Abidjan, 11 mai (AIP) – « La drépanocytose est une maladie injustement négligée, il n’y a pas de centre spécialisé pour la prise en charge des drépanocytaires et pourtant, 14% es Ivoiriens sont touchés », a résumé, vendredi à Abidjan, la responsable du projet drépanocytose au sein du Rotary Club Abidjan-Lagunes, Emelienne Anikpo.
Lors d’une conférence de presse visant à annoncer l’organisation d’un diner-gala de passation de charges et de bienfaisance qui sera placé sous le signe de la lutte contre la drépanocytose, les responsables du club service ont exprimé l’urgence qu’il y a à porter davantage d’attention sur cette maladie invalidante qui continue insidieusement de faire des ravages en Afrique noire en général et en Côte d’Ivoire en particulier.
Pour ce faire, la présidente élue du Rotary Club Abidjan-Lagunes, Assié Caroline, envisage de créer un centre spécialisé autonome pour la prise en charge des patients drépanocytaires ainsi que pour la recherche autour de cette maladie grave mais méconnue.
En effet, a expliqué le professeur titulaire d’hématologie, Pr Gustave Koffi, découverte en 1905, la drépanocytose n’a été reconnue comme priorité de santé publique qu’en 2005 lors d’une réunion à Brazzaville (Congo), par l’Union Africaine, l’UNESCO, l’OMS et l’ONU.
« Maladie génétique héréditaire, maladie de la souffrance physique et morale, handicapante, maladie de l’inégalité sanitaire et de l’exclusion sociale, maladie orpheline injustement négligée et ignorée…», sont autant de qualificatifs utilisés par le Pr Koffi pour décrire ce mal pernicieux qui touche 120 millions de personnes dans le monde, soit 5% de la population mondiale, 500.000 naissances par an dont 60 à 80% meurent avant l’âge de cinq ans.
En Côte d’Ivoire, ce sont 14% de la population -selon des études datant de 1970 menées par deux pionniers de la recherche, Pr Kaba et Pr Sangaré Amadou- qui sont touchées par cette maladie, dont 4% de formes graves et 6.000 à 8.000 naissances par an. D’où, l’importance d’une stratégie de prise en charge spécifique et durable, a insisté Pr Koffi.
Le spécialiste de la drépanocytose en a décrit les symptômes qui se caractérisent notamment par une anémie chronique; un retard de croissance; des membres grêles; une douleur drépanocytaire ou CVO très invalidante, unique en son genre, très vive qui varie en fonction de l’âge.
Cette douleur est si vive que le patient dont les globules rouges sont en forme de banane ou de croissant lunaire, a « l’impression d’une scie qu’on prend pour couper l’os… un véritable enfer », a-t-il dit. Le mal survient cinq, six à sept fois par an, déclenché par le froid (saison pluvieuse), l’effort physique intense et prolongé, la haute altitude, la fièvre, la déshydratation, les causes iatrogènes (médicaments utilisés pour l’opération), la grossesse.
Insistant sur les conséquences de la maladie, l’hématologue a souligné qu’elle entraîne des complications multiples parce que tous les organes sont touchés. Il s’agit donc d’une maladie pluridisciplinaire car toutes les composantes de la médecine sont concernées.
« Aujourd’hui, la drépanocytose est inclue dans les maladies non transmissibles, c’est pas normal ! », s’est offusqué Pr Koffi, faisant observer qu’à défaut de la guérir, il est possible de l’éviter. Ce, par l’éducation, la sensibilisation et la formation, la prévention primaire à travers le diagnostic prénuptial, anté-natal ou néonatal. Il a noté que précocement détecté et bien suivi, l’enfant drépanocytaire a une durée de vie superposable à un sujet sain.
Aussi, le Pr Koffi a-t-il salué l’initiative du Rotary Club Abidjan-Lagunes visant à construire un centre équipé pour la prise en charge, appelant à la mobilisation de tous les partenaires pour vaincre cette maladie dont le traitement est encore décevant, faute de consensus. Evoquant par ailleurs le coût élevé (80 à 100 millions FCFA) et les incertitudes (10 à 20% de risque de décès) de la greffe de moelle, il a indiqué que la thérapie génique reste le seul espoir de guérison. « La maladie reste une énigme pour les chercheurs que nous sommes, c’est pourquoi, la thérapie génique piétine aujourd’hui », a-t-il conclu.
Le centre qu’envisage de créer le Rotary Club Abidjan-Lagunes va coûter 168.380.015 FCFA, hors prix du bâtiment. Le Club service compte réunir les fonds nécessaires à travers une levée de fonds, des galas de bienfaisance, une vente aux enchères d’objets particuliers, pour la construction du centre, une première en Côte d’Ivoire.
La première activité dans ce sens concerne le gala de passation de charges prévu en juillet autour de plusieurs thématiques dont des actions liées à la recherche de fonds auprès des partenaires et des personnes de bonne volonté. A cet effet, la responsable du projet Drépanocytose, Mme Anikpo « invite toutes les entreprises à associer leur image à cet événement en tant que partenaire ou sponsor pour faire de ce combat, une lutte nationale ».
