Une rencontre à rebondissements s’est tenue entre les opérateurs économiques français réunis au sein de la Chambre de commerce et d’industrie française en Côte d’Ivoire (CCIFCI) et le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, Daniel Kablan Duncan, le jeudi 25 avril dernier. Une rencontre qui aurait été normale s’il n’avait pas été question de «rassurer les opérateurs économiques français».
Le communiqué officiel de cette rencontre produit par la Primature soutient que Kablan Duncan a échangé avec les opérateurs économiques français sur les opportunités d’investissements en Côte d’Ivoire. On ne nous fera pas avaler cette blague. Car ces opérateurs économiques français qui sont en Côte d’Ivoire depuis belle lurette, ont déjà investi dans plusieurs domaines, et sont des observateurs avertis de la vie économique ivoirienne. Le communiqué indique également que le Premier ministre a rappelé à ses hôtes les mesures prises par le gouvernement pour améliorer le climat des affaires. Ce n’est pas nouveau non plus, le Cepici ne fait que communiquer là-dessus.
Selon des participants à la rencontre qui ont gardé l’anonymat, le substrat de la rencontre a porté, à l’initiative des opérateurs économiques français, sur les préoccupations majeures qui impactent leurs activités. Des vérités ont été dites au Premier ministre et qui requièrent des réponses précises.
Primo. Les opérateurs économiques français se sont plaints de la pression fiscale qu’ils subissent au quotidien. Faut-il rappeler que les entreprises françaises contribuent à près de 60% aux ressources fiscales ivoiriennes. A l’heure où les services des impôts réalisent des contreperformances, le moyen le plus efficace de réduire le gap (ou d’atteindre les objectifs) est d’exercer une pression sur les entreprises déclarées. Un fait que n’apprécient pas du tout les chefs d’entreprises fermes sur leurs plans de trésorerie. Dans ses années primature, Alassane Ouattara avait instauré l’acompte sur divers impôts (Asdi) pour recueillir de l’argent pour le compte de l’Etat. La méthode a changé, mais le fond et l’objectif demeurent les mêmes.
Secundo. Les hommes d’affaires français ont, une fois de plus, soulevé l’épineux problème de la corruption dans l’administration. Un problème qu’ils ont qualifié de «préoccupant». Ils ont interpellé le chef du gouvernement sur ce fléau qui décourage les potentiels investisseurs et fait fuir ceux qui sont déjà en Côte d’Ivoire.
Tertio. Les investisseurs français ont indiqué attendre toujours les promesses gouvernementales liées à l’exécution du Plan national de développement (Pnd). Le gouvernement leur avait promis des marchés dans le cadre de l’exécution du Pnd. Ils se sont apprêtés dans ce contexte. Malheureusement, le financement du Pnd tarde à se mettre en place. Il a accuse même un retard de quatre mois. Et ce retard contrarie leur planning de travail.
Quarto. Sans le faire clairement ressortir, les opérateurs économiques français n’ont pas du tout apprécié le lobbying fait à Washington auprès du secteur privé américain par le régime Ouattara . Ce qui transparaît dans leurs interventions, c’est qu’ils méritent plus de considération pour être restés dans le pays pendant des années de braise.
Sur tous ces points, nos sources indiquent que le Premier ministre a donné des réponses qui n’ont vraiment pas rassuré les hommes d’affaires français. Il les a plutôt inquiétés. On comprend pourquoi le service de communication de la Primature n‘a pas donné tous les détails de cette rencontre. Et surtout n’a pas publié les propos liminaires du Premier ministre et les interventions des dirigeants de la CCIFCI.
J-S Lia
Le communiqué officiel de cette rencontre produit par la Primature soutient que Kablan Duncan a échangé avec les opérateurs économiques français sur les opportunités d’investissements en Côte d’Ivoire. On ne nous fera pas avaler cette blague. Car ces opérateurs économiques français qui sont en Côte d’Ivoire depuis belle lurette, ont déjà investi dans plusieurs domaines, et sont des observateurs avertis de la vie économique ivoirienne. Le communiqué indique également que le Premier ministre a rappelé à ses hôtes les mesures prises par le gouvernement pour améliorer le climat des affaires. Ce n’est pas nouveau non plus, le Cepici ne fait que communiquer là-dessus.
Selon des participants à la rencontre qui ont gardé l’anonymat, le substrat de la rencontre a porté, à l’initiative des opérateurs économiques français, sur les préoccupations majeures qui impactent leurs activités. Des vérités ont été dites au Premier ministre et qui requièrent des réponses précises.
Primo. Les opérateurs économiques français se sont plaints de la pression fiscale qu’ils subissent au quotidien. Faut-il rappeler que les entreprises françaises contribuent à près de 60% aux ressources fiscales ivoiriennes. A l’heure où les services des impôts réalisent des contreperformances, le moyen le plus efficace de réduire le gap (ou d’atteindre les objectifs) est d’exercer une pression sur les entreprises déclarées. Un fait que n’apprécient pas du tout les chefs d’entreprises fermes sur leurs plans de trésorerie. Dans ses années primature, Alassane Ouattara avait instauré l’acompte sur divers impôts (Asdi) pour recueillir de l’argent pour le compte de l’Etat. La méthode a changé, mais le fond et l’objectif demeurent les mêmes.
Secundo. Les hommes d’affaires français ont, une fois de plus, soulevé l’épineux problème de la corruption dans l’administration. Un problème qu’ils ont qualifié de «préoccupant». Ils ont interpellé le chef du gouvernement sur ce fléau qui décourage les potentiels investisseurs et fait fuir ceux qui sont déjà en Côte d’Ivoire.
Tertio. Les investisseurs français ont indiqué attendre toujours les promesses gouvernementales liées à l’exécution du Plan national de développement (Pnd). Le gouvernement leur avait promis des marchés dans le cadre de l’exécution du Pnd. Ils se sont apprêtés dans ce contexte. Malheureusement, le financement du Pnd tarde à se mettre en place. Il a accuse même un retard de quatre mois. Et ce retard contrarie leur planning de travail.
Quarto. Sans le faire clairement ressortir, les opérateurs économiques français n’ont pas du tout apprécié le lobbying fait à Washington auprès du secteur privé américain par le régime Ouattara . Ce qui transparaît dans leurs interventions, c’est qu’ils méritent plus de considération pour être restés dans le pays pendant des années de braise.
Sur tous ces points, nos sources indiquent que le Premier ministre a donné des réponses qui n’ont vraiment pas rassuré les hommes d’affaires français. Il les a plutôt inquiétés. On comprend pourquoi le service de communication de la Primature n‘a pas donné tous les détails de cette rencontre. Et surtout n’a pas publié les propos liminaires du Premier ministre et les interventions des dirigeants de la CCIFCI.
J-S Lia