L’avenir d’un pays repose sur une jeunesse instruite et compétente. Celle de la Côte d’Ivoire est en danger depuis l’accession au pouvoir du Rassemblement des républicains. Depuis le 11 avril 2011, tout dégringole. La pauvreté a atteint un pic de 61,5% selon la Cellule d’analyse des politiques économiques du Cires (Capec). Le chômage sous Ouattara a atteint le taux record de 60% selon l’Institut national des statistiques (Ins). Une étude de chercheurs ivoiriens révèle que les jeunes de moins de 35 ans qui constituent 64% de la population sont frappés d’un taux de chômage estimé à 45%. Ouattara avait promis 5000 emplois par an. Aujourd’hui, le constat est triste. En lieu et place des emplois, il sert plutôt des licenciements massifs. Alassane Ouattara n’a pas fait que promettre du travail à la jeunesse. Il lui a promis de meilleures conditions d’études et annoncé la création, chaque année, et dans chacune des grandes régions du pays, d’une Université publique.
La galère des étudiants
Après 3 ans de gestion, personne n’a encore assisté à la cérémonie de pose de la première pierre d’une université. N’empêche, il trouve la parade. Il réhabilite les unités de formation et de recherches (Ufr) de Bouaké, Korhogo et Daloa et décide qu’on les appelle désormais des universités. Dans la même dynamique, l’université de Cocody et celle d’Abobo-Adjamé reçoivent quelques couches de peinture. La note est très salée pour le contribuable: 110 milliards de Fcfa pour marquer «le départ nouveau». Comme si cela ne suffit pas, Ouattara décide de faire payer 30000 Fcfa à l’inscription aux nouveaux bacheliers. Les étudiants en année de maîtrise déboursent 60.000 Fcfa et les doctorants 90.000 Fcfa au lieu de 6000 Fcfa comme par le passé. Plus de 6.000 étudiants vont rester sur le carreau faute de moyens. Pourtant les Universités recouvertes de peinture à coût de milliards ne le sont que de nom. La preuve, aucune d’entre elles ne figurent dans le classement 2013 des 100 meilleures Universités africaines établi par 4icu, une structure internationale. Il ne pouvait en être autrement tant nos temples du savoir sont en proie à des difficultés. Il n’est pas rare de voir des étudiants prendre des cours au soleil, sur le gazon par manque d’amphithéâtres. Que dire du matériel didactique ? Inexistant ! Le système Lmd qu’utilisent nos universités exige pourtant une plus grande implication de l’apprenant dans sa formation à travers une recherche documentaire et une bonne pratique de l’outil informatique. L’équipement des salles informatiques annoncé est resté à l’étape de vœux pieux. Pis, plus de 40.000 étudiants végètent encore dans les rues d’Abidjan. Aucune résidence universitaire n’est disponible. Si elles ne sont pas occupées par des éléments des Frci et les Dozos, elles servent de chambres de passe gérées par les hommes du pouvoir. Sous Ouattara, il ne fait pas bon d’être étudiant. Impossible d’avoir accès aux résidences universitaires, de se restaurer, encore moins d’être transporté décemment. Ils ont en mémoire la mort de Paré Moussa, élève en classe de Terminale F2 dans une école de la place, écrasé par un bus dans une bousculade le 13 novembre 2012, au quai des bus, devant le Chu de Cocody.
L’Education nationale en souffrance
La situation n’est pas non plus reluisante dans le Primaire et le Secondaire et dans l’Enseignement Technique. Nous en voulons pour preuve, les récurrentes grèves. En 6 mois de cours, on déplore 7 grèves. Pour acculer le gouvernement qui s’adonne à cœur joie à un jeu trouble, les enseignants se sont regroupés et ont mis sur pied, l’intersyndical du secteur éducation-formation (Isef). Cette structure mène une lutte sans merci pour l’amélioration de ses conditions de vie. D’ailleurs une ponction à été faite sur les salaires des grévistes au mois de mars 2013. De nombreux enseignants ont été mis aux arrêts. Sacrifiant ainsi l’organisation des épreuves physiques du Bepc. Les chefs traditionnels et les hommes religieux, à la demande du pouvoir se sont investis en vain dans la crise à l’école. Les cours ont certes repris, mais sous fond de crise. Car les enseignants attendent que le gouvernement tienne pour une fois ses promesses. C'est-à-dire payer les 25% des indemnités de logements restant, avant janvier 2014. Le reversement des ponctions opérées sur les salaires du mois de mars 2013. Le reversement des cotisations syndicales déjà précomptées en janvier 2013. La levée de la mesure de suspension de précomptes des cotisations syndicales au profit des syndicats du secteur éducation-formation. Tant que les promesses lui font gagner du temps, le pouvoir s’y met. L’éducation et la formation de la jeunesse peuvent encore attendre.
