Après sa brillante élection à la présidence du Conseil régional du Gôh (61,7%), Joachim Djédjé Bagnon a bien voulu nous accorder une interview dans laquelle il donne ses priorités pour la région du Gôh et aborde l’actualité du moment avec le congrès du Pdci.
M. Djédjé Bagnon, vous avez été élu avec brio, on peut le dire, à la tête du conseil régional du Gôh. Dites avec quel état d’esprit vous avez abordé ces élections.
Avant tout, permettez-moi de dire toute ma reconnaissance au Président Bédié pour le choix porté sur ma personne, et dire merci à toute l’équipe de campagne, dirigée par le ministre Maurice Kakou Guikahué qui a œuvré à notre victoire. Pour revenir à la question, vous savez, ces élections ont été très importantes pour notre parti, le Pdci, mais aussi pour l’ensemble des populations parce qu’elles ont été l’occasion pour les électeurs de désigner les personnes qui sont à même de réaliser des projets de développement, des personnes en qui elles ont confiance et des personnes qu’elles connaissent le mieux. Donc nous les avons abordées avec beaucoup d’enthousiasme, surtout beaucoup de confiance parce qu’il s’agit pour nous de faire honneur à notre parti et au président Aimé Henri Konan Bédié qui a eu confiance en nous et qui a cru en nos capacités. Donc c’est dans un esprit bien disposé et dans une volonté de gagner que nous avons abordé ces élections et la suite confirme ce que nous avons toujours dit.
Pendant cette campagne, vous avez eu à sillonner de nombreuses villes, des villages et campements. Quels sont les besoins que vous ont exprimés les populations?
Les populations nous ont parlé et nous avons aussi vu beaucoup de choses. Je vais vous conter l’histoire de cette femme qui était en travail et dont le seul centre de santé se trouvait à au moins 20 kilomètres. Cette femme était en train d’être transportée dans une brouette vers le centre de santé et Dieu merci, nous avons dû donner notre véhicule pour que cette femme puisse être transportée et accoucher dans les conditions les meilleures. Donc il faut rapprocher davantage les centres de santé des populations notamment les grandes bourgades où souvent il n’y a pas de centre de santé. Il n’y a pas d’eau, les voies sont impraticables. Faites le tronçon Oumé-Gagnoa et vous verrez l’état de la route, elle est impraticable. Il y a de gros villages qui ne sont pas reliés au réseau électrique, souvent même le réseau téléphonique est difficile d’accès. Imaginez-vous que nous sommes à l’ère des Tics, comment comprenez vous qu’un village de près de 2.000 âmes n’ait pas de réseau téléphonique, pas d’eau et pas d’électricité ? C’est grave. Il y a des villages qui sont reliés à la ville à seulement 40 km qu’il faut parcourir en 2h d’horloge. C’est cette disparité que nous voulons corriger dans la région du Gôh. Donc les priorités sont énormes. Il y a le projet du lycée de jeunes filles avec internat pour soulager cette région. Notre petite enquête que nous avons menée nous dit qu’au primaire, nous avons beaucoup de jeunes filles mais au secondaire, c’est seulement la moitié et au supérieur, rares sont les filles qui y accèdent. Et cela est dû à la précarité dans laquelle vivent les parents qui, souvent, sont loin de leurs enfants…donc un lycée de jeunes filles avec internat sera le bienvenu dans cette région. A côté de cela, il y a le fait que cette région est une zone forestière et donc agricole. Il nous faut former les jeunes aux techniques agricoles et d’élevage et pour le faire, il nous faut une école agropastorale. Nous avons déjà des contacts dans ce sens-là. Voilà un peu ce que sera notre mandat à la tête de la région. Pendant la campagne, nous avons aussi promis de dégager 50 millions pour aider les jeunes et les femmes en finançant les microprojets en vue de les aider à se prendre en charge. Notre ambition, c’est sortir cette région de la pauvreté
Comment avez-vous fait pour gagner la confiance des électeurs quand on sait que cette région est celle de l’ancien président et vous avez été élu sous la bannière du Pdci. C’est votre personne qui a fait la différence?
