A présent que les lampions se sont éteints sur les élections régionales et communales, les habitants de l’Indénié-Djuablin sont partagés entre espoir et prudence face à leurs nouveaux élus. En effet, les besoins dans les départements d’Abengourou, Agnibilékrou et Bettié sont à l’image des scores réalisés par les maires et les conseillers régionaux fraichement élus. Le taux de participation qui a largement dépassé les 40% démontre aisément que la réalisation des promesses électorales est à l’image des attentes des populations. Avec plus de 65% des suffrages exprimés, Abinan Kouakou Pascal, tête de liste RHDP, élu au conseil régional, a fort à faire. Trônant au c?ur des attentes, la voierie semble être le principal souci des populations. Le candidat à la régionale, qui a indiqué lors de la campagne vouloir réaliser les projets d’entretien routier hérités des conseils généraux dissous, est très attendu sur ce terrain. Ainsi, la réhabilitation des routes fortement endommagées depuis belle lurette, le pont sur la Comoé à Bettié, Aneykouadiokro et Tahakro, le vieux projet de bitumage de l’axe Aboisso-Abengourou, reliant ainsi les deux capitales du district de la Comoé sont des promesses dont la tenue est très attendue. Aussi, les travaux de réhabilitation de la voierie urbaine à Abengourou, dont les rues sont de véritables nids de poule constitue un sujet de préoccupation majeur des administrés du nouveau maire Kouakou Banga. De fait, depuis le bitumage des principales voies de la ville dans les années 1994, force est de constater que toutes les rues de la capitale de l’Indénié sont aujourd’hui dans un état de dégradation très avancé. Ces propos de L. B. illustrent bien les attentes des habitants : « Abengourou n’a pas de routes. Nous sommes contraints de marcher sur une longue distance avant d’avoir un taxi, car ces derniers refusent d’entrer dans nos quartiers dépourvus de routes carrossables. De même, les nouveaux quartiers n’ont ni eau, ni électricité, sans parler de l’insécurité», se désole cette enseignante. Région fortement agricole, l’indénié-djuablin attend impatiemment l’installation des jeunes producteurs de même que la redynamisation du grand projet de la BAD (paia-id, projet d’appui aux initiatives agricoles dans l’indénié-djuablin), qui a été lancé en février et devrait permettre une production accrue de vivriers, de maraichers est également très attendu par les citoyens qui y voient un moyen de lutte contre la cherté de la vie. Tout comme l’éducation où la construction d’écoles de proximité, celle de l’université d’Abengourou ainsi que du lycée de jeunes filles dans la même ville constituent des raisons qui ont suscité le vote de la liste RHDP d’Abinan kouakou. Les nombreux autres domaines que sont le tourisme, les infrastructures et surtout la santé sont pour les habitants de l’Indénié-Djuablin, des motifs d’espoir qu’ils ne veulent pas voir trahi par leurs élus. Il en est de même pour les projets en faveur des jeunes et des femmes dont le chômage est très important dans la région. Aussi, dans les 4 communes de la région, (y compris Bettié dont l’élection a été suspendue), les populations sont très impatientes de voir juguler de nombreux problèmes qui les tracassent au quotidien et ce depuis plus de dix ans. Au c?ur de ceux-ci, il y a l’électrification, l’adduction en eau et la création de rues dans les nouveaux quartiers dont certains, bien que lotis depuis plusieurs dizaines d’années ne sont pas viabilisés. Les communes de la région ont également un grand besoin d’assainissement. Les quartiers d’Abengourou par exemple se caractérisent par de nombreux dépôts sauvages d’ordures qui enlèvent tout charme à cette belle ville. La divagation des animaux aussi constitue un souci pour les usagers de la route, lesquels évoquent les risques d’accident liés à cette pratique qui a été combattue sans succès par le maire sortant d’Abengourou.
Armand Déa, correspondant
Armand Déa, correspondant
