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Politique Publié le mardi 30 avril 2013 | Le Patriote

La grande interview / Ibrahima Cissé Bacongo : “N’Dohi sait qu’il a perdu ces élections”

© Le Patriote Par DR
Elections municipales à Koumassi: investiture en grandes pompes de Cissé Bacongo en présence de Amadou Gon Coulibaly et de la direction du parti
Samedi 30 mars 2013. Abidjan. Place In`challah de Koumassi. Investiture en grandes pompes du ministre Cissé Ibrahima Bacongo, en présence du Secrétaire général de la Présidence de la République, Amadou Gon, et du Secrétaire général par intérim du Rassemblement des républicains, Amadou Soumahoro
Son nom a sans aucun doute été le plus entendu au cours des dernières élections régionales et municipales. Ces adversaires l’accusent d’être un homme violent. Pis, ils l’ont indexé comme étant l’instigateur des derniers incidents survenus après la proclamation des résultats. Lui, c’est le ministre Ibrahima Cissé Bacongo, candidat du RDR aux dernières élections municipales à Koumassi. Dans cette interview-vérité, il répond sans détours à tous ses détracteurs en même temps qu’il affiche sa détermination à faire éclater la vérité des urnes, convaincu qu’il est, preuves à l’appui, que son adversaire s’est adonné à de la tricherie. Entretien.
Le Patriote : Monsieur le ministre, les résultats des élections locales à Koumassi ont été proclamés par la CEI. Votre principal adversaire, N’Dohi Raymond, a été déclaré vainqueur. Quelle est votre réaction face à ces résultats ? Les reconnaissez-vous?
Cissé Bacongo : J’attends que les résultats définitifs soient proclamés après que les différentes réclamations, dont celles que nous avons faites, soient examinées. Si, en ce moment-là, notre adversaire principal est proclamé vainqueur, qu’à Dieu ne déplaise – parce que nous avons toutes les preuves que ces résultats manquent de sincérité, de crédibilité – alors, je me ferai fort de l’appeler pour le féliciter et démontrer ainsi à tous que je suis très loin de l’image qu’on s’est évertué à me tailler sur mesure. C’est-à-dire celle d’un homme violent.

LP : Peut-on avoir une idée des preuves que vous détenez pour convaincre la chambre administrative de la Cour suprême?
CB : Les preuves dont nous disposons ont été mises à la disposition du collectif des avocats, que nous avons constitué pour s’occuper du dossier. Ce sont des PV de dépouillement qui ne comportent pas de suffrages pour les candidats, ce sont des PV de dépouillement surchargés, qui disent d’eux-mêmes les conditions dans lesquelles ils ont été remplis, ce sont des PV de dépouillement qui comportent des suffrages exprimés, soit inférieurs, soit supérieurs au scores obtenus par les candidats. C’est aussi et surtout tous les témoignages faits devant huissier de justice par ceux sur qui les différents candidats se sont appuyés pour assurer la surveillance électorale dans les bureaux de vote, pour s’assurer que les résultats qui allaient sortir des urnes soient sincères et crédibles. Il y a eu une fraude massive qui a été organisée. On ne sait pas par quel miracle les documents qui ont été utilisés pendant le vote et qui devraient en principe être aux mains de la CEI, se retrouvent partout dans la commune. Sur les marchés, dans les foyers, etc. Nous avons beaucoup d’éléments de preuve. Mais il appartiendra à la chambre administrative de la Cour suprême d’apprécier le mérite des éléments dont nous disposons. Je disais que s’il était admis définitivement que mon adversaire a gagné, je l’appellerais pour le féliciter. Parce que pour nous, ces élections ne sont qu’une simple compétition au terme de laquelle il y a forcement un vainqueur et un vaincu. Mais nous restons confiant quant à la requête que nous avons déposée, quant à la solidité des arguments que nous avons développés à l’appui de notre requête.