Les votes comme les élections régionales sont des élections de développement et on ne peut confier le développement d’une région qu’à celui qui en a la capacité et qui est connu des populations à travers les actes qu’il pose. Et je pense que c’est cela qui a tourné en ma faveur. Mais aussi et surtout, j’ai passé plus de 25 ans ici, où j’ai géré politiquement cette région. Je ne suis pas étranger à la région. Durant la campagne, il y a un fait qui m’a beaucoup marqué, c’est une rencontre que j’ai eue avec l’ensemble des populations de Ouragahio où tous les chefs de terre et de village étaient présents. Et ceux-là m’ont dit. Tu es notre fils, c’est toi qui peux relever notre région et surtout réconcilier les populations de la région, resserrer les liens entre les fils et les filles du Gôh. Et les chefs m’ont remis une lampe pour que je sois mieux éclairé dans cette mission et un chasse-mouche qui sont tout un symbole pour nous en pays Bété. Le chasse-mouche pour chasser les esprits de la division et de la haine. Et donc nous avons une grande mission qui nous attend. Et cela témoigne de l’espoir qui est fondé en notre personne.
Vous avez énuméré beaucoup d’actions auxquelles vous allez surement vous attaquer mais quelles sera la priorité aujourd’hui quand on sait que cette région a une particularité?
Comme je l’ai dit tantôt et cela vu la particularité de la région, le premier mot sera la réconciliation. Vous savez que cette région a été très marquée par la crise qu’a connue notre pays. En plus de cela, c’est la région de l’ancien président. Après ce que tous nous savons, aucune autre action ne peut être menée ici sans réconcilier, rassembler pour qu’ensemble nous parlions de développement. Il y a une méfiance générale, les gens se regardent en chiens de faïence, l’atmosphère est lourde, il y a une crise de confiance générale. Donc nous devons faire en sorte que les gens se retrouvent et se parlent. Les jeunes, les femmes mais aussi et surtout les cadres de la région doivent se retrouver pour faire tomber le mur de la méfiance et de la division. C’est à ce prix-là que nous pouvons développer notre région. Il faut réconcilier, rassembler pour développer. Et c’est sous ce slogan là que nous avons inscrit notre campagne. Et pour gagner une élection comme la régionale, il faut avoir le soutien de tout le monde. Donc il nous faut rassembler tout le monde autour de cet idéal-là afin de rassembler tout le monde autour du vaste projet de développement qui nous attend à la tête de la région du Gôh. Avec les conseils avisés de mon père Félix Houphouët-Boigny et l’expérience acquise à ses côtés, je pense que nous allons réussir cette mission. Je ne peux pas dire que ma personne seule suffit mais elle compte pour beaucoup.
Monsieur. le président, le Pdci-Rda, votre parti, tient très bientôt son congrès. Dites-nous comment vous voyez ce Congrès et que dites-vous de l’atmosphère qui règne autour de ce Congrès?
Vous savez, ça a été toujours comme ça à chaque Congrès, on a l’impression qu’on y va en rang dispersé mais chaque fois, le parti a fait preuve de maturité et nous en sortons toujours plus unis que jamais. Notre parti est un parti civilisé et responsable et les préparatifs du Congrès qui s’approche à grands pas démontrent l’expérience de notre parti qui est le premier parti de Côte d’Ivoire, le parti bâtisseur, contrairement à ce que veulent faire croire certaines langues. Le Pdci est fidèle à ses engagements mais on a des limites. C’est un parti qui dit des choses et qui croit en ce qu’il dit. Nous allons à un Congrès de réflexion et de remobilisation mais ça sera le Congrès de la renaissance de notre parti. Après les élections présidentielles, législatives, municipales et régionales, il nous faut faire un bilan pour voir ce qui a marché ou non et voir dans quel esprit et comment nous abordons 2015. Il y a toujours eu des choses qui sont dites mais nous sommes toujours sortis plus que rassemblés à tous les Congrès. C’est pourquoi, nous disons que tous ceux qui pensent œuvrer à la disparition ou à l’affaiblissement du Pdci se trompent largement.
Récemment, le Fpi a lancé un appel au rassemblement des deux forces politiques, quel commentaire faites-vous de cet appel?
Vous savez, toute alliance, pourvu qu’elle soit constructive, est la bienvenue. Et je pense que le Congrès donnera une réponse à cet appel. Si le parti accepte cette main tendue, nous ne serons pas les premiers, d’autres l’ont fait dans un passé récent. Il revient à la direction du Pdci de décider parce que le dernier mot revient au président Bédié.
Comment voyez-vous l’avenir du Rhdp?
