11 mai 2008- 11 mai 2013. Voilà 5 ans que le professeur Harris Memel-Fotê a quitté le monde des vivants. Un hommage lui a été rendu par ses pairs, après l’épisode des années d’interruption due à la crise postélectorale, le samedi 11 mai 2013, à la Fondation Harris Memel-Fotê sise aux Deux Plateaux-Vallons. Ont pris part à cette cérémonie de reconnaissance au natif de Mopoyem, de nombreux intellectuels dont, le Pr. Seri Bailly, président de la Fondation, le Pr. Barthélémy Kotchi, président de l’Ascad, le ministre Aboulaye Koné, Jacqueline Lohoues Oble et bien d’autres académiciens. Thème choisi : «Harris Memel-Fotê, l’unité et la liberté». Pour le conférencier, professeur Séri Bailly, Harris Memel-Fotê peut aider la Côte d’Ivoire à affronter le défi de la réconciliation. «Cela est possible si nous savons l’écouter et l’entendre à travers sa vie, ses œuvres et ses idées. Le contexte ivoirien aujourd’hui est marqué par un grand besoin de réconciliation après sa longue période de crise qui continue d’éprouver notre peuple. Que nous dirait Memel-Fotê dans ces circonstances, Que ferait-il ?», c’est à ses interrogations que Séri Bailly a tenté de répondre. Le texte «Le vent et la toile d’araignée ou de l’unité du monde dans la pensée négro-africaine», constitue pour lui, l’illustration parfaite de l’unité et la liberté. «La toile d’araignée représente la totalité ou l’unité du monde. Comme en elle, toutes les parties du monde sont liées et structurées. Ce qui arrive aux uns, affecte les autres», a-t-il indiqué. Trois attitudes de l’illustre disparu, doivent selon le Pr. Séri Bailly, retenir l’attention. Son attitude face aux épreuves, son engagement dans un parti politique et ses rapports avec ses adversaires et ses amis. «Quand on le nomme au comité directeur du Pdci-Rda sans son avis, il écrit pour refuser : c’est la liberté contre l’unité autoritaire », affirme le conférencier. En sus, renchéri-t-il, «c’est tout à son honneur d’avoir été l’homme d’un parti et l’homme de tous». Son rapport avec ses adversaires fut marqué par ce qu’il a appelé : «éthique de la parole : écouter pour comprendre la logique de l’autre afin de mieux le critiquer». Un tel homme, à travers ses œuvres, sera aux dires de Séri Bailly, «d’une grande utilité pour dénouer les contradictions qui nous opposent et reconstruire la totalité». Pour le parrain de la cérémonie, Nanan Ahoula Tanoé Désiré, roi des N’zima Kotoko de Bassam, 1er vice-président de la CDVR, Harris Memel-Fotê est un modèle, et il ne peut disparaître. Au nom de la famille, Anon Zacharie a salué l’initiative car, dira-t-il, par cet acte, Memel-Fotê n’est pas mort, mais il vit toujours en nous. Poursuivant, il a demandé aux membres de la Fondation, de ramener au sein de ladite Fondation, une partie des œuvres du disparu qui sont encore en souffrance dans son village. L’Association des Etudiants pour la Promotion du Fonds Documentaire de la Fondation Memel-Fotê également y a vu le jour.
A.Dedi
A.Dedi