Sale quart d’heure que celui vécu par Cissé Bacongo en conseil des ministres mercredi. Le candidat RDR aux élections municipales à Koumassi a subi les foudres d’Alassane Ouattara. Le chef de l’Etat, selon une source bien introduite, n’a pas décoléré contre son ministre de l’Enseignement supérieur, qui a appelé, au cours d’une conférence de presse qu’il a animée, deux jours après le vote, au recomptage des voix pour déterminer qui d’entre lui et le maire Raymond N’Dohi a remporté les suffrages des électeurs.
L’attitude de Bacongo a fait un grand bruit à Koumassi au sein de la population qui n’a pas manqué de s’interroger sur son appel pour le moins curieux. « Depuis quand recompte-t-on les voix en Côte d’Ivoire » ? ont-ils posé la question, se référant au fait qu’Alassane Ouattara, son mentor, avait rejeté cette solution proposée par le président Gbagbo, pour résoudre la crise postélectorale. On se souvient même que Young Jin Choi, l’ancien patron de l’Onuci à l’époque des faits, avait affirmé que «recompter les voix serait une terrible injustice » à l’encontre d’Alassane Ouattara.
D’où vient alors que ce qui a été rejeté, véhémentement, dans les cercles du RDR, il y a seulement quelque deux années, soit ce à quoi fait appel l’un des caciques de cette formation politique, pour dénouer la crise postmunicipale à Koumassi ? La pilule a été amère dans la bouche de l’actuel chef de l’Etat. Il a alors demandé à Bacongo pourquoi il n’a pas dit à la population qu’il allait choisir la justice comme voie de recours pour le règlement du contentieux qui l’oppose à son adversaire.
Or, ici, également, c’est la Chambre administrative de la Cour suprême qui est chargé de connaître du contentieux électoral. Cette juridiction, juge des élections, est celle qui est habilitée à valider ou à invalider le vote. Qui connait la récente histoire de la Côte d’Ivoire ne peut pas ne pas être surpris que le chef de l’Etat Alassane Ouattara demande à l’un des siens de choisir la justice comme ultime voie de recours. Lui-même a contesté la décision du Conseil constitutionnel, qui a proclamé le président Gbagbo vainqueur de la dernière élection présidentielle. Et l’on sait ce que ce refus a entraîné comme conséquences.
Dans un cas comme dans l’autre, ni Cissé Bacongo ni Alassane Ouattara ne sont fondés à demander, pour le premier, le recomptage des voix ; pour le second, la saisine de la Chambre administrative pour le règlement de la crise postmunicipale à Koumassi. Ils sont tous deux rattrapés par l’histoire. Et disqualifiés. Leur discours pseudo-légaliste d’aujourd’hui sonne non seulement faux, mais est surtout en contradiction flagrante avec leur attitude en 2011. Ils ont appelé à la guerre pour résoudre un simple contentieux électoral. Cela les poursuivra pour l’éternité.
Jean Josselin
L’attitude de Bacongo a fait un grand bruit à Koumassi au sein de la population qui n’a pas manqué de s’interroger sur son appel pour le moins curieux. « Depuis quand recompte-t-on les voix en Côte d’Ivoire » ? ont-ils posé la question, se référant au fait qu’Alassane Ouattara, son mentor, avait rejeté cette solution proposée par le président Gbagbo, pour résoudre la crise postélectorale. On se souvient même que Young Jin Choi, l’ancien patron de l’Onuci à l’époque des faits, avait affirmé que «recompter les voix serait une terrible injustice » à l’encontre d’Alassane Ouattara.
D’où vient alors que ce qui a été rejeté, véhémentement, dans les cercles du RDR, il y a seulement quelque deux années, soit ce à quoi fait appel l’un des caciques de cette formation politique, pour dénouer la crise postmunicipale à Koumassi ? La pilule a été amère dans la bouche de l’actuel chef de l’Etat. Il a alors demandé à Bacongo pourquoi il n’a pas dit à la population qu’il allait choisir la justice comme voie de recours pour le règlement du contentieux qui l’oppose à son adversaire.
Or, ici, également, c’est la Chambre administrative de la Cour suprême qui est chargé de connaître du contentieux électoral. Cette juridiction, juge des élections, est celle qui est habilitée à valider ou à invalider le vote. Qui connait la récente histoire de la Côte d’Ivoire ne peut pas ne pas être surpris que le chef de l’Etat Alassane Ouattara demande à l’un des siens de choisir la justice comme ultime voie de recours. Lui-même a contesté la décision du Conseil constitutionnel, qui a proclamé le président Gbagbo vainqueur de la dernière élection présidentielle. Et l’on sait ce que ce refus a entraîné comme conséquences.
Dans un cas comme dans l’autre, ni Cissé Bacongo ni Alassane Ouattara ne sont fondés à demander, pour le premier, le recomptage des voix ; pour le second, la saisine de la Chambre administrative pour le règlement de la crise postmunicipale à Koumassi. Ils sont tous deux rattrapés par l’histoire. Et disqualifiés. Leur discours pseudo-légaliste d’aujourd’hui sonne non seulement faux, mais est surtout en contradiction flagrante avec leur attitude en 2011. Ils ont appelé à la guerre pour résoudre un simple contentieux électoral. Cela les poursuivra pour l’éternité.
Jean Josselin