Chaque année en Côte d’Ivoire, 5000 accidents du travail sont enregistrés, et à peine une dizaine de maladies professionnelles sont déclarées. Le nombre peu important de maladies professionnelles déclarées comparées aux accidents du travail mérite une réflexion que les organismes de prévoyance sociale africains ont menée les 29 et 30 avril derniers, au Crrae Plateau. Ils comméraient les 17ème Journées africaines de prévention des risques professionnels et 11ème Journée mondiale de la sécurité au travail. Deux thèmes ont marqué ces journées : «Améliorer la collecte et la déclaration des maladies professionnelles pour mieux orienter la prévention et la prise en charge» et «La prévention des maladies professionnelles». Au terme des travaux, les participants ont défini la maladie professionnelle comme étant la conséquence d’une exposition du travailleur à des facteurs de risques résultant d’une activité professionnelle qui doit être inscrite au tableau des maladies professionnelles indemnisables pour donner droit à une réparation, par l’organisme national de sécurité sociale, du préjudice subi. Or, ont constaté les participants, non seulement le diagnostic des maladies professionnelles coûte cher, mais en plus les travailleurs ne sont pas suffisamment informés de leurs droits en cas de maladies. De plus le tableau des maladies professionnelles indemnisables est réduit et le nombre de médecins spécialisés en santé et sécurité au travail est insuffisant. C’est pourquoi, les participants ont recommandé au pouvoir d’inscrire dans le tableau des maladies, les affections professionnelles provoquées par le bois, les affections péri-articulaires provoquées par certains gestes et postes de travail, et les affections chroniques du rachis lombaire provoquées par la manutention de charges lourdes. Contraindre les entreprises à s’acquitter de leurs obligations en matière de sécurité et santé au travail est l’autre recommandation majeure. Le directeur général de la Cnps, N’doumi Bernard, a, pour sa part, souhaité que plus jamais, l’entreprise ne soit le point de départ d’une mort programmée parce qu’un travailleur aura choppé une sale maladie.
Bruno Kouadio
Bruno Kouadio