Le Front populaire ivoirien est en ce moment en plein délire. En effet, depuis un certain temps l’ancien parti au pouvoir a décidé après l’échec de ses attaques armées, de préparer les esprits à une insurrection contre le pouvoir en place. La stratégie, on la connait bien. Le parti bleu ambitionne sérieusement de discréditer le chef de l’Etat et les institutions de la République pour justifier son coup de force qu’il rêve d’opérer. Dans cette logique cynique, les discours et les déclarations fusent pour accuser sans fondement le pouvoir. La dernière en date a été pondue samedi dernier par le secrétaire général par intérim et Porte-parole, Richard Kodjo. Morceaux choisis : «Le 10 Avril 2013, intervient le vote de la loi d’habilitation autorisant le chef de l’Etat, monsieur Ouattara à gouverner par ordonnance c’est -à-dire à prendre des mesures dans des domaines qui relèvent normalement de la compétence du parlement. Le Front Populaire Ivoirien dénonce l’établissement d’un pouvoir qui s’affranchit des règles de fonctionnement normal des institutions de la République. Le Front Populaire Ivoirien rappelle que la stabilité d’un régime n’exige pas la suppression des droits et devoirs des représentants du peuple ; par conséquent, il blâme les députés de la législature actuelle et les tient pour responsable devant l’histoire de la dictature dans notre pays ; Le Front Populaire Ivoirien condamne fermement la dictature qui se renforce sous le régime Ouattara ; Le Front Populaire Ivoirien demande à ses militants, sympathisants et aux démocrates de tous bords de demeurer vigilants ;Le Front Populaire Ivoirien invite le Peuple de Côte d’Ivoire à la vigilance afin de ne pas se laisser abuser par ces institutions vidées de leurs substances et à la solde de ce régime anti- démocratique», a-t-il insidieusement appelé à la révolte. Non sans affirmer que le locataire du palais présidentiel est un président installé et que ‘’ l’Assemblée Nationale de la législature actuelle est illégitime et illégale eu égard aux conditions de sa mise en place’’. De quoi parle au juste Richard Kodjo? En tout cas, à lire entre les lignes, Miaka Ouréto et ses camarades du front sont dans un jeu bien planifié dont les objectifs sont évidents. Ternir autant que faire se peut l’image du chef de l’Etat et les institutions pour espérer porter l’estocade en temps opportun. Car, la légitimité de l’Assemblement nationale pour tout démocrate qui a suivi les élections législatives du 11 décembre 2011 ne souffre d’aucun doute. En effet, il faut rappeler au Front populaire ivoirien que les joutes électorales se sont déroulées sur toute l’étendue du territoire nationale après que le président de la République ait insisté en vain auprès du parti à la rose pour sa participation à la compétition électorale. Devant des élections justes et transparentes où, il faut-il le noté, des indépendants issus du FPI ont pu être élus, le certificateur, l’ONU n’a pas hésité un seul instant à attester de la légitimité du parlement mis en place. Que dire de la légalité du parlement? Là aussi contrairement aux contre-vérités du FPI, il n’y pas de débats possibles. L’Assemblée nationale est légale puisqu’elle découle d’élections qui se déroulées conformément à la Constitution ivoirienne et au code électoral ivoirien. Tout autre discours n’est que de la pure manipulation et de la diversion. L’autre axe de la dernière sortie de Richard Kodjo ne repose également sur rien de fondé. En effet, le collaborateur de Miaka Ouréto décrie la gouvernance par ordonnance du président de la République pendant l’année 2013. «En abandonnant ses prérogatives au profit de l’exécutif, l’Assemblée Nationale consacre le pouvoir personnel. Le chef de l’Etat concentre à lui seul les compétences de l’exécutif et du législatif. Cette situation donne raison à ceux qui dès le départ ont soutenu que monsieur Ouattara est un dictateur. Le Front Populaire Ivoirien note que l’Assemblée Nationale vient de confirmer par ce vote de la loi d’habilitation, son illégalité, son illégitimité et son inutilité en cédant aussi facilement les raisons de son existence. Désormais, le monde entier est situé sur le mythe du démocrate Alassane Ouattara », a-t-il tenté de distraire l’opinion. Cependant personne n’est dupe. La gouvernance par ordonnance n’est pas quelque chose d’inédit en Côte d’Ivoire. Tous les présidents qui se sont succédé à la tête de l’Etat ont eu recours à des moments donnés à ce mécanisme de gouvernance. L’ancien président, Laurent Gbagbo ne l’a-t-il pas pratiqué pendant 2 ans (de 2007 à 2009) concernant l’adoption du budget de l’Etat? D’où vient-t-il qu’elle enfreint à la loi sous le pouvoir Ouattara? Visiblement le FPI est de mauvaise foi et ne saurait tromper qui que ce soit. La présidence de la République par la voix du secrétaire général Sansan Kambiré a, en outre, donné des précisions suite au vote de mesure par les députés. « L’Assemblée Nationale a adopté une loi autorisant le Président de la République, conformément à l’article 75 de la Constitution, à prendre par ordonnance, pendant la gestion 2013, des mesures urgentes, pour l’exécution du programme du Gouvernement en matière économique et sociale. Il s’agit de projets d’ordonnance portant essentiellement sur des mesures fiscales, dans le cadre du collectif budgétaire. A titre d’exemples : La réduction des droits fixes, droits de timbres et d’enregistrement des actes constitutifs d’entreprises; L’abandon du quitus fiscal du vendeur au profit de la seule situation du bien vendu ; La réduction du taux des droits d’enregistrement sur les mutations de 10% à 5 ou 7%. L’adoption de ces ordonnances devait intervenir avant l’ouverture de la première session de l’Assemblée Nationale le 24 avril 2013, pour permettre au Gouvernement d’être conforme aux engagements pris auprès des bailleurs de fonds. La prise de mesures par voie d’ordonnance est une pratique courante et participe du fonctionnement normal des Institutions de la République. L’Assemblée Nationale conserve son pouvoir de contrôle sur les ordonnances, qui lui seront soumises pour ratification avant la fin de la session parlementaire, conformément à la Constitution», a-t-il éclairé. L’ancien président de l’Assemblement nationale a embouché la même trompette lors d’un entretien accordé à ONUCI-FM. «Les ordonnances qu’il va prendre seront qualifiées d’ordonnances légales et elles seront conformes à la loi, conformes à la Constitution. On peut dire qu’il y a un grand progrès puisque, cette fois, il va gouverner par ordonnance avec l’accord de l’Assemblée nationale. C’est conforme à la loi», a-t-il tranché. Voila ce qui est clair. Les enjeux de la sorties du FPI sont ailleurs et non dans la dénonciation d’une supposée dictature qui s’instaure en Côte d’Ivoire.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara