent dans la ville et vont stationner devant les établissements scolaires comme si on était en situation de guerre » rapporte un habitant d’Adzopé. Quand une autre source proche de l’Isef signale que deux syndicalistes ont reçu une convocation émanant de la gendarmerie de Katiola. « C’est la terreur que le pouvoir organise faisant croire que la minorité empêche la majorité d’aller à l’école. C’est dommage que les gouvernants tronquent les faits en refusant de voir la réalité en face. Parce que la grève est suivie à plus de 90%. Les quelques briseurs de grève le font pour des raisons politico ethniques » dénonce un autre responsable syndical. Ces scènes de terreur dénoncées par les grévistes ne concernent pas uniquement l’intérieur du pays. « Une armada de policiers assiège le lycée fille de Yopougon et le lycée moderne d’Andokoi, les seuls centres d’examen qui fonctionnent sur les 7 que compte Yopougon. Dans la journée de mardi, plusieurs cargos de policiers ont envahi le lycée moderne Pierre Gadié de Yopougon. Faisant usage à maintes reprises de gaz lacrymogènes sous prétexte que c’est pour disperser les élèves qui s’affrontent. Mais tout porte à croire que les raisons de cette terreur sont ailleurs. L’objectif inavoué étant d’arrêter des leaders syndicaux » explique avec amertume un enseignant du lycée Pierre Gadié. Déjà le lundi dernier, un premier enseignant du lycée moderne de Gagnoa a été arrêté puis relâché au cours, sous la pression des enseignants qui avaient pris d’assaut la préfecture et le parquet de la ville. Toujours ce lundi, un autre enseignant du lycée Pierre Amondji d’Adjamé a été arrêté. Ce dernier jusqu’à hier en fin de journée était toujours dans les liens de la détention. La normalisation des salaires en 2013 et la bonification indiciaire sont notamment les revendications à l’origine du mot d’ordre de grève de l’Isef de 10 jours renouvelables après la première séquence.
Félix Teha Dessrait
dessrait@yahoo.fr
Les enseignants de Côte d’Ivoire en grève générale depuis plus d’une semaine, à l’appel de leurs syndicats, essuient une situation de terreur. Partout dans le pays. « Deux de nos camarades ont été arrêtés aujourd’hui à Montezo dans le département d’Alépé, ce sont Aguié Aboké (secrétaire général de la sous-section du Syleg) et le camarade Diomandé Messaga (secrétaire à l’organisation). Au moment où je vous parle, tous les autres camarades se mobilisent pour exiger leur libération. Notre camarade Koné Bassirima du lycée moderne de Bonoua a été encerclé à son domicile par les Frci. A Divo et à Adzopé, les forces de l’ordre ont investi les villes et les établissements scolaires. Les camarades vivent pratiquement dans la clandestinité à cause de la chasse à l’homme organisée ». Ce récit d’un leader de l’intersyndicale de l’éducation formation (Isef) interrogé hier par téléphone, révèle la répression qui s’abat sur les enseignants dans bien de régions. Mais attardons-nous sur Adzopé où des éléments des Frci sont sortis nombreux, bandant des muscles selon des témoignages concordants ; « des éléments Frci à bord de pick-up équipés de fusils 12 /7 paradent dans la ville et vont stationner devant les établissements scolaires comme si on était en situation de guerre » rapporte un habitant d’Adzopé. Quand une autre source proche de l’Isef signale que deux syndicalistes ont reçu une convocation émanant de la gendarmerie de Katiola. « C’est la terreur que le pouvoir organise faisant croire que la minorité empêche la majorité d’aller à l’école. C’est dommage que les gouvernants tronquent les faits en refusant de voir la réalité en face. Parce que la grève est suivie à plus de 90%. Les quelques briseurs de grève le font pour des raisons politico ethniques » dénonce un autre responsable syndical. Ces scènes de terreur dénoncées par les grévistes ne concernent pas uniquement l’intérieur du pays. « Une armada de policiers assiège le lycée fille de Yopougon et le lycée moderne d’Andokoi, les seuls centres d’examen qui fonctionnent sur les 7 que compte Yopougon. Dans la journée de mardi, plusieurs cargos de policiers ont envahi le lycée moderne Pierre Gadié de Yopougon. Faisant usage à maintes reprises de gaz lacrymogènes sous prétexte que c’est pour disperser les élèves qui s’affrontent. Mais tout porte à croire que les raisons de cette terreur sont ailleurs. L’objectif inavoué étant d’arrêter des leaders syndicaux » explique avec amertume un enseignant du lycée Pierre Gadié. Déjà le lundi dernier, un premier enseignant du lycée moderne de Gagnoa a été arrêté puis relâché au cours, sous la pression des enseignants qui avaient pris d’assaut la préfecture et le parquet de la ville. Toujours ce lundi, un autre enseignant du lycée Pierre Amondji d’Adjamé a été arrêté. Ce dernier jusqu’à hier en fin de journée était toujours dans les liens de la détention. La normalisation des salaires en 2013 et la bonification indiciaire sont notamment les revendications à l’origine du mot d’ordre de grève de l’Isef de 10 jours renouvelables après la première séquence.
Félix Teha Dessrait
dessrait@yahoo.fr