Voici une alliance qui a été créée à Paris avec beaucoup d’espoir. Mais quand parle-t-on du Rhdp ? Uniquement quand il y a des élections. Je doute fort que c’était uniquement pour cela. Quand on regarde la violence et les injures de tout genre que nos candidats ont subies, cela nous donne à réfléchir…
Interview réalisée par Patrice Yao et Jean Prisca
M. Djédjé Bagnon, vous avez été élu avec brio, on peut le dire, à la tête du conseil régional du Gôh. Dites avec quel état d’esprit vous avez abordé ces élections.
Avant tout, permettez-moi de dire toute ma reconnaissance au Président Bédié pour le choix porté sur ma personne, et dire merci à toute l’équipe de campagne, dirigée par le ministre Maurice Kakou Guikahué qui a œuvré à notre victoire. Pour revenir à la question, vous savez, ces élections ont été très importantes pour notre parti, le Pdci, mais aussi pour l’ensemble des populations parce qu’elles ont été l’occasion pour les électeurs de désigner les personnes qui sont à même de réaliser des projets de développement, des personnes en qui elles ont confiance et des personnes qu’elles connaissent le mieux. Donc nous les avons abordées avec beaucoup d’enthousiasme, surtout beaucoup de confiance parce qu’il s’agit pour nous de faire honneur à notre parti et au président Aimé Henri Konan Bédié qui a eu confiance en nous et qui a cru en nos capacités. Donc c’est dans un esprit bien disposé et dans une volonté de gagner que nous avons abordé ces élections et la suite confirme ce que nous avons toujours dit.
Pendant cette campagne, vous avez eu à sillonner de nombreuses villes, des villages et campements. Quels sont les besoins que vous ont exprimés les populations?
Les populations nous ont parlé et nous avons aussi vu beaucoup de choses. Je vais vous conter l’histoire de cette femme qui était en travail et dont le seul centre de santé se trouvait à au moins 20 kilomètres. Cette femme était en train d’être transportée dans une brouette vers le centre de santé et Dieu merci, nous avons dû donner notre véhicule pour que cette femme puisse être transportée et accoucher dans les conditions les meilleures. Donc il faut rapprocher davantage les centres de santé des populations notamment les grandes bourgades où souvent il n’y a pas de centre de santé. Il n’y a pas d’eau, les voies sont impraticables. Faites le tronçon Oumé-Gagnoa et vous verrez l’état de la route, elle est impraticable. Il y a de gros villages qui ne sont pas reliés au réseau électrique, souvent même le réseau téléphonique est difficile d’accès. Imaginez-vous que nous sommes à l’ère des Tics, comment comprenez vous qu’un village de près de 2.000 âmes n’ait pas de réseau téléphonique, pas d’eau et pas d’électricité ? C’est grave. Il y a des villages qui sont reliés à la ville à seulement 40 km qu’il faut parcourir en 2h d’horloge. C’est cette disparité que nous voulons corriger dans la région du Gôh. Donc les priorités sont énormes. Il y a le projet du lycée de jeunes filles avec internat pour soulager cette région. Notre petite enquête que nous avons menée nous dit qu’au primaire, nous avons beaucoup de jeunes filles mais au secondaire, c’est seulement la moitié et au supérieur, rares sont les filles qui y accèdent. Et cela est dû à la précarité dans laquelle vivent les parents qui, souvent, sont loin de leurs enfants…donc un lycée de jeunes filles avec internat sera le bienvenu dans cette région. A côté de cela, il y a le fait que cette région est une zone forestière et donc agricole. Il nous faut former les jeunes aux techniques agricoles et d’élevage et pour le faire, il nous faut une école agropastorale. Nous avons déjà des contacts dans ce sens-là. Voilà un peu ce que sera notre mandat à la tête de la région. Pendant la campagne, nous avons aussi promis de dégager 50 millions pour aider les jeunes et les femmes en finançant les microprojets en vue de les aider à se prendre en charge. Notre ambition, c’est sortir cette région de la pauvreté
Comment avez-vous fait pour gagner la confiance des électeurs quand on sait que cette région est celle de l’ancien président et vous avez été élu sous la bannière du Pdci. C’est votre personne qui a fait la différence?
