A malin, malin et demi. Le Front populaire ivoirien qui croyait prendre de court le parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), allié du Rassemblement des républicains (RDR) au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, (RHDP), en lui lançant un appel de pied pour une alliance contre le pouvoir, a été ramené sur terre par le secrétaire général du parti doyen, Alphonse Djédjé Mady. En effet, interrogé sur la question par la radio onusienne en Côte d’Ivoire, le N°2 du PDCI, a été on ne peut plus clair et a surtout mis fin aux rêveries de l’ancien parti au pouvoir. «Je pense que quand on parle d’une alliance entre des structures, ce n’est pas par des déclarations sur la place publique qu’on l’annonce », a-t-il d’emblée démontré le manque de sérieux de l’appel des refondateurs. Avant de souligner que son parti n’a pas encore été approché de manière formelle par un autre parti pour une coalition. «Pour le moment, je ne peux pas donner le point de vue du PDCI parce que le PDCI n’a pas été approché par aucun parti d’une manière raisonnable pour envisager ceci ou cela», a-t-il tranché. Par ailleurs, le président élu du conseil régional du haut Sassandra ne voit pas le bien-fondé d’une alliance PDCI-FPI. «Ce que nous disons, en dehors des alliances politiques, tous les Ivoiriens doivent se mettre ensemble pour construire le pays. Tous les Ivoiriens doivent se réconcilier. Notre mère patrie, la Côte d’Ivoire, doit bénéficier du travail de tous ses enfants. C’est une forme aussi de coalition entre les enfants de ce pays qui s’intéressent à la vie de la nation», a-t-il insidieusement invité le FPI à tourner le dos à l’arrogance, à la haine, à la violence et à sa vision clanique des choses pour s’inscrire résolument dans le processus de réconciliation nationale. En d’autres termes le PDCI, parti de paix et de dialogue ne saurait marcher avec un parti abonné à la promotion de haine ethnique, de la division entre les enfants de la Côte d’Ivoire, un parti xénophobe qui fait du repli identitaire son arme politique. Le FPI a démontré à plus d’un titre, en outre, son dégout pour l’unité nationale, pour la cohésion sociale, pour la stabilité politique, son mépris pour le peuple de Côte d’Ivoire et pour le rassemblement de ce peuple autour de l’essentiel qui est, sans conteste le développement de la Côte d’Ivoire et surtout le bien-être social du peuple ivoirien. Qui, en effet, a été le plus grand pourfendeur du premier président de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny, fondateur du PDCI? Les Ivoiriens à l’unisson répondront à cette interrogation et sans réfléchir, Laurent Gbagbo, le fondateur du FPI. Le PDCI n’a-t-il pas été un ennemi juré du FPI lors de la crise postélectorale? Au point que plusieurs de ses militants sont tombés sous les balles assassines de la soldatesque de l’ancien homme fort d’Abidjan. Même si une alliance a pu exister entre les deux partis, notamment, le front démocratique dans le passé, aujourd’hui, beaucoup d’eaux a coulé sous le pont et beaucoup de choses ont été comprises. La coalition des héritiers d’Houphouët-Boigny qui se sont battus pour reprendre la Côte d’Ivoire à une refondation atroce et violente ne peut plus se payer le luxe de connaitre les erreurs du passé. Qui de toute évidence, ont couté chers à la Côte d’Ivoire et à son peuple. Le FPI peut rêver, le RHDP est et demeure solide pour le bonheur des ivoiriens.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara
