«…Depuis 2002 jusqu’à aujourd’hui, nous avons perdu beaucoup de choses, nous avons beaucoup souffert, mais malgré tout ça, personne n’est venu nous dire Yako ! A plus forte raison prévoir un quelconque dédommagement pour nous. Aujourd’hui, Alassane est devenu Président de la République, une fois encore, on veut nous faire pleurer, On veut nous humilier en voulant casser notre zone d’activité qui emploie près de 5000 personnes et l’attribuer aux transporteurs». Ces propos de désespoir sont des ferrailleurs d’Adjamé. Par la voix de leur président, Sylla Mamadou, ils ont exprimé leur ras-le-bol, en réaction à la mesure du gouvernement de suspendre les exportations des ferrailles lors du Conseil des ministres du 2 mai dernier.
A travers une conférence de presse animée, hier mardi, le porte-parole des ferrailleurs d’Adjamé s’est insurgé contre ce qu’il qualifie de décision unilatérale. «La manière de faire n’était pas la bonne. Ils sont venus nous imposer ce qu’ils veulent faire. Les transporteurs sont des opérateurs économiques autant que nous le sommes», a tancé Sylla Mamadou. Avant de demander «l’indulgence» du chef de l’Etat et de soutenir que les ferrailleurs ne sont pas opposés au projet du gouvernement de faire de leur lieu de travail, la nouvelle gare routière d’Adjamé. Les ferrailleurs pensent plutôt qu’il aurait été bienséant de leur trouver un site de recasement avant de mettre à exécution le nouveau projet de construction d’une gare dont la pose de la première pierre se fera ce jeudi 23 mai 2013. «S’il s’avère que la réalisation de cette nouvelle gare à la ferraille où nous sommes est impératif, alors nous vous prions de bien vouloir nous trouver un site de recasement, avant de nous exproprier la parcelle qui nous donne le minimum vital aujourd’hui», plaident-ils à l’intention du chef de l’Etat. L’histoire de la ferraille d’Adjamé est atypique, souvent utilisée à des fins politiques. A en croire les ferrailleurs, dans leur message, «de 2002 jusqu’à la prise du pouvoir de M. Alassane Ouattara, la ferraille a été incendiée six fois». «On a tout perdu, et tout ça parce que 99% des ferrailleurs sont des Dioulas ressortissant du Nord et pour cela on nous traite de rebelles. Chaque fois, qu’il y a eu un soulèvement ou une attaque, on venait mettre le feu à nos magasins. Dans la crise post-électorale, nous avons subi toutes sortes d’humiliations, certains d’entre nous ont perdu la vie et leurs enfants. Par trois fois, les agents municipaux ont tenté de vendre notre espace à des opérateurs économiques libanais. Nous avons prié le bon Dieu de faire élire le Président Ouattara pour réparer tous ces torts qui nous ont été causés. A notre grande surprise, le Directeur de cabinet du maire Issouf Sylla nous apprend que le Président Ouattara a cédé notre parcelle», a relaté le président des ferrailleurs désabusé. Il ajoute qu’il a été demandé à ses collègues de dégager leur espace de travail pour garantir la sécurité du cortège présidentiel au cours de l’inauguration de la nouvelle gare routière. Inscrit dans les douze (12) chantiers de l’Eléphant d’Afrique du Président Konan Bédié en 1995, la construction de la nouvelle gare routière sur le site de la ferraille n’est pas un fait nouveau. Seulement, serment avait été fait aux 5000 ferrailleurs menacés de chômage, d’occuper les lieux à Adjamé jusqu’à ce qu’une autre solution soit trouvée à N’Dotré. Le terrain de N’Dotré a été malheureusement vendu ; parce que, l’Etat n’ayant pas purgé les droits coutumiers.
Cybèle Athangba
A travers une conférence de presse animée, hier mardi, le porte-parole des ferrailleurs d’Adjamé s’est insurgé contre ce qu’il qualifie de décision unilatérale. «La manière de faire n’était pas la bonne. Ils sont venus nous imposer ce qu’ils veulent faire. Les transporteurs sont des opérateurs économiques autant que nous le sommes», a tancé Sylla Mamadou. Avant de demander «l’indulgence» du chef de l’Etat et de soutenir que les ferrailleurs ne sont pas opposés au projet du gouvernement de faire de leur lieu de travail, la nouvelle gare routière d’Adjamé. Les ferrailleurs pensent plutôt qu’il aurait été bienséant de leur trouver un site de recasement avant de mettre à exécution le nouveau projet de construction d’une gare dont la pose de la première pierre se fera ce jeudi 23 mai 2013. «S’il s’avère que la réalisation de cette nouvelle gare à la ferraille où nous sommes est impératif, alors nous vous prions de bien vouloir nous trouver un site de recasement, avant de nous exproprier la parcelle qui nous donne le minimum vital aujourd’hui», plaident-ils à l’intention du chef de l’Etat. L’histoire de la ferraille d’Adjamé est atypique, souvent utilisée à des fins politiques. A en croire les ferrailleurs, dans leur message, «de 2002 jusqu’à la prise du pouvoir de M. Alassane Ouattara, la ferraille a été incendiée six fois». «On a tout perdu, et tout ça parce que 99% des ferrailleurs sont des Dioulas ressortissant du Nord et pour cela on nous traite de rebelles. Chaque fois, qu’il y a eu un soulèvement ou une attaque, on venait mettre le feu à nos magasins. Dans la crise post-électorale, nous avons subi toutes sortes d’humiliations, certains d’entre nous ont perdu la vie et leurs enfants. Par trois fois, les agents municipaux ont tenté de vendre notre espace à des opérateurs économiques libanais. Nous avons prié le bon Dieu de faire élire le Président Ouattara pour réparer tous ces torts qui nous ont été causés. A notre grande surprise, le Directeur de cabinet du maire Issouf Sylla nous apprend que le Président Ouattara a cédé notre parcelle», a relaté le président des ferrailleurs désabusé. Il ajoute qu’il a été demandé à ses collègues de dégager leur espace de travail pour garantir la sécurité du cortège présidentiel au cours de l’inauguration de la nouvelle gare routière. Inscrit dans les douze (12) chantiers de l’Eléphant d’Afrique du Président Konan Bédié en 1995, la construction de la nouvelle gare routière sur le site de la ferraille n’est pas un fait nouveau. Seulement, serment avait été fait aux 5000 ferrailleurs menacés de chômage, d’occuper les lieux à Adjamé jusqu’à ce qu’une autre solution soit trouvée à N’Dotré. Le terrain de N’Dotré a été malheureusement vendu ; parce que, l’Etat n’ayant pas purgé les droits coutumiers.
Cybèle Athangba