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Politique Publié le vendredi 26 avril 2013 | Notre Voie

Escalade de la violence : Des loubards tentent d’occuper la mairie de Cocody

Le règne de la violence connaît une escalade intolérable sous Alassane Dramane Ouattara. Hier jeudi, travailleurs et usagers de l’administration municipale de Cocody ont vécu d’intenses moments de frayeur. Quand de «gros bras» sont arrivés, en début d’après- midi, dans les locaux de la mairie, pour demander à tout le monde de sortir. «Ils étaient énormes et ils nous ont fait une de ces peurs», témoigne un invité de mariés. «Par ces temps où on agresse et agresse, nous avons craint pour nous-mêmes, mais aussi pour les locaux de la mairie, après ce qui s’est passé à Koumassi, à Treichville… », confirme un employé. Combien étaient-ils ? 15, 20, 30, plus peut-être. En tout cas, les chiffres varient selon les témoignages des personnes interrogées sur les lieux. Ce qui est, en revanche, concordant, c’est que les loubards voulaient vider les lieux et en prendre possession. Les explications qu’ils ont livrées aux agents de la police nationale et de la police municipale sont en rapport avec les élections municipales et régionales couplées du 21 avril dernier. «Ils veulent que la mairie soit fermée parce qu’après la proclamation des résultats, le candidat du Rassemblement des Républicains (Rdr), Félicien Agbahi, a introduit un recours en contestation. Ils estiment que, tant que le contentieux n’est pas vidé, la mairie ne doit pas fonctionner», indiquent les témoins, y compris les agents des différentes polices qui ont négocié le retrait des loubards. L’impasse a duré plusieurs minutes, le temps pour la police, les autorités et quelques travailleurs de faire sortir les envahisseurs. Mais les «gros bras» ont réussi à effrayer des personnes venues assister à des mariages et fermer l’administration. Outre la police nationale, les travailleurs évoquent, de façon unanime, l’action d’un agent, le sieur Alain alias «Porketo», qui a demandé aux «gros bras de partir des locaux de la mairie». Cependant, tout le monde craint une suite des évènements. Selon les témoignages, «ils ont promis de revenir demain avec d’autres personnes, parce que si la mairie continue de fonctionner, c’est comme si on avait accordé la victoire à N’Goan Mathias».
Dans la gestion de cette crise de sécurité, la police municipale compte naturellement rester vigilante. En outre, les agents de la police nationale promettent d’être sur les lieux. «Venu faire un tour avant de reprendre lundi», le Secrétaire général, Djiré Isaac, qui était en congé et qui a été obligé de gérer le problème, a assuré que les dispositions de sécurité seront renforcées.
Et les officiels dans tout ça ? Du côté du Rdr, Yves Paulin Aguédé, le directeur de campagne adjoint chargé de la société civile, a dit qu’il n’est pas «mêlé à ce qui s’est passé». Réagissant, un responsable du staff du nouveau maire a indiqué que cela ne fait pas de doute, «c’est le Rdr qui manipule les enfants». Il demande que ces genres de choses qui «n’honorent pas les alliés du Rhdp cessent». Ajoutant qu’«on ne peut pas continuer la violence, se rendre justice alors qu’on dit être dans un Etat de droit. Et, quand on se dit allié, il y a des extrémités auxquelles on n’arrive pas». Ce jeudi, le joyau construit pas Mel Eg Théodore pour servir de cadre à la municipalité a échappé à la furie destructrice des pro-Ouattara, mais les populations craignent pour l’avenir de cet édifice. Parce que, dans la Côte d’Ivoire sous Ouattara, la violence fait force de loi.
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