La Côte d’Ivoire a-t-elle choisi la meilleure stratégie de développement, après l’indépendance ? La situation de développement actuel de la Côte d’Ivoire est-elle du goût des Ivoiriens ? Ces deux questions ont constitué les axes de réflexions de l’étude menée par le Bureau national de la prospective (BNP), direction centrale placée sous la tutelle du ministère d’Etat, ministère du Plan et du Développement. Il ressort des résultats des enquêtés que le choix du libéralisme économique depuis 1960 rencontre l’assentiment de 87% de la population ivoirienne. Pour ces enquêtés, le choix ne cause pas de problème, mais l’application du libéralisme économique a fait surgir davantage, certains vices liés à la mal-gouvernance. Il s’agit entre autres de la corruption, du détournement des deniers publics. ‘’Quant à la manière dont la Côte d’Ivoire a évolué sur le plan économique jusqu’à présent, les populations ont une opinion plus défavorable (61%) que favorable (33%)’’, note le BNP. Le disant, les experts du Bureau national s’appuient sur une autre enquête de perception relative à la gestion quotidienne des finances publiques. «75% de la population estime qu’il y a une mauvaise gestion des deniers publics», peut-on lire à la page 48 de cette étude. Sur cette population enquêtée, 43 % estiment qu’il y a des détournements récurrents, quand 21% pensent que les ressources ne sont pas gérées dans la transparence. Pour 14% des enquêtés, si la Côte d’Ivoire n’a pas suffisamment d’infrastructures de base, c’est bien parce qu’une minorité dirigeante s’est enrichie illicitement. La recommandation qui découle de cette enquête, selon les interviewés, c’est l’option de développement du secteur privé. Ils sont d’ailleurs 35% à croire au secteur privé contre 31% qui suggèrent l’amélioration du prix des matières premières payées auprès des paysans car la Côte d’Ivoire tire la majorité de ses ressources de l’agriculture.
K. Hyacinthe
K. Hyacinthe