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Politique Publié le vendredi 24 mai 2013 | L’Hebdo Ivoirien

Bureau politique du Pdci, hier Bédié : ‘‘ Le prochain congrès se tiendra le 3 octobre’’

© L’Hebdo Ivoirien Par Didier Assoumou
Bureau politique du PDCI-RDA à la Maison du parti à Cocody
Jeudi 23 mai 2013, Abidjan. Le PDCI-RDA tient un bureau politique, au siège du parti, sous la présidence du président Henri Konan Bédié.
Nous reproduisons, dans son intégralité, le discours prononcé par le président du Pdci, Henri Konan Bédié, hier à l’ouverture des travaux du Bureau politique



Monsieur le Secrétaire général du Parti,
Honorables membres du Bureau Politique,
Mesdames et Messieurs,

Il y a un an, presque jour pour jour, le 2 juin 2012, le Bureau Politique de notre parti, tenait dans cette même salle, une séance de travail, après le premier et second tour de l’élection présidentielle et les élections législatives. Il a fallu, à cette occasion, faire le point de la vie de notre parti, nous interroger sur notre place sur l’échiquier politique national, examiner le fonctionnement de l’alliance à laquelle nous avons adhéré avec le RDR, l’UDPCI et le MFA. A cette occasion, nous avons dressé un diagnostic sans fioritures de la situation et nous avons été amenés à prendre un certain nombre de décisions importantes pour la vie de notre rassemblement.
Dans l’attente des décisions que la Chambre Administrative de la Cour Suprême sera amenée à prendre suite aux différentes réclamations à lui adressées, j’adresse mes vives et chaleureuses félicitations à nos futurs élus, maires et présidents de Conseils régionaux. Nous sommes heureux de leurs succès, après les dures épreuves des campagnes électorales qu’ils ont dû mener dans leurs circonscriptions respectives. Pour ceux des nôtres qui n’ont pas pu se faire élire, nous leur demandons de ne point se décourager, d’accepter au contraire la situation, pour mieux se préparer pour les prochaines échéances. Ils ne doivent surtout pas baisser les bras. Une défaite peut être un point de départ et l’occasion de tirer des leçons pour l’avenir. Ils ont tous nos encouragements.
Après avoir traversé la longue période qui a précédé l’élection présidentielle d’octobre 2010, nous nous réjouissons de la mise en place progressive des institutions de l’Etat, ce qui permet à la Côte d’Ivoire de retrouver sa place dans le concert des Nations. En dehors du Conseil Economique et Social dont les membres ne sont pas encore nommés, toutes les Institutions de l’Etat sont en place et fonctionnent et l’on peut penser que désormais, nous sommes redevenus un pays « normal ».
La sécurité des personnes et des biens revient lentement et sûrement. Progressivement, grâce à l’effort et à la volonté de tous, nous commençons à retrouver une situation normale et de plus en plus, il devient possible de sortir de chez soi la nuit, sans avoir la peur au ventre.
Grâce aux efforts quotidiens du gouvernement et singulièrement du Président Alassane Ouattara, le pays est devenu fréquentable. Pour s’en convaincre, il suffit de voir le nombre de visiteurs qui nous font l’amitié de fouler le sol ivoirien, qu’il s’agisse de diplomates ou d’hommes d’affaires. De même, le chef de l’Etat travaille au rayonnement continu du pays, avec les nombreux voyages qu’il entreprend de par le monde.
L’observateur note aussi que le pays est depuis quelque temps véritablement en chantier. De grands travaux de construction de routes, d’adduction d’eau, de logements et autres sont entrepris çà et là et permettent de transformer ce pays qui a tant souffert de plus d’une décennie de laisser aller et de gabegie.
Nous venons de sortir des élections locales, couplées cette année, en ce que les municipales et les régionales se sont déroulées le même jour. Selon la Commission Electorale Indépendante, CEI, ces consultations se sont généralement bien déroulées. On déplore certes des dérapages, mais qui se sont pour la plupart, produits après les opérations de vote. Les cas de violence, les casses et autres dégâts matériels se sont produits après la proclamation des résultats sur les lieux de dépouillement des votes. On note par ailleurs de nombreuses réclamations déposées auprès de la Chambre Administrative de la Cour Suprême.
Cette situation d’après élection a créé une atmosphère d’ensemble viciée et mis à rude épreuve notre alliance, le RHDP, au point que l’on entend des sons de plus en plus discordants, émanant souvent de nos militants dont certains se demandent s’il faut poursuivre dans cette voie. Dans ce cadre, on se souviendra de l’appel du pied que nous fait le Front Populaire Ivoirien, FPI. Le système démocratique que nous avons choisi depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, pour gérer nos affaires publiques et l’organisation politique que nous avons délibérément adoptée impliquent que nous fassions nôtres, les dispositions qu’implique la démocratie. Nous le savons, mais il est bon de le répéter, la vie en démocratie est régie, entre autres par les élections qui constituent la voie royale pour designer les dirigeants. La démocratie se base sur le principe du grand nombre, même si l’on estime que le grand nombre peut se tromper. De même, l’on doit savoir que dans