Ce colloque, qui se tient à l’initiative de Monsieur Maurice Kouakou Bandaman, ministre de la Culture et de la Francophonie, va prendre fin.
L’idée m’a d’abord surprise, ensuite elle m’a intimidée, et depuis elle me touche. Merci Monsieur le Ministre.
Monsieur le ministre de l’Enseignement Supérieur et Madame le Ministre de la Famille ont adhéré, sans mesure, à la démarche. Je voudrais saluer leur grande sollicitude ainsi que celle du Ministre Peuhmond qui s’est investie pratiquement sur le terrain.
Je dois un grand merci à Madame la 1ère Dame qui a honoré de sa présence la cérémonie d’ouverture du colloque.
Madame la Présidente Henriette Bédié a accepté avec beaucoup de simplicité et de fraternité notre invitation. Merci Madame Bédié.
J’ai été très sensible à la présence de Monsieur le 1er Ministre, des présidents d’institutions ou de leurs représentants, des membres du Gouvernement, des responsables de partis politiques, aux cérémonies d’ouverture et de clôture.
J’ai été particulièrement émue par la présence du Ministre Amadou Gon. Je sais qu’à peine rentré de voyage, il a dû gérer des cérémonies familiales douloureuses. Au nom de tous, je lui présente mes condoléances et je lui dis infiniment merci.
Je salue également le Secrétaire Général du RDR, Amadou Soumahoro, les militants et militantes venus en grand nombre marquer leur affection à la vieille mère.
Je remercie enfin les membres du Comité scientifique et du Comité d’organisation pour tout le travail abattu.
Je demande l’indulgence de nos amis pour les imperfections qu’ils auront constatées et les inconvénients qu’ils auraient subis.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
Honorables Invités, chers Collègues et Amis,
Je sais les efforts que chacun de vous a dû faire pour venir porter son témoignage, m’exprimer son estime ou son amitié. Vous êtes venus d’Europe et d’Afrique, certains d’aussi loin que le Darfour, certains au prix d’efforts physiques importants. J’en suis profondément touchée et je vous en suis particulièrement reconnaissante.
Des différents pays où j’ai eu le privilège de vivre, des régions que j’ai traversées, il me revient une parole de sagesse que les hôtes réservent aux invités. Cette parole dit à peu près ceci : « merci d’avoir fait de notre petite chose, une grande affaire.»
Je ne vous cacherai pas que depuis le début de ces journées d’hommage, devant l’ampleur de l’évènement, la qualité des invités, la grande science des intervenants, je me sens de plus en plus une toute petite chose.
Chers amis et chers collègues d’Afrique et d’Europe, merci d’être venus joindre vos petites mains à celles d’ici, pour transformer les modestes éléments de mon parcours universitaire et politique en des événements qui donnent à penser l’évolution générale de nos sociétés. Ensemble, vous avez fait de ce colloque une rencontre impressionnante.
J’ai été le sujet et l’objet de tant d’éloges que j’en ai les chevilles enflées ; et comme beaucoup de personnes avant moi, dans la même situation, je me suis retournée pour vérifier si ce n’est pas d’une autre personne qu’il était question.
Quelqu’un, l’autre jour, a dit, que cette célébration aurait dû avoir lieu plus tôt. Moi, je retiens que vous n’avez pas attendu que je sois partie pour dire aux vivants, combien vous m’appréciez. Vous m’avez permis d’entendre et de vivre ce que d’autres, partis avant moi, auraient aimé entendre et vivre.
Merci d’apprécier ce que j’ai réussi dans ma vie.
Merci de croire que l’expérience, le savoir-faire que j’ai acquis peuvent servir à d’autres.
Mais, ce serait me surestimer que de faire croire que l’œuvre que vous célébrez a été réalisée par la seule Henriette Dagri-Diabaté.
Car, décider d’assumer des responsabilités, opérer des choix, défricher un domaine neuf, vouloir aller jusqu’au bout de ce qu’on entreprend, tout cela entraîne, inévitablement, des combats de toutes sortes : intellectuel, spirituel, physique, matériel. Seule, je n’aurais pas pu les mener.
Les Agni disent : « kulo kun ti namoué », un seul village n’est qu’un hameau ; autrement dit, l’effort d’une personne solitaire ne donne que des résultats dérisoires.
Il n’y a pas de grand homme, ni de grande femme, sans un grand nombre d’hommes et de femmes qui apportent leurs contributions discrètes ou ouvertes. Il n’y a pas de grande œuvre solitaire. Il n’y a pas de grand homme ni de grande femme seule. Devant et derrière, à côté ou autour, il y a d’innombrables liens de solidarité en marche sur le chemin de la réussite.
