Il est 15H05 min ce jeudi 24 avril. Vivats, applaudissements et cris de joie dans la cour du tribunal d’Aboisso, pris d’assaut depuis 9h. Avocats happés par-ci, congratulés par-là. Les militants du Front populaire ivoirien (Fpi) et les nombreux sympathisants du président Gbagbo contiennent difficilement leur joie et leur satisfaction. Le tribunal présidé par le juge Didier Serges Ahimain venait de déclarer non coupables des faits qui leur sont reprochés, Kpélé Serges Sévérin, secrétaire fédéral intérimaire de la Jfpi, et Koné Moussa, son chargé des sections.
Pour en arriver là, il a fallu une belle prestation des trois avocats commis par le Fpi à la défense des deux jeunes gens, à savoir Mes Rodrigue Dadjé, Toussaint Dako Zahui et Athanase Gueu, et la constance dans les propos des deux prévenus. La palme est revenue à Me Rodrigue Dadjé, qui, dans un calme olympien, a démonté, pièce par pièce, le dossier d’accusation, dont il a démontré la vacuité, avant de conclure : «Les responsabilités dans cette affaire se trouvent à plusieurs niveaux. Si on avait enregistré les propos tenus à la rencontre, on n’en serait pas là. Le procès-verbal dit que «Gnahoré Achille aurait dit…» Mais qu’on aille chercher Gnahoré ! Il n’y a aucun élément de preuve. Dans vos dossiers, il n’y a pas un seul début de preuve. Il est important de dire le droit. Votre verdict peut contribuer à la paix. La position de force d’aujourd’hui peut être la position de faiblesse de demain. Il ne serait pas bon que ces jeunes soient jugés sur des faits qu’ils n’ont pas commis. Veuillez les relaxer», a plaidé Me Rodrigue Dadjé, dans un tonnerre d’applaudissements.
Quant à Me Toussaint Dako Zahui, il a enfoncé définitivement le clou en ces termes : «On aurait pu faire l’économie de ce procès que je qualifie de rencontre. Le dossier est vide.» Après analyse et réflexion, le président Didier Serges Ahimain n’a pas suivi le procureur de la République Kaba Mory. Ce dernier, dans son réquisitoire, avait demandé au tribunal de déclarer coupables les deux prévenus pour les faits qui leur sont reprochés, c’est-à-dire «atteinte grave à l’ordre public». Et de les condamner à un mois d’emprisonnement ferme et cinquante mille francs d’amende. Le tribunal a tranché : «Le tribunal déclare non coupables Kpélé Serges et Koné Moussa des faits qui leur sont reprochés…» Le reste de l’intervention ne sera plus entendu. Il a été noyé dans les vivats et cris de joie.
Après avoir été arrêtés à Aboisso à la suite d’un meeting dans un domicile privé et dont toutes les autorités administratives, policières et militaires ont été informées de la tenue par les organisateurs, Kpélé Serges et Koné Moussa ont été transférés à la Dst à Abidjan. Ce service de police les a conduits au parquet du Plateau, qui s’est déclaré incompétent pour les juger. Ils ont donc été remis, rapidement, comme une patate chaude, au tribunal d’Aboisso. Partis sous le chef d’accusation «d’offense au chef de l’Etat et propos diffamatoires», ils sont revenus avec une autre étiquette, celle «d’atteinte grave à l’ordre public». Ce que le ministère public n’a pu prouver. On vient de faire, sans le savoir, des héros à Aboisso, pour un dossier basé sur le conditionnel.
Sam K.D.
Pour en arriver là, il a fallu une belle prestation des trois avocats commis par le Fpi à la défense des deux jeunes gens, à savoir Mes Rodrigue Dadjé, Toussaint Dako Zahui et Athanase Gueu, et la constance dans les propos des deux prévenus. La palme est revenue à Me Rodrigue Dadjé, qui, dans un calme olympien, a démonté, pièce par pièce, le dossier d’accusation, dont il a démontré la vacuité, avant de conclure : «Les responsabilités dans cette affaire se trouvent à plusieurs niveaux. Si on avait enregistré les propos tenus à la rencontre, on n’en serait pas là. Le procès-verbal dit que «Gnahoré Achille aurait dit…» Mais qu’on aille chercher Gnahoré ! Il n’y a aucun élément de preuve. Dans vos dossiers, il n’y a pas un seul début de preuve. Il est important de dire le droit. Votre verdict peut contribuer à la paix. La position de force d’aujourd’hui peut être la position de faiblesse de demain. Il ne serait pas bon que ces jeunes soient jugés sur des faits qu’ils n’ont pas commis. Veuillez les relaxer», a plaidé Me Rodrigue Dadjé, dans un tonnerre d’applaudissements.
Quant à Me Toussaint Dako Zahui, il a enfoncé définitivement le clou en ces termes : «On aurait pu faire l’économie de ce procès que je qualifie de rencontre. Le dossier est vide.» Après analyse et réflexion, le président Didier Serges Ahimain n’a pas suivi le procureur de la République Kaba Mory. Ce dernier, dans son réquisitoire, avait demandé au tribunal de déclarer coupables les deux prévenus pour les faits qui leur sont reprochés, c’est-à-dire «atteinte grave à l’ordre public». Et de les condamner à un mois d’emprisonnement ferme et cinquante mille francs d’amende. Le tribunal a tranché : «Le tribunal déclare non coupables Kpélé Serges et Koné Moussa des faits qui leur sont reprochés…» Le reste de l’intervention ne sera plus entendu. Il a été noyé dans les vivats et cris de joie.
Après avoir été arrêtés à Aboisso à la suite d’un meeting dans un domicile privé et dont toutes les autorités administratives, policières et militaires ont été informées de la tenue par les organisateurs, Kpélé Serges et Koné Moussa ont été transférés à la Dst à Abidjan. Ce service de police les a conduits au parquet du Plateau, qui s’est déclaré incompétent pour les juger. Ils ont donc été remis, rapidement, comme une patate chaude, au tribunal d’Aboisso. Partis sous le chef d’accusation «d’offense au chef de l’Etat et propos diffamatoires», ils sont revenus avec une autre étiquette, celle «d’atteinte grave à l’ordre public». Ce que le ministère public n’a pu prouver. On vient de faire, sans le savoir, des héros à Aboisso, pour un dossier basé sur le conditionnel.
Sam K.D.