LP : Revenons à cette étiquette peu flatteuse d’homme violent qu’on vous a collée tout au long de la campagne. Qu’est-ce que vous avez concrètement à y répondre ?
CB : J’aimerais dire que je suis un homme qui n’a pas sa langue dans la poche. Je dis toujours ce que je pense, peut-être en n’utilisant pas la forme. Mais je suis un homme transparent. Ensuite, j’ai eu à écrire des contributions pour prendre des positions sur des questions. J’ai eu à participer à des débats télévisés, à faire des conférences au cours desquelles j’ai pris des positions qui s’imposaient, dans le cadre du combat politique que nous avons mené quand nous étions dans l’opposition. Mais jamais au-delà de cela, personne ne peut dire avoir surpris Bacongo dans une situation pouvant attester de son caractère violent. Je n’ai jamais eu de permis de port d’arme parce que je n’ai jamais ressenti le besoin d’en avoir et donc je ne sais pas me servir d’une arme. Je ne sais pas, en définitive, ce que veut dire « Bacongo est violent ». Je pense, à y réfléchir, que l’adversaire a trouvé là un axe de communication qui lui paraissait l’axe approprié pour servir sa cause à Koumassi. Il a travaillé sur cet axe et il était en passe de réussir mais, malheureusement, je ne crois pas qu’il réussisse parce qu’on ne pourra jamais transformer le jour en la nuit et vice versa.

LP : Parce que vous pensez qu’il n’a pas réussi ?
CB : Peut-être que si, mais c’est pour un temps. Parce qu’il ne peut pas me transformer en un homme violent parce que je ne suis pas un homme violent. Il ne peut pas me coller durablement cette étiquette, parce qu’il y a quand même des gens qui me connaissent dans ce pays, qui savent que je dis sans doute les choses comme je les pense, mais de là à être un homme violent, prêt à casser tout sur mon chemin, qui gifle les gens dans la rue, qui a même giflé une dame dans la rue ! Vous savez, cette dame dont on parle, une certaine Mah Traoré, de surcroît plus âgée que moi, je la connais, son jeune frère est dans mon équipe de campagne. On n’a jamais prononcé son nom à aucune rencontre, à aucun meeting. Cela fait deux ans que je n’ai pas vu cette bonne dame et on me dit que c’est elle que j’aurais giflée, allez-y comprendre quelque chose.

LP : Monsieur le ministre, comment peut-on expliquer les événements qui ont lieu à Koumassi après le scrutin du 21 avril dernier ?
CB : Les événements qui ont eu lieu après le scrutin sont regrettables. Parce qu’il n’y avait pas de raison qu’ils se produisent. Est-ce qu’on aurait pu les éviter ? Peut-être. Nous, de notre côté, nous avons fait ce qu’il fallait pour les anticiper. Nous avons fait une conférence pour demander aux électeurs, aux populations, de garder le calme et de rester sereins et qu’en tout état de cause, il nous restait une seule voie, celle de la Chambre administrative de la Cour suprême. Après cela, nous avons fait plusieurs réunions dans ce sens. Mais ce qui s’est passé après la proclamation des résultats, c’est un peu comme j’aime à l’imager, semblable à une explosion de joie ou de colère après une victoire ou une défaite de l’équipe nationale de football. C’est quelque chose qu’on ne peut pas commander, c’est spontané, c’est même instinctif. En pareille circonstance, c’est après coup que, la colère dissipée, on se rend compte de ce qu’on a fait. C’est ce qui s’est passé à Koumassi et nous avons tout fait pour que les choses rentrent le plus rapidement dans l’ordre.

LP : Donc, vous n’avez pas demandé à vos militants de descendre dans la rue ?
CB : Mais comment imaginer que je puisse faire une chose aussi insensée ? Ça voudrait dire que Cissé Bacongo manque de discernement. Or je ne suis pas sûr que ceux qui disent cela aient plus de sens de discernement que moi. Je ne peux pas demander aux militants de descendre dans la rue à l’annonce des résultats de la CEI en sachant que ce n’est pas en descendant dans la rue que la CEI va revenir sur sa décision. Ensuite, ce n’est pas en descendant dans la rue que nous allons pouvoir faire pression sur la Chambre administrative de la Cour suprême, qu’on n’avait même pas encore saisie, puisqu’on a commencé à parler de cette Chambre après la proclamation des résultats. Donc on ne pouvait pas faire de manifestation anticipé.