Pour ma part, à chaque étape et à chaque carrefour de ma vie, j’ai rencontré quelqu’un qui m’a évité de me tromper de direction.
Ainsi donc, si le sort a voulu que des hommages me soient rendus, le mérite en revient à beaucoup d’hommes et à beaucoup de femmes.
C’est pourquoi, j’aimerais dédier l’hommage qui m’est rendu :
à mes parents,
à toutes mes camarades et à tous mes camarades d’école, de lycée et de faculté ;
à tous mes brillants collègues du département d’histoire et de l’université ;
à tous mes collègues historiens avec lesquels nous avons débattus pendant des colloques épiques ;
à mes maîtres de la Sorbonne et du village;
à tous mes ingénieux collaborateurs des ministères de la Culture, de la Justice et de la Grande Chancellerie,
à tous mes compagnons de lutte au grand PDCI d’une part, au grand RDR d’autre part ;
à toutes ces héroïnes anonymes, dignes et courageuses qui osent braver les intempéries pour poser des actes dans l’intérêt de tous. Ces femmes sont légion, y compris dans cette salle.
Je n’oublie pas ceux dont l’absence en ce monde a quelque peu éclairci nos rangs.
Je n’oublie pas mon époux Lamine que mes recherches ont souvent privé de ma présence.
Je n’oublie pas non plus les membres de ma famille que mon combat politique a exposé à des dangers et à des violences dont les traces sont gravées, à jamais, dans leur chair et dans leur âme.
Je n’oublie pas mes parents de Jacqueville, Adjamé, Adiaké et d’ailleurs.
J’ai une pensée pieuse pour toutes les mères et tous les pères, toutes les sœurs et tous les frères, pour toutes les familles dont des membres figurent sur la longue liste des victimes de la longue crise que nous avons connue.
A tous ceux qui ont pu souffrir de mes engagements et de mes entêtements,
A tous ceux que mes faiblesses et insuffisances ont surpris ou choqué, et qui ont subi en silence les décisions de la Tantie,
A vous tous, je présente mes humbles et sincères excuses et je vous invite à venir partager cet hommage, un hommage commun.
* *
*
Je le disais tantôt, un homme, une femme ne se fait pas seule. Assez tôt, j’ai côtoyé la politique. Mais je suis devenue une femme politique à partir du moment où en 1990, le Premier Ministre Ouattara a bien voulu m’appeler dans son premier gouvernement, comme ministre de la Culture. C’est lui qui m’a éveillé à la politique. C’est lui qui m’a aidé à conquérir mes libertés, à affirmer mes convictions politiques, à vivre la vie politique comme un sacerdoce fondé sur la loyauté, la fidélité, le respect scrupuleux de l’engagement pris pour servir le plus grand nombre. C’est forte de sa confiance et de son appui que nous avons pu initier les réformes et les projets importants qui sont devenus partie intégrante de la carte de visite culturelle et politique de la Côte d’Ivoire.
La confiance du Président Ouattara m’a été précieuse, également lors de mes mandats comme Secrétaire Générale du RDR.
C’est le lieu de remercier Amadou Gon qui m’a secondé dans cette tâche. Sa loyauté et sa détermination ont été pour moi une source d’énergie où j’ai pu refaire le plein d’espérance.
Aujourd’hui, il faut mener un autre combat au RDR. Amadou Soumahoro a repris le flambeau, je lui souhaite beaucoup de courage.
Chers amis,
Au terme de ces trois jours d’échange au cours desquels j’ai appris beaucoup, y compris sur moi-même. Si on me demandait la recette de ma réussite, je répondrais qu’elle est basée sur trois principes essentiels qui ont forgé ma personnalité :
Le premier est que, le mérite n’est pas un objectif hors de portée. Il est le fruit de l’effort, de la persévérance et de l’intégrité.
Fille d’un modeste employé de commerce devenu photographe, je ne me suis jamais découverte sur un boulevard ouvert sur des carrières ; un boulevard où il me suffisait de cocher ce que je voulais faire. J’ai avancé pas à pas, sans un plan autre que celui de la formation. J’ai cru en l’école. Elle m’a beaucoup donné et j’ai choisi le métier d’enseignant-chercheur, pour participer à la chaîne de transmission des savoirs.
C’est l’école qui m’a ouvert progressivement des opportunités, dont j’ai su saisir quelques unes.
Aujourd’hui comme hier, je suis convaincue que la priorité doit rester à la formation et à la quête du savoir.
La deuxième leçon que je voudrais qu’on retienne de mon expérience est que, tout en tirant de la formation le bénéfice nécessaire pour acquérir une place dans le monde moderne, je n’oublie pas que le talent consiste à prendre ce qui est positif ailleurs, tout en restant soi-même. Je me dis qu’il ne faut pas commettre l’erreur de tout rejeter de notre culture, pour tout adopter des autres, sans discernement.
Cette réaction n’est pas seulement celle du chercheur qui a côtoyé et pratiqué les anciens, qui a essayé de comprendre la société dont elle est issue. C’est aussi la réflexion d’une personne privilégiée qui a étudié et vécu ce qui se passe ailleurs et qui en connait les avantages et les inconvénients.
Nous devons reconstruire sans cesse notre société, sans la renier.
Le troisième message, important que je voulais passer, est en direction des femmes.
D’abord, je constate avec fierté qu’il existe aujourd’hui une pépinière abondante de femmes capables et de qualité. Je suis agréablement surprise de voir tout ce qui est entrepris par elles. Je peux donc dire que la relève est assurée. Notre génération peut compter sur elles pour l’amélioration des indicateurs en matière de l’égalité au niveau de l’accès à l’éduction des filles et du leadership féminin.
Ce sur quoi je voudrais insister, c’est un principe qui me tient à cœur et qui guide toutes mes actions : la femme donne la vie, elle ne la détruit pas. J’ai retenu une belle formule selon laquelle : « la nature profonde de la femme n’est pas d’être une lame qui déchire le tissu social, mais d’être une aiguille d’or qui recoud avec un fil d’amour ». Notre nature n’est donc pas dencourager l’exclusion ni la division ; elle est au contraire de rechercher la cohésion, l’union, la solidarité, à tous les niveaux. Les femmes doivent porter partout le message de la réconciliation, de la tolérance et de la paix. Elles doivent savoir que sourire, correction, écoute, simplicité, disponibilité font plus que violence et agressivité.
Chers amis, chers frères, chères sœurs,
À ceux pour qui je suis un modèle, voilà quelques uns des principes qui ont guidé ma vie et que je voudrais donner en partage.
Merci encore, merci pour tout.
Bon retour dans vos foyers respectifs.
L’idée m’a d’abord surprise, ensuite elle m’a intimidée, et depuis elle me touche. Merci Monsieur le Ministre.
Monsieur le ministre de l’Enseignement Supérieur et Madame le Ministre de la Famille ont adhéré, sans mesure, à la démarche. Je voudrais saluer leur grande sollicitude ainsi que celle du Ministre Peuhmond qui s’est investie pratiquement sur le terrain.
Je dois un grand merci à Madame la 1ère Dame qui a honoré de sa présence la cérémonie d’ouverture du colloque.
Madame la Présidente Henriette Bédié a accepté avec beaucoup de simplicité et de fraternité notre invitation. Merci Madame Bédié.
J’ai été très sensible à la présence de Monsieur le 1er Ministre, des présidents d’institutions ou de leurs représentants, des membres du Gouvernement, des responsables de partis politiques, aux cérémonies d’ouverture et de clôture.
J’ai été particulièrement émue par la présence du Ministre Amadou Gon. Je sais qu’à peine rentré de voyage, il a dû gérer des cérémonies familiales douloureuses. Au nom de tous, je lui présente mes condoléances et je lui dis infiniment merci.
Je salue également le Secrétaire Général du RDR, Amadou Soumahoro, les militants et militantes venus en grand nombre marquer leur affection à la vieille mère.
Je remercie enfin les membres du Comité scientifique et du Comité d’organisation pour tout le travail abattu.
Je demande l’indulgence de nos amis pour les imperfections qu’ils auront constatées et les inconvénients qu’ils auraient subis.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
Honorables Invités, chers Collègues et Amis,
Je sais les efforts que chacun de vous a dû faire pour venir porter son témoignage, m’exprimer son estime ou son amitié. Vous êtes venus d’Europe et d’Afrique, certains d’aussi loin que le Darfour, certains au prix d’efforts physiques importants. J’en suis profondément touchée et je vous en suis particulièrement reconnaissante.
Des différents pays où j’ai eu le privilège de vivre, des régions que j’ai traversées, il me revient une parole de sagesse que les hôtes réservent aux invités. Cette parole dit à peu près ceci : « merci d’avoir fait de notre petite chose, une grande affaire.»