Paterne Ougueye Yves
La galère des étudiants
Après 3 ans de gestion, personne n’a encore assisté à la cérémonie de pose de la première pierre d’une université. N’empêche, il trouve la parade. Il réhabilite les unités de formation et de recherches (Ufr) de Bouaké, Korhogo et Daloa et décide qu’on les appelle désormais des universités. Dans la même dynamique, l’université de Cocody et celle d’Abobo-Adjamé reçoivent quelques couches de peinture. La note est très salée pour le contribuable: 110 milliards de Fcfa pour marquer «le départ nouveau». Comme si cela ne suffit pas, Ouattara décide de faire payer 30000 Fcfa à l’inscription aux nouveaux bacheliers. Les étudiants en année de maîtrise déboursent 60.000 Fcfa et les doctorants 90.000 Fcfa au lieu de 6000 Fcfa comme par le passé. Plus de 6.000 étudiants vont rester sur le carreau faute de moyens. Pourtant les Universités recouvertes de peinture à coût de milliards ne le sont que de nom. La preuve, aucune d’entre elles ne figurent dans le classement 2013 des 100 meilleures Universités africaines établi par 4icu, une structure internationale. Il ne pouvait en être autrement tant nos temples du savoir sont en proie à des difficultés. Il n’est pas rare de voir des étudiants prendre des cours au soleil, sur le gazon par manque d’amphithéâtres. Que dire du matériel didactique ? Inexistant ! Le système Lmd qu’utilisent nos universités exige pourtant une plus grande implication de l’apprenant dans sa formation à travers une recherche documentaire et une bonne pratique de l’outil informatique. L’équipement des salles informatiques annoncé est resté à l’étape de vœux pieux. Pis, plus de 40.000 étudiants végètent encore dans les rues d’Abidjan. Aucune résidence universitaire n’est disponible. Si elles ne sont pas occupées par des éléments des Frci et les Dozos, elles servent de chambres de passe gérées par les hommes du pouvoir. Sous Ouattara, il ne fait pas bon d’être étudiant. Impossible d’avoir accès aux résidences universitaires, de se restaurer, encore moins d’être transporté décemment. Ils ont en mémoire la mort de Paré Moussa, élève en classe de Terminale F2 dans une école de la place, écrasé par un bus dans une bousculade le 13 novembre 2012, au quai des bus, devant le Chu de Cocody.
L’Education nationale en souffrance
La situation n’est pas non plus reluisante dans le Primaire et le Secondaire et dans l’Enseignement Technique. Nous en voulons pour preuve, les récurrentes grèves. En 6 mois de cours, on déplore 7 grèves. Pour acculer le gouvernement qui s’adonne à cœur joie à un jeu trouble, les enseignants se sont regroupés et ont mis sur pied, l’intersyndical du secteur éducation-formation (Isef). Cette structure mène une lutte sans merci pour l’amélioration de ses conditions de vie. D’ailleurs une ponction à été faite sur les salaires des grévistes au mois de mars 2013. De nombreux enseignants ont été mis aux arrêts. Sacrifiant ainsi l’organisation des épreuves physiques du Bepc. Les chefs traditionnels et les hommes religieux, à la demande du pouvoir se sont investis en vain dans la crise à l’école. Les cours ont certes repris, mais sous fond de crise. Car les enseignants attendent que le gouvernement tienne pour une fois ses promesses. C'est-à-dire payer les 25% des indemnités de logements restant, avant janvier 2014. Le reversement des ponctions opérées sur les salaires du mois de mars 2013. Le reversement des cotisations syndicales déjà précomptées en janvier 2013. La levée de la mesure de suspension de précomptes des cotisations syndicales au profit des syndicats du secteur éducation-formation. Tant que les promesses lui font gagner du temps, le pouvoir s’y met. L’éducation et la formation de la jeunesse peuvent encore attendre.
Paterne Ougueye Yves