LP : Est-ce qu’ils ont tort ceux qui pensent que c’est la dispersion des voix entre vous et Adou Assalé qui est à la base de votre déconvenue. De façon explicite, comment expliquez-vous le fameux deal que vous n’auriez pas respecté et qui a provoqué ce clash entre vous ?
CB : Je voudrais dire, de façon très simple sans que cela n’apparaisse comme un signe de mauvais perdant, que ces élections, de loin, et notre adversaire principal le sait au plus profond de lui-même, nous les avons gagnées. Lui, il le sait. Nous, on le sait. Par pure hasard, il y a l’un des jeunes qui a découvert le pot-aux-roses, il a ouvert l’un des emballages et a sorti un paquet de bulletins où il était écrit dessus ‘’Bacongo’’. Je le répète, du plus profond de lui-même, mon adversaire sait qu’il a perdu ces élections. Il en était tellement convaincu qu’il n’a pas battu campagne. La seule chose qu’il a réussi, c’est l’intox, les rumeurs, les accusations gratuites et il s’est installé confortablement dans cette logique. S’agissant maintenant du deal dont vous parlez, je pense que le concerné a répondu à cette question dans une interview. A la question de savoir s’il avait un deal avec moi, il a répondu qu’il ne rentrerait dans cette considération. On lui a demandé également s’il avait été trahi par Bacongo. Il a dit : «je suis candidat indépendant et je ne rentre pas dans cette considération. » vous comprenez que je ne peux pas être plus royaliste que le roi. Alors qu’il avait la possibilité de me confondre en exposant les termes du deal en question, il ne l’a pas fait. En plus, on a eu des rencontres avec les chefs religieux de Koumassi pour lever toute équivoque sur la question avant d’aller aux élections. A la première réunion, il ne s’est pas présenté et à la seconde, il s’est fait représenter. Là aussi, son représentant n’a pas jugé bon de soulever ce point. C’est moi qui ai évoqué le sujet et j’ai dit que je regrettais que le concerné ne soit pas là. Parce que pendant toute la période de la précampagne, j’ai entendu beaucoup de choses de sa part et des gens qui lui sont proches. J’aurais été vraiment intéressé qu’il dise en ma présence dans quelles conditions, devant qui, nous avons passé un deal.

LP : Monsieur le ministre, la question du cumul vous gène-t-elle ?
CB : Vous savez, Manuel Vals, actuel ministre de l’Intérieur de la France, est ministre, député et maire. La question du cumul, même dans les grandes démocraties, n’a jamais été une question sur laquelle la compréhension des uns et des autres est la même. Aujourd’hui en France, le Président français a nommé l’ancien Premier ministre Jospin à la tête d’un comité pour réfléchir à la question du cumul. Chez nous ici, contrairement à ce qu’on peut croire, un ministre qui est maire, je pense que c’est la meilleure chose qui puisse arriver à une commune. Parce que l’entregent du ministre, ses relations, son aura, sont des atouts importants pour le développement de la localité.

LP : Ministre, maire, député, est-ce que cela ne cache pas des ambitions que du reste certaines personnes vous prêtent?
CB : Je croyais que j’étais épargné par ce genre de débat. Sachez seulement que j’ai été élu député parce que mon parti l’a voulu. C’était une mission pour moi. Aller chercher les trois postes de député à Koumassi. Quand j’ai pris ces trois postes, je les ai remis au parti. Le Président m’a renouvelé sa confiance en me maintenant au gouvernement. Mais vous savez bien que c’est un suppléant qui est à ma place. C’est lui qui jouit des droits et avantages d’un député, qui participe aux débats parlementaires, qui participe aux votes des lois, aux travaux des commissions. Ce sont les suppléants qui ont le salaire des députés, qui en ont les primes et avantages. Ce sont eux les vrais députés

LP : Vous dites que vous avez pris les trois postes de député à Koumassi. Mais vous en avez perdu un pendant les partielles. Il s’est alors dit que vous n’étiez pas très engagé pour le candidat choisi par le parti ?
CB : Je ne sais pas si je ne l’ai pas soutenu et comment je devais le soutenir. Pendant la campagne, partout où nous sommes passés, nous l’avons présenté aux populations. Nous nous sommes promenés partout avec les deux candidats du parti choisi pour les partielles, à savoir M. Ousmane Camara et Mme Diabagaté, la suppléante. A une semaine des élections, notre candidat a disparu et il ne faisait plus campagne avec nous. Dans les meetings, on continuait quand même de le présenter malgré son absence. Voilà ce qui s’est passé. Dans la dernière ligne droite, j’ai demandé les deux photos des candidats pour faire leurs affiches. Je peux dire qu’on a fait la campagne des législatives partielles, ça n’a pas marché, il y a milles et milles raisons à cela.