Je ne vous cacherai pas que depuis le début de ces journées d’hommage, devant l’ampleur de l’évènement, la qualité des invités, la grande science des intervenants, je me sens de plus en plus une toute petite chose.
Chers amis et chers collègues d’Afrique et d’Europe, merci d’être venus joindre vos petites mains à celles d’ici, pour transformer les modestes éléments de mon parcours universitaire et politique en des événements qui donnent à penser l’évolution générale de nos sociétés. Ensemble, vous avez fait de ce colloque une rencontre impressionnante.
J’ai été le sujet et l’objet de tant d’éloges que j’en ai les chevilles enflées ; et comme beaucoup de personnes avant moi, dans la même situation, je me suis retournée pour vérifier si ce n’est pas d’une autre personne qu’il était question.
Quelqu’un, l’autre jour, a dit, que cette célébration aurait dû avoir lieu plus tôt. Moi, je retiens que vous n’avez pas attendu que je sois partie pour dire aux vivants, combien vous m’appréciez. Vous m’avez permis d’entendre et de vivre ce que d’autres, partis avant moi, auraient aimé entendre et vivre.
Merci d’apprécier ce que j’ai réussi dans ma vie.
Merci de croire que l’expérience, le savoir-faire que j’ai acquis peuvent servir à d’autres.
Mais, ce serait me surestimer que de faire croire que l’œuvre que vous célébrez a été réalisée par la seule Henriette Dagri-Diabaté.
Car, décider d’assumer des responsabilités, opérer des choix, défricher un domaine neuf, vouloir aller jusqu’au bout de ce qu’on entreprend, tout cela entraîne, inévitablement, des combats de toutes sortes : intellectuel, spirituel, physique, matériel. Seule, je n’aurais pas pu les mener.
Les Agni disent : « kulo kun ti namoué », un seul village n’est qu’un hameau ; autrement dit, l’effort d’une personne solitaire ne donne que des résultats dérisoires.
Il n’y a pas de grand homme, ni de grande femme, sans un grand nombre d’hommes et de femmes qui apportent leurs contributions discrètes ou ouvertes. Il n’y a pas de grande œuvre solitaire. Il n’y a pas de grand homme ni de grande femme seule. Devant et derrière, à côté ou autour, il y a d’innombrables liens de solidarité en marche sur le chemin de la réussite.
Pour ma part, à chaque étape et à chaque carrefour de ma vie, j’ai rencontré quelqu’un qui m’a évité de me tromper de direction.
Ainsi donc, si le sort a voulu que des hommages me soient rendus, le mérite en revient à beaucoup d’hommes et à beaucoup de femmes.
C’est pourquoi, j’aimerais dédier l’hommage qui m’est rendu :
à mes parents,
à toutes mes camarades et à tous mes camarades d’école, de lycée et de faculté ;
à tous mes brillants collègues du département d’histoire et de l’université ;
à tous mes collègues historiens avec lesquels nous avons débattus pendant des colloques épiques ;
à mes maîtres de la Sorbonne et du village;
à tous mes ingénieux collaborateurs des ministères de la Culture, de la Justice et de la Grande Chancellerie,
à tous mes compagnons de lutte au grand PDCI d’une part, au grand RDR d’autre part ;
à toutes ces héroïnes anonymes, dignes et courageuses qui osent braver les intempéries pour poser des actes dans l’intérêt de tous. Ces femmes sont légion, y compris dans cette salle.
Je n’oublie pas ceux dont l’absence en ce monde a quelque peu éclairci nos rangs.
Je n’oublie pas mon époux Lamine que mes recherches ont souvent privé de ma présence.
Je n’oublie pas non plus les membres de ma famille que mon combat politique a exposé à des dangers et à des violences dont les traces sont gravées, à jamais, dans leur chair et dans leur âme.
Je n’oublie pas mes parents de Jacqueville, Adjamé, Adiaké et d’ailleurs.
J’ai une pensée pieuse pour toutes les mères et tous les pères, toutes les sœurs et tous les frères, pour toutes les familles dont des membres figurent sur la longue liste des victimes de la longue crise que nous avons connue.
A tous ceux qui ont pu souffrir de mes engagements et de mes entêtements,
A tous ceux que mes faiblesses et insuffisances ont surpris ou choqué, et qui ont subi en silence les décisions de la Tantie,
A vous tous, je présente mes humbles et sincères excuses et je vous invite à venir partager cet hommage, un hommage commun.