Les votes comme les élections régionales sont des élections de développement et on ne peut confier le développement d’une région qu’à celui qui en a la capacité et qui est connu des populations à travers les actes qu’il pose. Et je pense que c’est cela qui a tourné en ma faveur. Mais aussi et surtout, j’ai passé plus de 25 ans ici, où j’ai géré politiquement cette région. Je ne suis pas étranger à la région. Durant la campagne, il y a un fait qui m’a beaucoup marqué, c’est une rencontre que j’ai eue avec l’ensemble des populations de Ouragahio où tous les chefs de terre et de village étaient présents. Et ceux-là m’ont dit. Tu es notre fils, c’est toi qui peux relever notre région et surtout réconcilier les populations de la région, resserrer les liens entre les fils et les filles du Gôh. Et les chefs m’ont remis une lampe pour que je sois mieux éclairé dans cette mission et un chasse-mouche qui sont tout un symbole pour nous en pays Bété. Le chasse-mouche pour chasser les esprits de la division et de la haine. Et donc nous avons une grande mission qui nous attend. Et cela témoigne de l’espoir qui est fondé en notre personne.
Vous avez énuméré beaucoup d’actions auxquelles vous allez surement vous attaquer mais quelles sera la priorité aujourd’hui quand on sait que cette région a une particularité?
Comme je l’ai dit tantôt et cela vu la particularité de la région, le premier mot sera la réconciliation. Vous savez que cette région a été très marquée par la crise qu’a connue notre pays. En plus de cela, c’est la région de l’ancien président. Après ce que tous nous savons, aucune autre action ne peut être menée ici sans réconcilier, rassembler pour qu’ensemble nous parlions de développement. Il y a une méfiance générale, les gens se regardent en chiens de faïence, l’atmosphère est lourde, il y a une crise de confiance générale. Donc nous devons faire en sorte que les gens se retrouvent et se parlent. Les jeunes, les femmes mais aussi et surtout les cadres de la région doivent se retrouver pour faire tomber le mur de la méfiance et de la division. C’est à ce prix-là que nous pouvons développer notre région. Il faut réconcilier, rassembler pour développer. Et c’est sous ce slogan là que nous avons inscrit notre campagne. Et pour gagner une élection comme la régionale, il faut avoir le soutien de tout le monde. Donc il nous faut rassembler tout le monde autour de cet idéal-là afin de rassembler tout le monde autour du vaste projet de développement qui nous attend à la tête de la région du Gôh. Avec les conseils avisés de mon père Félix Houphouët-Boigny et l’expérience acquise à ses côtés, je pense que nous allons réussir cette mission. Je ne peux pas dire que ma personne seule suffit mais elle compte pour beaucoup.
Monsieur. le président, le Pdci-Rda, votre parti, tient très bientôt son congrès. Dites-nous comment vous voyez ce Congrès et que dites-vous de l’atmosphère qui règne autour de ce Congrès?
Vous savez, ça a été toujours comme ça à chaque Congrès, on a l’impression qu’on y va en rang dispersé mais chaque fois, le parti a fait preuve de maturité et nous en sortons toujours plus unis que jamais. Notre parti est un parti civilisé et responsable et les préparatifs du Congrès qui s’approche à grands pas démontrent l’expérience de notre parti qui est le premier parti de Côte d’Ivoire, le parti bâtisseur, contrairement à ce que veulent faire croire certaines langues. Le Pdci est fidèle à ses engagements mais on a des limites. C’est un parti qui dit des choses et qui croit en ce qu’il dit. Nous allons à un Congrès de réflexion et de remobilisation mais ça sera le Congrès de la renaissance de notre parti. Après les élections présidentielles, législatives, municipales et régionales, il nous faut faire un bilan pour voir ce qui a marché ou non et voir dans quel esprit et comment nous abordons 2015. Il y a toujours eu des choses qui sont dites mais nous sommes toujours sortis plus que rassemblés à tous les Congrès. C’est pourquoi, nous disons que tous ceux qui pensent œuvrer à la disparition ou à l’affaiblissement du Pdci se trompent largement.
Récemment, le Fpi a lancé un appel au rassemblement des deux forces politiques, quel commentaire faites-vous de cet appel?
Vous savez, toute alliance, pourvu qu’elle soit constructive, est la bienvenue. Et je pense que le Congrès donnera une réponse à cet appel. Si le parti accepte cette main tendue, nous ne serons pas les premiers, d’autres l’ont fait dans un passé récent. Il revient à la direction du Pdci de décider parce que le dernier mot revient au président Bédié.
Comment voyez-vous l’avenir du Rhdp?
Voici une alliance qui a été créée à Paris avec beaucoup d’espoir. Mais quand parle-t-on du Rhdp ? Uniquement quand il y a des élections. Je doute fort que c’était uniquement pour cela. Quand on regarde la violence et les injures de tout genre que nos candidats ont subies, cela nous donne à réfléchir…
Interview réalisée par Patrice Yao et Jean Prisca