Un message appuyé tant par l’actuel président du Club, Ozein Gafarou que par la présidente élue, Assié Caroline qui place son mandat sous le signe de la lutte contre la drépanocytose.
(AIP)
kkp/cmas
Lors d’une conférence de presse visant à annoncer l’organisation d’un diner-gala de passation de charges et de bienfaisance qui sera placé sous le signe de la lutte contre la drépanocytose, les responsables du club service ont exprimé l’urgence qu’il y a à porter davantage d’attention sur cette maladie invalidante qui continue insidieusement de faire des ravages en Afrique noire en général et en Côte d’Ivoire en particulier.
Pour ce faire, la présidente élue du Rotary Club Abidjan-Lagunes, Assié Caroline, envisage de créer un centre spécialisé autonome pour la prise en charge des patients drépanocytaires ainsi que pour la recherche autour de cette maladie grave mais méconnue.
En effet, a expliqué le professeur titulaire d’hématologie, Pr Gustave Koffi, découverte en 1905, la drépanocytose n’a été reconnue comme priorité de santé publique qu’en 2005 lors d’une réunion à Brazzaville (Congo), par l’Union Africaine, l’UNESCO, l’OMS et l’ONU.
« Maladie génétique héréditaire, maladie de la souffrance physique et morale, handicapante, maladie de l’inégalité sanitaire et de l’exclusion sociale, maladie orpheline injustement négligée et ignorée…», sont autant de qualificatifs utilisés par le Pr Koffi pour décrire ce mal pernicieux qui touche 120 millions de personnes dans le monde, soit 5% de la population mondiale, 500.000 naissances par an dont 60 à 80% meurent avant l’âge de cinq ans.
En Côte d’Ivoire, ce sont 14% de la population -selon des études datant de 1970 menées par deux pionniers de la recherche, Pr Kaba et Pr Sangaré Amadou- qui sont touchées par cette maladie, dont 4% de formes graves et 6.000 à 8.000 naissances par an. D’où, l’importance d’une stratégie de prise en charge spécifique et durable, a insisté Pr Koffi.
Le spécialiste de la drépanocytose en a décrit les symptômes qui se caractérisent notamment par une anémie chronique; un retard de croissance; des membres grêles; une douleur drépanocytaire ou CVO très invalidante, unique en son genre, très vive qui varie en fonction de l’âge.
Cette douleur est si vive que le patient dont les globules rouges sont en forme de banane ou de croissant lunaire, a « l’impression d’une scie qu’on prend pour couper l’os… un véritable enfer », a-t-il dit. Le mal survient cinq, six à sept fois par an, déclenché par le froid (saison pluvieuse), l’effort physique intense et prolongé, la haute altitude, la fièvre, la déshydratation, les causes iatrogènes (médicaments utilisés pour l’opération), la grossesse.
Insistant sur les conséquences de la maladie, l’hématologue a souligné qu’elle entraîne des complications multiples parce que tous les organes sont touchés. Il s’agit donc d’une maladie pluridisciplinaire car toutes les composantes de la médecine sont concernées.
« Aujourd’hui, la drépanocytose est inclue dans les maladies non transmissibles, c’est pas normal ! », s’est offusqué Pr Koffi, faisant observer qu’à défaut de la guérir, il est possible de l’éviter. Ce, par l’éducation, la sensibilisation et la formation, la prévention primaire à travers le diagnostic prénuptial, anté-natal ou néonatal. Il a noté que précocement détecté et bien suivi, l’enfant drépanocytaire a une durée de vie superposable à un sujet sain.
Aussi, le Pr Koffi a-t-il salué l’initiative du Rotary Club Abidjan-Lagunes visant à construire un centre équipé pour la prise en charge, appelant à la mobilisation de tous les partenaires pour vaincre cette maladie dont le traitement est encore décevant, faute de consensus. Evoquant par ailleurs le coût élevé (80 à 100 millions FCFA) et les incertitudes (10 à 20% de risque de décès) de la greffe de moelle, il a indiqué que la thérapie génique reste le seul espoir de guérison. « La maladie reste une énigme pour les chercheurs que nous sommes, c’est pourquoi, la thérapie génique piétine aujourd’hui », a-t-il conclu.
Le centre qu’envisage de créer le Rotary Club Abidjan-Lagunes va coûter 168.380.015 FCFA, hors prix du bâtiment. Le Club service compte réunir les fonds nécessaires à travers une levée de fonds, des galas de bienfaisance, une vente aux enchères d’objets particuliers, pour la construction du centre, une première en Côte d’Ivoire.
La première activité dans ce sens concerne le gala de passation de charges prévu en juillet autour de plusieurs thématiques dont des actions liées à la recherche de fonds auprès des partenaires et des personnes de bonne volonté. A cet effet, la responsable du projet Drépanocytose, Mme Anikpo « invite toutes les entreprises à associer leur image à cet événement en tant que partenaire ou sponsor pour faire de ce combat, une lutte nationale ».
Un message appuyé tant par l’actuel président du Club, Ozein Gafarou que par la présidente élue, Assié Caroline qui place son mandat sous le signe de la lutte contre la drépanocytose.
(AIP)
kkp/cmas