* *
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Je le disais tantôt, un homme, une femme ne se fait pas seule. Assez tôt, j’ai côtoyé la politique. Mais je suis devenue une femme politique à partir du moment où en 1990, le Premier Ministre Ouattara a bien voulu m’appeler dans son premier gouvernement, comme ministre de la Culture. C’est lui qui m’a éveillé à la politique. C’est lui qui m’a aidé à conquérir mes libertés, à affirmer mes convictions politiques, à vivre la vie politique comme un sacerdoce fondé sur la loyauté, la fidélité, le respect scrupuleux de l’engagement pris pour servir le plus grand nombre. C’est forte de sa confiance et de son appui que nous avons pu initier les réformes et les projets importants qui sont devenus partie intégrante de la carte de visite culturelle et politique de la Côte d’Ivoire.
La confiance du Président Ouattara m’a été précieuse, également lors de mes mandats comme Secrétaire Générale du RDR.
C’est le lieu de remercier Amadou Gon qui m’a secondé dans cette tâche. Sa loyauté et sa détermination ont été pour moi une source d’énergie où j’ai pu refaire le plein d’espérance.
Aujourd’hui, il faut mener un autre combat au RDR. Amadou Soumahoro a repris le flambeau, je lui souhaite beaucoup de courage.
Chers amis,
Au terme de ces trois jours d’échange au cours desquels j’ai appris beaucoup, y compris sur moi-même. Si on me demandait la recette de ma réussite, je répondrais qu’elle est basée sur trois principes essentiels qui ont forgé ma personnalité :
Le premier est que, le mérite n’est pas un objectif hors de portée. Il est le fruit de l’effort, de la persévérance et de l’intégrité.
Fille d’un modeste employé de commerce devenu photographe, je ne me suis jamais découverte sur un boulevard ouvert sur des carrières ; un boulevard où il me suffisait de cocher ce que je voulais faire. J’ai avancé pas à pas, sans un plan autre que celui de la formation. J’ai cru en l’école. Elle m’a beaucoup donné et j’ai choisi le métier d’enseignant-chercheur, pour participer à la chaîne de transmission des savoirs.
C’est l’école qui m’a ouvert progressivement des opportunités, dont j’ai su saisir quelques unes.
Aujourd’hui comme hier, je suis convaincue que la priorité doit rester à la formation et à la quête du savoir.
La deuxième leçon que je voudrais qu’on retienne de mon expérience est que, tout en tirant de la formation le bénéfice nécessaire pour acquérir une place dans le monde moderne, je n’oublie pas que le talent consiste à prendre ce qui est positif ailleurs, tout en restant soi-même. Je me dis qu’il ne faut pas commettre l’erreur de tout rejeter de notre culture, pour tout adopter des autres, sans discernement.
Cette réaction n’est pas seulement celle du chercheur qui a côtoyé et pratiqué les anciens, qui a essayé de comprendre la société dont elle est issue. C’est aussi la réflexion d’une personne privilégiée qui a étudié et vécu ce qui se passe ailleurs et qui en connait les avantages et les inconvénients.
Nous devons reconstruire sans cesse notre société, sans la renier.
Le troisième message, important que je voulais passer, est en direction des femmes.
D’abord, je constate avec fierté qu’il existe aujourd’hui une pépinière abondante de femmes capables et de qualité. Je suis agréablement surprise de voir tout ce qui est entrepris par elles. Je peux donc dire que la relève est assurée. Notre génération peut compter sur elles pour l’amélioration des indicateurs en matière de l’égalité au niveau de l’accès à l’éduction des filles et du leadership féminin.
Ce sur quoi je voudrais insister, c’est un principe qui me tient à cœur et qui guide toutes mes actions : la femme donne la vie, elle ne la détruit pas. J’ai retenu une belle formule selon laquelle : « la nature profonde de la femme n’est pas d’être une lame qui déchire le tissu social, mais d’être une aiguille d’or qui recoud avec un fil d’amour ». Notre nature n’est donc pas dencourager l’exclusion ni la division ; elle est au contraire de rechercher la cohésion, l’union, la solidarité, à tous les niveaux. Les femmes doivent porter partout le message de la réconciliation, de la tolérance et de la paix. Elles doivent savoir que sourire, correction, écoute, simplicité, disponibilité font plus que violence et agressivité.
Chers amis, chers frères, chères sœurs,
À ceux pour qui je suis un modèle, voilà quelques uns des principes qui ont guidé ma vie et que je voudrais donner en partage.
Merci encore, merci pour tout.
Bon retour dans vos foyers respectifs.