Avec cette discrétion qui ne l’a jamais quitté, Henri Konan Bédié a soufflé, hier, ses 79 ans, sans tambour ni trompette. De sa lumière, les Ivoiriens, eux, en auront encore besoin pour longtemps. A lui seul, Henri Konan Bédié a plusieurs vies. Qui, toutes, demandent dévouement, humanisme et charisme. Diplomate, député, président de parti politique et chef d’Etat, «Nzuéba» n’appartient plus, ni à sa famille ni à son parti. C’est une icône nationale, voire mondiale. Après avoir sauvé la Côte d’Ivoire d’un naufrage certain, en 1999 et en 2010, celui que le président Alassane Ouattara, à juste titre, appelle, de ses propres mots, « le Julius Nyerere ivoirien », est devenu, comme la rivière Nzuéba, l’eau qui facilite aujourd’hui les engrenages sur la scène politique encore tumultueuse d’une Côte d’Ivoire qu’il aide à voguer vers les rives de la réconciliation nationale. Bon pied, bon œil, il reste, à 79 ans, également bon capitaine de navire, le pont jeté entre les générations passées, présentes et à venir. Dépositaire du prix Félix Houphouët Boigny pour la promotion de la paix dans le monde, Bédié reste chez lui le gardien du temple houphouëtiste où la paix, le dialogue, le pardon sont les versets les plus récités. A l’écoute des siens et des autres, unique chef d’Etat, renversé, revenu, réhabilité, Bédié est aujourd’hui, le recours de tout un peuple, le passage obligé de la cohésion nationale. Quel destin ! Joyeux anniversaire et longévité, monsieur le président !
Benoît HILI
Benoît HILI