une élection, seuls deux résultats sont possibles. Ou bien, on gagne ou bien on perd. Les électeurs, tout comme les candidats doivent donc savoir qu’en allant à une telle consultation, ils gagneront ou perdront. Il importe donc, dès le départ, de se convaincre de cette réalité. S’il advient que l’on perde, l’on doit se dire qu’il y a une prochaine fois et tout simplement accepter le verdict des urnes, quand bien entendu, tous les recours ont été épuisés. C’est en n’acceptant pas ce verdict des urnes que nous nous sommes retrouvés dans la situation de triste mémoire que nous avons connue. Un des éléments qui a caractérisé les élections qui viennent de se dérouler est le fait de la présence en grand nombre des candidats indépendants. Ils ont représenté plus de la moitié des candidats aux élections municipales. J’avais déjà, le 2 juin 2012, insisté sur le problème de désignation de nos candidats et demandé expressément qu’il soit tenu compte de la volonté de la base. Ceci, apparemment, n’a pas pu se faire, ce qui explique en partie l’arrivée massive des candidats indépendants. Ainsi, une douzaine de candidats indépendants, issus de nos rangs, ont réussi à se faire élire à ces élections municipales. Ils sont passés, les uns et les autres, me remettre leur victoire, en indiquant qu’ils rejoignent la maison-mère, le PDCI-RDA.
Naturellement, nous les accueillons les bras ouverts, leur succès, constituant la réparation de l’acte d’indiscipline qu’ils ont posé. Il faut espérer que l’identification des militants va permettre, à l’avenir, de procéder au choix de nos candidats par voie d’élections primaires. Celles-ci permettent de départager plusieurs candidats de même valeur dans une circonscription. Nos partisans se sont offusqués aussi du comportement de nos alliés sur le terrain et de conclure qu’il faut penser à revoir les termes de l’alliance. Le comportement de certains candidats issus de l’alliance, envers les nôtres, ont souventes fois ressemblé à tout, sauf à une compétition fraternelle. J’ai moi-même, la veille de l’ouverture de la campagne et un jour avant les opérations de vote, donné des consignes fermes à nos militants , pour que tout cela se déroule dans des conditions apaisées, surtout que nous avons affaire à des alliés, qui sont donc des frères et non des ennemis. J’ai la faiblesse de croire qu’aucun militant du PDCI-RDA n’ait pu se départir de cette conduite qui caractérise le PDCI-RDA au point de créer les désagréments qui ont été constatés.
Mais faut-il, pour cela, revenir sur la parole donnée et quitter une alliance parce que des éléments de l’association n’ont pas réussi à se maitriser ? Faut-il oublier ce que cette alliance a apporté à chaque membre et qu’elle a permis de débarrasser le pays d’un tyran ? Que le RHDP ne fonctionne pas, comme nous l’aurions souhaité est un fait, mais ne faut-il pas plutôt chercher à l’améliorer, que de la quitter ? Par ailleurs, le FPI, nous fait un appel du pied, dans les journaux. Quelle peut être la sincérité d’un tel appel quand on se souvient que c’est le même FPI qui a fondé le Front Républicain, qui s’est régulièrement proposé de « tuer le serpent » que nous sommes supposés être. En quoi, ce Parti a-t-il changé fondamentalement, avec le lourd passé qu’il traine comme un boulet. Notre réponse à un tel appel interviendra lorsqu’une demande formelle nous sera adressée. En attendant, il importe que le RHDP se retrouve, procède à des discussions franches afin de ne pas remettre en cause ce bel instrument de combat politique
Le PDCI-RDA a toujours prôné le dialogue et ce n’est pas aujourd’hui, face à quelques dérives que notre position changera. On ne détruit pas ce que l’on a bâti. Le Père de la Nation, le Président Houphouët-Boigny disait et je le cite : « la paix n’est pas un vain mot, mais un comportement ». Nous appelons donc ce jour tous les fils et toutes les filles de ce beau pays à la paix, à l’union des cœurs et des esprits, à la réconciliation, quelque soit leur obédience politique. Rien ne peut se réaliser dans le désordre et la violence. Nous avons trop souffert de la crise postélectorale pour avoir à recommencer une telle expérience. Je demande pardon aux uns et aux autres, je leur demande de mettre balle à terre, d’accepter de se pour se parler pour repartir sur de nouvelles bases.
Au cours de la réunion du Bureau politique du 2 juin 2012, après le diagnostic sévère que nous avions alors dressé, nous avions décidé de la modernisation du parti, en proposant trois secteurs où le besoin de changement était particulièrement urgent. Ainsi, le Bureau politique, après examen de la situation financière du parti, a décidé de la nomination d’un Directeur des Finances, chargé de la responsabilité générale du développement des stratégies de collecte de fonds et du suivi de la vente des cartes du parti. Ce directeur a été nommé en la personne de M. Nzi Assamoua Désiré. Il s’est aussitôt mis à la tâche, avec une équipe de jeunes cadres militants et il vient de faire le point de ses activités depuis sa nomination à ce poste sensible et important. Sans préjuger de votre réaction, on peut dire d’ores et déjà, que quelques lueurs apparaissent déjà dans l’organisation financière de notre parti. Par ailleurs, nous pouvons nous réjouir de ce que pour la première fois, nous allons procéder à l’identification des militants qui vient d’être mise en chantier. J’apprends d’ailleurs que les cartes des membres du Bureau politique à jour de leurs cotisations sont en train d’être distribuées.
Il en est de même de la désignation d’un responsable du suivi des opérations électorales au niveau du parti, en la personne de M.Adiko Roland François, aussi. Monsieur Adiko s’est lui aussi, aussitôt mis à l’ouvrage et nous pouvons noter avec fierté qu’il a donné le meilleur de lui-même, en ce qui concerne les dossiers de nos candidats dont aucun n’a été rejeté par la Commission Electorale indépendante. De même, il a assuré, dans le cadre de ces élections, des formations dans les délégations départementales et communales qui en avaient exprimé le besoin. Il lui reste , avec l’équipe qu’il doit se constituer, de prendre les dispositions qui s’imposent pour un suivi adéquat de toutes les élections, conformément au cahier de charges qui lui a été soumis, à savoir notamment, indiquer une procédure de collecte et d’exploitation des données, recenser les moyens nécessaires au bon déroulement des élections, élaborer un programme informatique pour la saisie et l’exploitation des résultats, suivant le découpage administratif du parti, faire des études statistiques à partir des résultats des élections passées en vue de déterminer la nature des zones, selon qu’elles sont acquises au parti, sont à forte concurrence ou alors sont des zones à risques. L’intervention tout à l’heure de M.Adiko nous a permis de nous faire une idée exacte sur le positionnement du PDCI-RDA à l’issue des dernières élections.
Si le responsable chargé de la communication reste à désigner, le Directeur des Finances a pris des contacts avec un service de communication français pour nous aider dans ce domaine essentiel.
Concernant le troisième point inscrit à l’ordre du jour de nos discussions, je ferai remarquer que conformément aux textes, le Congrès ordinaire de notre parti se tient tous les cinq ans. Le XIème congrès s’étant tenu en 2002, c’est en 2007 que nous devrions avoir tenu le XIIème. Mais chacun se souvient de la situation particulière du pays pendant cette époque et donc des raisons pour lesquelles nous avons dû régulièrement le reporter. Nous pensons à présent que les conditions sont réunies pour nous permettre de nous retrouver pour ce qui, pour moi doit, être une fête de retrouvailles, après ce que nous avons enduré aux cours de ces dernières années. Aussi, en vue de la tenue de cette manifestation politique dont l’intérêt n’échappe à personne, ai-je mis en place un comité ad hoc, dirigé par le ministre Niamien Ngoran, Inspecteur général d’Etat, pour réfléchir sur le thème et les modalités pratiques d’organisation de ce congrès. Je tiens à adresser, à nouveau, mes félicitations à tous les membres de l’équipe du comité ad ‘hoc, qui ont travaillé d’arrache-pied, pour fournir le document qui nous a été soumis et qui constituera le document de travail du Congrès.
Je propose, pour la préparation de ce Congrès, que le secrétaire général du parti conformément à ses attributions prenne la suite des travaux du comité ad hoc. Monsieur le Professeur Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire général Adjoint, chargé de l’Organisation du Parti, donnera tout à l’heure, lecture des propositions que j’ai transmises au Secrétaire Général en guise d’orientation des préparatifs du XIIème Congrès.
Dans le cadre de l’organisation du Congrès, je propose la convocation d’un conclave des secrétaires généraux de section accompagnés des délégués départementaux et communaux. Cette rencontre pourrait se tenir à Daoukro, le 1er août 2013. L’objectif de ce conclave est de mettre ces responsables à la base de notre parti, en mission d’explication et de sensibilisation sur les motivations des propositions de restructuration du parti, de modification des textes statuaires et réglementaires, du thème du Congrès et des modalités pratiques de son organisation.
Cette opération d’explication et de sensibilisation sera suivie par des pré-congrès qui pourraient se tenir dans la période du 18 au 19 août 2013. Les pré-congrès se justifient par le fait que le nombre actuel des membres statutaires du congrès s’élève à plus de 10 000 délégués, ce qui rend impossible la faisabilité d’un congrès efficace s’il doit se dérouler sur un seul site. Les pré-congés éclatés se dérouleraient par département et par commune avec l’avantage de permettre à l’ensemble des militants, quelque soit le lieu où ils se trouvent de prendre part au débat démocratique que nous voulons instaurer aussi bien sur le thème que sur toutes les questions qui méritent d’être débattues.
S’agissant du congrès lui-même, je propose qu’il se tienne à Abidjan, du 3 au 5 octobre 2013. Je propose le thème ci-après: « Le PDCI-RDA face aux nouveaux défis : renouveau, rajeunissement et renaissance ».
Voici, Mesdames et Messieurs les Membres du Bureau Politique, les quelques observations que je souhaitais faire. Je vous remercie de l’attention soutenue que vous m’avez bien voulu m’accorder...
Le débat est ouvert !

Henri Konan Bédié.
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