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Politique Publié le vendredi 10 mai 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Cei / Municipales et régionales : Les raisons de la reprise des élections à Yopougon, Bangolo et dans le Cavally

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
Elections locales: le président de la CEI, Bakayoko Youssouf visite des bureaux de vote
Dimanche 21 avril 2013, Adzopé et Agou (région de la Mé).
Depuis la proclamation des résultats provisoires des élections municipales et régionales couplées le vendredi 26 avril 2013, les contestations continuent. Au total, ce sont 165 requêtes en annulation qui ont été déposées sur la table du président de la Commission électorale indépendante qui les a transférées à la chambre administrative de la Cour Suprême. Aussi bien à Yopougon que dans le Cavally, ou à Bangolo, la fraude a été érigée en mode de bonne conduite. Kafana Koné qui n’habite pas dans la commune de Yopougon, a tenté de faire un passage en force en s’appuyant sur ses collaborateurs directs que sont Coulibaly Yaya de la CEI 4, son ex-chargé de mission et Coulibaly Kuibiert, superviseur des élections à Yopougon, Attécoubé et Songon, par ailleurs, secrétaire général de la Cour Suprême. Par exemple, dans la circonscription électorale N° 010 de Yopougon, précisément au centre 043 du Collège moderne Gbaegui, bureau de vote 05, on découvre curieusement sur le procès-verbal, l’absence de mention des suffrages obtenus par les candidats. Au bureau 08 du groupe scolaire Palmeraie, le procès-verbal ne comporte pas de nombre de scrutateurs, mais on constate que 121 personnes ont pu voter. Au groupe scolaire Bad Lem, bureau de vote 07, le procès-verbal ne comporte pas le nombre de votants et le nombre de suffrages exprimés. A Port-Bouët 2 où Guillaume Soro est allé soutenir Kafana Koné, une technologie électorale a été mise en place pour organiser la fraude à grande échelle. Dans ce quartier cosmopolite de Yopougon, les procès-verbaux n’avaient pas de stickers. A la fin des décomptes, c’est le candidat RDR qui rafle tout. Il s’en tire à bon compte avec 100 % des voix contre Doukouré Moustapha qui a déjà géré la commune de Yopougon et qui avait des représentants dans chaque bureau de vote. A Bangolo, le maire sortant Guirié Aimé a introduit un recours en annulation, du fait du cafouillage qu’il y a eu ce 21 avril 2013. ‘’La position des photos sur le spécimen n’était la même que sur le vrai bulletin. Nous avons posé un préalable et après 4 heures de tractations, nous avons repris le scrutin. Vers 13 heures, nous avons été informés du fait qu’un candidat avait en sa possession des bulletins de vote déjà signés. Nous avons porté plainte N° 191 du 21 avril 2013 à la Brigade de gendarmerie de Bangolo. Les gens ont voté dans le noir jusqu’à 20 h30. C’est à l’aide de torche que les responsables de la CEI ont pu procéder à la délibération. Et tout ce cafouillage vient du fait que le départemental de la CEI, Djehi Delphin, aurait remis des bulletins de vote au candidat qui a été pris la main dans le sac. Il l’aurait fait pour sa sœur Djehi Bertin inscrite sur la liste Vivre ensemble du da candidat RDR. Le fils du 1er vice-président de la CEI serait lui aussi inscrit sur la liste d’un candidat indépendant. Voilà d’où vient la fraude avec plus de 500 bulletins nuls. Nous demandons la reprise des élections municipales à Bangolo’’, a expliqué Guiri Aimé. Qui a soutenu les populations de sa commune de 2003 à 2013, grâce à ses amis et partenaires italiens.

Ces propos ivoiritaires qui trahissent Banzio
Dans le Cavally, Banzio et les siens sont convaincus d’une chose : «Anne Ouloto a bien travaillé, car le RDR a fait une percée spectaculaire ; il faut l’empêcher à tout prix d’être le leader de la région ». A Doké, le 14 avril 2013, dans le département de Bloléquin, Dagobert Banzio a été pris en flagrant délit en tenant des propos ivoiritaires, accusant Mme Anne Désirée Ouloto de vouloir vendre la région au Dioula. ‘’C’est la même chose que Oulai Hubert a fait. Si elle prend la région, c’est un Dioula qui va nous gérer. Quelqu’un à qui on remet de l’argent pour venir faire campagne chez nous, c’est qu’il est venu pour vendre nos terres. Quand il finit de distribuer les billets de banque, les gens viendront maintenant prendre notre terre. Ensuite, ils mettront la main sur vos vies, votre patrimoine. Actuellement, les gens qui sont dans vos campements, qui sont en train de faire palabre avec vous, vont tout vous arracher. Avant de vous en rendre compte, vos terres ne vous appartiendront plus. Ce que je viens de dire est dans l’intérêt de notre région et de notre développement (…)’’, aurait dit Banzio pour dénigrer la candidate du RDR. Avant de poursuivre : «Tout le monde se trouve sur notre liste. Mais les étrangers sont au second plan, ils jouent les faire-valoir. Est-ce qu’un Wê peut aller à Bouaké et être au-devant d’une liste ? Est-ce qu’un Wê peut aller à Korhogo et être au-devant d’une liste ? Est-ce qu’un Wê peut aller à Aboisso et être au-devant d’une liste ? On ne peut pas être un Ivoirien digne de ce nom et accepter qu’on te dise : « prends ce poste, donne ta région aux Dioula ». C’est sur vous que j’ai compté pour refuser le poste qu’on m’a proposé. Faites en sorte que nous gagnions pour contrecarrer les intentions inavouées. » A Yoya, le 13 avril 2013 toujours dans la commune de Bloléquin, Dagobert Banzio avait déjà planté le décor. S’adressant aux populations, l’ancien ministre du Commerce jouant sur la fibre ethnique, a fait croire que le régime actuel veut exproprier les paysans de leur terre : « C’est à cause de nos forêts qu’on entend autant de bruits en ce moment. J’ai participé au vote de la loi sur le foncier. On ne la changera pas et nous allons protéger nos forêts. Les étrangers peuvent tout nous offrir, mais nous n’allons jamais céder nos terres. Le fond de tout ce débat, c’est la terre. » Malgré ces propos, le candidat du PDCI a procédé à des intimidations et des menaces à la Préfecture pour tronquer les résultats. Ce qui explique la reprise des élections régionales dans le Cavally.
Dosso Villard
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