LP : Parlons un peu du RHDP. Avec les inimitiés parfois violentes qui ont éclaté pendant les élections entre les candidats du PDCI et du RDR, croyez-vous encore en cette alliance ?
CB : La question mérite d’être posée, au vu des actes qui ont été posés depuis quelques temps. Et puis, quand on analyse les propos tenus dans des causeries mais aussi dans des rencontres beaucoup plus ouvertes, et qui sont quelquefois relayés par une partie de la presse proche du RHDP, on peut se poser la question de savoir si cette alliance, à la date d’aujourd’hui, est encore une réalité. Pour ma part, je pense que même si le RHDP semble battre de l’aile, il faut résister. Il faut continuer de travailler à sa consolidation. Il faut continuer d’expliquer, d’argumenter et de sensibiliser aussi bien au niveau des cadres qu’à celui des militants de base. Il faut montrer que si le RHDP était un mal, chacun des partis qui le composent est un mal nécessaire. Parce qu’aujourd’hui, il serait bien difficile à un parti de prétendre diriger la Côte d’Ivoire toute seul après toutes ces années de crise traversées. Des gens peuvent penser à une alliance PDCI-LMP. Mais il faut qu’on sache tirer les leçons de l’histoire de ces dix ou quinze dernières années. Je pense que le RHDP offre une marge de sociologie suffisamment large aux partis qui la composent pour pouvoir diriger la Côte d’Ivoire afin de la remettre en scelle. Sinon, il est à craindre que si le RHDP vole en éclats, que notre pays ne connaisse encore des difficultés. Que Dieu nous en garde.

LP : Pour en revenir aux dernières élections. Quelle lecture faites-vous de la percée des indépendants ?
CB : Je pense qu’il faut aborder la question des indépendants à deux niveaux. D’abord au niveau des principes. Je considère pour ma part qu’un parti politique qui repose sur des textes, doit fonctionner conformément à ces textes. Il doit éviter de les laisser de côté, de tourner dos à la discipline. Sinon, il n’y a plus de parti. Parce que quand chacun peut faire ce qu’il a envie de faire sans tenir compte des textes du parti, il y a un problème. Ensuite, vous savez, ma position par rapport aux indépendants n’a pas varié depuis longtemps. Ou bien on laisse les militants se battre sur le terrain comme des chiffonniers et le parti y laisse des plumes. Ou bien quand le parti se mêle, tout le monde s’aligne sur les décisions qu’il a prises.

LP : Mais en démocratie, c’est la base qui décide.
CB : Quand je parle du parti, je ne parle pas d’une partie. Je parle du parti dans sa globalité, c’est-à-dire la direction et sa base. Les candidats sont choisis de deux manières possibles, la première manière, c’est la base qui désigne qui peut défendre ses intérêts et la conduire à une victoire dans un combat. Deuxième manière, c’est la direction qui décide en fonction des baromètres qui lui sont propres.

LP : Pourquoi n’avoir pas pris l’option des primaires ?
CB : Quand on parle de primaires, moi je dis que ce sont les termes ronflants. Je dis qu’il y a deux et non trois manières de choisir les candidats dans les partis politiques. Je ne suis pas tout à fait certain qu’on ait épuisé la réflexion sur le choix entre ces deux modalités avant d’aller aux élections. Parce que si c’était le cas, on aurait compris que partout où ces indépendants se sont présentés et ont gagné, ils étaient le choix de la base. Et en ce moment-là, peut-être aurait-on réduit le nombre des indépendants. Et je ne suis pas sûr que ceux que la base n’aurait pas choisis se seraient présentés comme des indépendants. En définitif, certains candidats choisis par la direction, n’ont pas eu la caution de la base. Et les candidats choisis par la base, se sont maintenus et ce sont eux qu’on a appelé les indépendants. C’est pourquoi pour moi, il faut manier le terme indépendant avec beaucoup de subtilité.

LP : La base a quand même donné une belle leçon à la direction. Puisque le Secrétaire général du parti a été lui-même été battu par sa base. Est-ce que pour vous, M. le ministre, il n’est pas peut-être temps de revoir l’ossature de la direction ou même de faire plus en en changeant tout simplement la tête ?
CB : Je ne sais pas si à l ‘issue d’une élection parce que le secrétaire général n’aurait pas été élu, il faut lui trancher la tête. Je ne crois pas qu’il faut aller si vite en besogne. Il faut mener la réflexion pour comprendre ce qui s’est passé. On peut dire avec ce qui s’est passé que les militants commencent à être beaucoup plus impatients. L’impatience est devenue très forte. Et les discours qu’on tient, ne les rassure pas beaucoup. Quand ils ne sentent pas que leurs préoccupations sont prises en compte, quand ils ne voient pas ne serait-ce qu’un sourire sur le visage des cadres, c’est clair, ils ne vous suivent pas. Il ne faut pas se le cacher, il y a des militants qui disent que le RDR est arrivé au pouvoir, la situation de leur frère de leur soeur n’a pas changé et qu’à la limite, ils ont fini de voter le Président de la République et qu’en 2015, ils sortiront pour le revoter, mais pour le reste, ils s’excusent, parce qu’ ils ont mieux à faire. C’est pourquoi, il faut analyser les résultats de façon globale, mais aussi par rapport aux circonscriptions, avant de pouvoir tirer des leçons, il faut analyser les programmes et les discours que les candidats ont présenté aux populations.

LP : Monsieur le ministre, quel est aujourd’hui votre état d’esprit après ces turbulences liées aux élections. Est-ce que vous n’êtes pas sorti un peu affaibli après tout ce qui s’est passé ?
CB : Je ne me sens ni plus faible ni plus fort qu’avant. Je considère que les événements qui ont suivi la proclamation des résultats sont regrettables même si j’avoue qu’il m’était absolument impossible de les empêcher. Parce que c’était une explosion de colère spontanée. Nous avons tout fait pour l’endiguer. Aujourd’hui, la situation est totalement calme. Donc je ne me sens ni plus fort ni plus faible. Je reste serein et je fais confiance à la justice. Je considère que nous avons tous les éléments pour obtenir une annulation de ces élections. Parce qu’à l’évidence, on ne peut pas raisonnablement dire que les résultats proclamés par la CEI sont sincères et crédibles. C’est impossible. Il ne faut surtout pas se laisser abuser par l’argument selon lequel chaque candidat a des représentants. En plus des représentants, il faut que les PV des dépouillements soient des vrais, or ce que nous avons vu ne sont pas des PV de dépouillements, ce sont des PV préfabriqués.

LP : Visiblement, à vous entendre, votre adversaire a méticuleusement organisé la fraude. Est-ce qu’on ne peut pas dire que vous avez manqué de vigilance ?
CB : Nous avions pensé que nous allions à des élections. Mais pas à un combat de rue, sans règle. Vous savez, ce qui s’est passé à Koumassi, n’a rien de spécifique à Koumassi. Ça s’est passé aussi ailleurs, notamment à Treichville. Dans cette commune, le RDR pendant la Présidentielle était en tête. Au second tour, nous étions à plus de 70 %. Aux Législatives, nous étions dans les mêmes proportions. Je veux qu’on m’explique mathématiquement comment le candidat du RDR peut perdre dans ces cas. Ce n’était pas possible qu’il perde. Il pouvait peut-être perdre de quelque pourcentage, mais pas l’élection. Ce qui s’est passé à Koumassi et certainement à Marcory, c’est le même mode opératoire qui a été utilisé. C’est pourquoi, il faut aller au-delà de ces élections pour voir ce qui nous attend en 2015. Le seul et unique intérêt que j’ai trouvé à ces élections, c’était de préparer 2015. Il faut tirer toutes les leçons des élections municipales. Il faut voir la bataille de 2015. Les hommes, les stratégies et les modes opératoires ont été expérimentés. Ces élections nous ouvrent les yeux sur 2015.

Réalisée par Emmanuel Koré et Bakary Nimaga
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