Le nouveau code minier ivoirien suscite déjà beaucoup d’intérêt. Samedi dernier, lors d’une conférence de presse, à son siège de Cocody, Randgold Resources, société minière, tout en saluant l’actuel code minier (qui date de 1995), a souhaité que le nouveau code qui sera bientôt validé, soit désormais plus ouvert. «Nous devons discuter davantage sur le concept du nouveau code minier. C’est un débat qui doit être ouvert. L’actuel code est excellent mais il peut être amélioré en étant plus attractif et plus compétitif. Il faudrait donc tenir compte de la gestion environnementale, de la responsabilité sociétale», a révélé Dr. Mark Bristow, Pdg de Randgold Resources. Pour lui, l’accent doit être mis sur ce qui peut ‘‘arranger l’Etat et l’industrie minière, en ne pensant pas au court terme mais plutôt au long terme’’. Et d’ajouter : «Investir dans le secteur minier, c’est prendre des risques. Il faut un temps pour l’exploration avec la malchance de ne rien trouver. Comment gérer tous ces risques face à un marché de l’or fluctuant ? Depuis que le code (celui de 1995) est en vigueur, combien de grosses sociétés minières ont investi dans le pays ? Ce sont des pistes de réflexion que nous allons aborder au cours de ces discussions», a fait savoir Bristow. Précisant que les opérateurs, prêts pour la révision du code minier, entendent donner des pistes de réflexion au gouvernement. Ainsi selon Bristow, ce qui doit primer pour le gouvernement ivoirien avec l’avènement du nouveau code minier, c’est d’attirer davantage d’investisseurs car plus il y en aura et mieux cela vaudra pour l’exploration. Dans son intervention, Bristow a également préconisé que le gouvernement se penche sur le cas des sociétés minières qui veulent plus de permis d’explorer. « Nous pensons qu’il ne faut pas limiter l’obtention de permis. Que ceux qui en ont la capacité soient satisfaits», a demandé le Pdg de Randgold Resources. Par ailleurs, en rapport avec le prix de l’or, il a souligné que sur le plan international, l’or a chuté, passant de 1400 dollars (700.000 FCFA) l’once en 2010 à 1300 dollars (650.000 FCFA) en 2013, après un pic de 1600 dollars (800.000 FCFA) en 2011. «Les coûts au comptant augmentent très rapidement, ce qui réduit les effets de l’augmentation des prix de l’or. Dans le même temps, la teneur du minerai extrait a considérablement baissé, du fait de la faible quantité des nouveaux gisements. En gros, malgré la hausse des budgets d’exploration, le potentiel de production de nouveaux gisements d’or est en décroissance», a déploré Bristow. Les prix de l’or sont donc en chute libre, en prime, une baisse des profits. En ce qui concerne la mine d’or de Tongon, propriété de Randgold, Bristow a rappelé les difficultés de 2012 liées aux perturbations du réseau électrique. Ce qui a occasionné une baisse de production en 2012 estimée à 6,8 tonnes contre 7,8 tonnes en 2011. «Le capital qui devait être remboursé en 2014 le sera en 2015. Mais cela ne nous a pas empêché de faire 200 km de route, créer 1800 emplois à Tongon, dépenser plus de 50 millions par mois et partager quelque bénéfice (écoles, résidences d’enseignants, etc.) avec la communauté », a-t-il expliqué. Promettant d’investir au total, plus de 30 milliards de Fcfa pour 2013, aussi bien pour l’usine que pour la région et les populations.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA