«Amadé Ouéremi occupe une propriété de l’Etat de Côte d’Ivoire qui a, à sa tête quelqu’un, qui est chef de l’Etat, président de la République, président du Conseil national de défense et qui est nargué par Amadé Ouéremi qui n’a aucun grade. Si le puissant Ouattara qui a cinq grade est incapable de sortir Ouéremi de la forêt, ma thèse, c’est que Ouattara est complice de Ouéremi ». Le discours est de Mamadou Koulibaly. A la première lecture, il parait anodin. Mais à force de le rabâcher, il finira par produire l’effet escompté. Comme s’ils s’étaient passé le mot, depuis un moment, certains hommes politiques ont décidé de faire passer le chef de l’Etat aux yeux de l’opinion comme un antipatriote qui ne pense qu’à brader les intérêts de la Côte d’Ivoire. Avant-hier, c’était le Front populaire ivoirien qui par la voix de son président par intérim, Miaka Oureto, qui appelait le PDCI-RDA d’Henri Konan Bédié à le rejoindre pour, dit-il, sauver la Côte d’Ivoire d’un imaginaire péril qui le guette. « On nous demande de vivre ensemble dans notre propre pays sans nous », a osé écrire Miaka Oureto dans son appel au PDCI-RDA paru à la première page du quotidien Notre Voie, en avril dernier. Prétextant de la commémoration de « la fête de la liberté », les économistes du FPI, avant-hier, dans une longue communication ont tenté de démontrer que les dettes contractées en ce moment par le président de la République pour mener à bien sa politique de reconstruction de la Côte d’Ivoire sont des moyens subtils utilisés par Alassane Ouattara pour aliéner au maximum le pays de Félix Houphouët-Boigny dans le but de faire plaisir à certains de ses amis à l’extérieur. Aujourd’hui, c’est l’ancien président de l’Assemblée nationale qui prend le relais de cette campagne de diabolisation rondement menée pour, dit-il, empêcher Ouattara de faire un deuxième mandat. « Onze groupes politiques ne peuvent pas rester inactifs face à tout ce qui se passe et si cette opposition coalisée arrivait à répondre à notre appel, ensemble nous vaincrons Ouattara, nous pourrons mettre une barrière au Dr Ouattara et résumer son mandat en un seul mandat, parce que le fait qu’il soit déclaré candidat cache beaucoup de choses », a lancé lundi dernier Mamadou Koulibaly. Ce n’est pas que le président de LIDER et ses camarades de l’opposition veuillent empêcher le président Ouattara de faire un deuxième mandat qui pose problème. Mais les moyens et le discours qu’ils veulent utiliser pour réussir leur ambition, somme toute, légitime. Actuellement, toute la stratégie mise en place par l’opposition vise à faire passer le président Ouattara dans l’opinion, comme le fossoyeur des intérêts du peuple ivoirien. Les conflits intercommunautaires à l’Ouest entre autochtones et allochtones ne sont pas du fait du premier des Ivoiriens. Il y a toujours eu des conflits fonciers dans cette partie de la Côte d’Ivoire. Ces différends consécutifs aux problèmes de terre existaient depuis belle lurette. Amadé Ouéremi était dans le mont Péko avant même que le président Ouattara n’arrive au pouvoir. Pis, il y a été établi dans cette forêt classée avec l’aide et la complicité de certains fils de la région. Loin de chercher à le prendre comme prétexte, le président de la République a promis régler ce problème rapidement. Au niveau du Conseil nation de la Sécurité, des dispositions ont été déjà prises avec le ministère des Eaux et Forêts pour gérer définitivement la question. Mais pas comme le veulent Mamadou Koulibaly et consort qui, en le clamant à haute voix, souhaitent dans leur for intérieur que tout cela se termine dans un bain de sang. La solution durable au problème du foncier rural à l’Ouest n’est pas l’usage démesuré de la force par l’Etat. Mais l’application des dispositions du Code foncier rural adoptées à l’unanimité en 1998 par tous les élus de la Nation. Après plusieurs tournées d’explications et consultations à travers le pays par les députés eux-mêmes. Cette volonté, le président Ouattara l’a encore réitérée le 5 mai dernier, au cours de sa dernière conférence de presse à Man. En ce qui concerne la vague de naturalisation à laquelle l’on a assisté au mois d’avril dernier, sous l’égide du HCR, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice s’est voulu clair : « Le Président Ouattara n’a signé aucun décret de naturalisation portant sur des populations de Koupéla, ni de la région de la Marahoué », a rappelé le ministre Gnénéma Coulibaly le 29 avril dernier, au cours d’une conférence de presse. Les 8.133 personnes d’origine burkinabé de Koupéla vivant dans la région de Bouaflé, récemment naturalisées, ont reçu la citoyenneté ivoirienne et figurent dans le journal officiel depuis 1996. Des choses que l’on peut aisément vérifier. Mais l’opposition à travers ses journaux, continuent d’intoxiquer les Ivoiriens. Laissant entendre que le président de tous les Ivoiriens est en train de brader la nationalité ivoirienne dans le but de se constituer un bétail électoral en 2015. Le président de la République, en la matière, ne fait qu’appliquer un décret qui existe depuis longtemps et les traités internationaux relatifs à la lutte contre l’apatridie, signés par l’Etat de Côte d’Ivoire. Selon Mme Ann Encontre, la représentante résidente du HCR, on dénombre 950 mille apatrides en Côte d’Ivoire dont 600.000 cas ont été réglés. « Nous continuons le travail pour régulariser le tiers restant », avait indiqué Mme Encontre au cours de la cérémonie de Koupéla en mars dernier, supervisée par le HCR. Elle avait en outre ajouté ce jour-là que le rôle du Haut Commissariat pour les Réfugiés était de soutenir les Etats pour prévenir l’apatridie. Le but de cette opération, commencée avant même l’avènement de Ouattara au pouvoir, n’est pas de gonfler la liste électorale pour un candidat, comme le prétend l’opposition. Mais de permettre à « chaque citoyen d’avoir des liens avec la Côte d’Ivoire par des voies légales », comme l’a dit le ministre la Justice. Voilà qui est clair. Malheureusement, des politiciens de courte vue, en panne d’arguments et de stratégies, ont décidé de jouer les plus grands diviseurs communs des Ivoiriens. En tenant de tels propos, Mamadou Koulibaly et les dirigeants du FPI jouent avec le feu. Car, jouer à braquer une partie de la population contre une autre, c’est chercher à replonger la Côte d’Ivoire dans la guerre. Comme le dit la charte de l’UNESCO, les guerres naissent dans l’esprit des Hommes. Il faut donc arrêter Mamadou Koulibaly et les autres ici et maintenant. Si on ne veut vivre une crise postélectorale plus grave en 2015.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly