“Nous voulons que les Ivoiriens vivent mieux ». Ces propos tenus samedi dernier, à Man, lors du séjour du président Alassane Ouattara dans le Tonkpi, en disent long sur l’état d’esprit du premier des Ivoiriens. En effet, au terme de sa visite qui a eu lieu du 02 au 05 mai derniers, le Chef de l’Etat ivoirien a rappelé qu’après les actions menées dans le cadre de l’approvisionnement en eau potable, l’électrification rurale, la réhabilitation d’infrastructures, le renforcement de la sécurité, sous-tendus par le Programme Présidentiel d’Urgence (PPU), le cap sera mis sur la relance économique. Mais pour le président Ouattara, tout passe par l’amélioration du quotidien des Ivoiriens à travers des mesures spécifiques qui vont s’articuler autour d’une meilleure rémunération des fonctionnaires, la baisse du prix de certains produits de grande consommation, etc. Conscient de la souffrance des populations ivoiriennes, le président fait tout ce qui est humainement possible. Cependant il importe de préciser que pour savoir où nous en sommes, où nous allons, l’on doit se rappeler d’où nous venons. A son arrivée au pouvoir, le taux de pauvreté avait augmenté en dix ans de 25 à 30%. Mais tous les économistes savent que les choses ne se balaient d’un seul coup du revers de la main. La Côte d’Ivoire était un pays en lambeaux, économiquement balafré, où les Ivoiriens tiraient le diable par la queue ou avaient même du mal à voir la queue du diable pour la tirer. Aujourd’hui, des efforts ont été consentis et l’année 2013, comme le disent les autorités ivoiriennes, le Fmi et la Banque mondiale, devraient permettre aux Ivoiriens de sentir les effets de la croissance. Une croissance de 8,6% pour les institutions de Bretton Woods mais 9,6% pour les autorités ivoiriennes. Toute chose qui amène le président de la République à demander un peu de patience car la mise en route de certaines actions porteront leur fruit. Déjà, les prix des hydrocarbures ont été harmonisés au niveau du gaz butane avec les bouteilles B12, B6 et B28, avec des subventions de l’Etat. Pour la B28, la subvention a sauté parce que dans les maquis, c’est cette bouteille qui est beaucoup utilisée. La péréquation permet donc aux populations hors d’Abidjan de payer moins cher que ce qu’elles paient maintenant. L’Etat ayant décidé de prendre en compte le volet transport pour éviter que les commerçants véreux ne jouent sur cette marge. Ouattara a aussi hérité d’un secteur électrique déficitaire de 200 milliards de Fcfa en 2011. Mais pour éviter que les plus pauvres paient plus que les plus nantis, des subventions ont été éliminées, là où c’est nécessaire. En ce qui concerne les producteurs, rien n’a été laissé au hasard. La reforme de la filière café-cacao permet aux paysans de bénéficier de 60% du prix Caf. En prime un meilleur pouvoir d’achat pour cette frange de la population. Les fonctionnaires n’ont pas été oubliés également. Surtout ceux du secteur Education. En effet, des indemnités ont été payées dans ce domaine. Le taux d’inflation dont on parle tant en Côte d’Ivoire a été plus ou moins contenue. Au Ghana, ce taux est à deux chiffres. Il se situe autour de 10, 11, voire 12%. Alors qu’en Côte d’Ivoire il est à 1,5%. Mais le président Ouattara n’entend pas s’en satisfaire puisqu’il estime que ‘‘ nous devons faire des efforts’’. Au niveau du carburant, les prix seront désormais automatiques, et seront fonction du cours du dollar et du prix du baril sur le marché international. Au début du mois de mai, au niveau du super sans plomb, il y a eu une baisse de 28 Fcfa sur le litre. En avril, c’était 10Fcfa. Soit un total de 38 Fcfa en deux mois. Fini sous Ouattara, les moments où les prix étaient fixés ‘‘à l’emporte pièce’’. Cela se traduit déjà par l’annonce de la surveillance renforcée pour le contrôle des prix afin de régler le problème de la cherté de la vie. La richesse de l’Etat doit donc profiter à tout le monde. Et cela, le président Ouattara l’a maintes fois indiqué. Il vient encore de décider de sévir contre ceux qui s’adonneraient à des détournements de fonds. Le Gouvernement Ouattara, et les gens, si ce n’est de la mauvaise fois foi, feignent de l’ignorer, jouit d’une situation chaotique qu’il essaie de régler. Ceux qui se targuent d’être des économies savent à quel moment les résultats se font sentir. «En économie, les réformes portent leurs fruits plusieurs années après. Ce que nous voulons faire, c’est de trouver des mesures spécifiques ponctuelles pour les plus défavorisés », a révélé le président Ouattara, promettant que la Côte d’Ivoire n’attendra pas trois années pour essayer d’améliorer le quotidien des défavorisés. Et de façon graduelle, les Ivoiriens sentiront les efforts et les actions posées. Car on ne le dira jamais assez, on oublie d’où la Côte d’Ivoire vient.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA