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Politique Publié le lundi 27 mai 2013 | Le Patriote

La rage de vaincre d’un homme d’Etat

Le président de la République, qui a récemment annoncé qu’il sollicitera certainement les suffrages de ses compatriotes en vue de briguer un second mandat en 2015, a sans doute, bien ancrée dans la tête, une préoccupation quasi obsessionnelle : traduire dans des faits tangibles et pour le moins réels, l’ambition dont il ne s’est jamais départie depuis son accession – et même bien avant – au pouvoir d’Etat. Celle de parvenir à tailler à la Côte d’Ivoire une place de choix dans le gotha mondial des pays émergeants, d’ici à l’horizon 2020.

La décennie 2010-2020, plus qu’une simple période de règne dont d’aucuns tireraient une gloire aux senteurs monarchiques, revêt donc avant tout pour Alassane Ouattara, du fait de la vertu et d’un dévouement à la limite du sacrifice avec lesquels il entend s’acquitter de la tâche qui est la sienne, un caractère sacerdotal. Evidemment, élu pour un premier mandat de cinq ans, il va sans dire que le défi qu’il devra relever dans cet intervalle de temps – qui constitue le chemin à mi-parcours de ce grand rêve décennal – est celui de donner des gages clairs et sans ambigüité aux Ivoiriens. Des garanties à la mesure du sacerdoce, le « priesthood » diraient les Anglais, dans lequel il a décidé de s’inscrire et de conduire sa gouvernance.

Or, précisément, depuis 24 mois qu’il est aux affaires, et pourvu que les opposants politiques veuillent pour une fois dans nos pays ne pas volontairement transformer en oripeaux les habits neufs que les gouvernants s’échinent à confectionner pour leur peuple, tout le monde voit bien la toilette quasi-impeccable qu’enfile petit à petit, et sous le contrôle de son premier citoyen, la mère patrie, la Côte d’Ivoire. Cette belle mise, ce look de star qu’affiche progressivement notre pays, c’est le résultat de cette rage de vaincre (le sous-développement et ses nombreux avatars), que même l’observateur le plus lointain de notre vie nationale ne peut s’empêcher de percevoir chez Alassane Ouattara.
Résultat : ceux qui ont décidé de tourner dos à la mauvaise foi pour regarder objectivement ce qui se passe sous leurs yeux, se trouvent témoins de cette petite révolution, quasi-copernicienne, qui s’opère en Côte d’Ivoire avec un homme, Alassane Ouattara, qui ne s’accorde aucun répit, ne recule devant rien, ne s’embarrasse d’aucune fioriture quand il s’agit de redorer le blason de son pays.

En deux ans, celui que toutes les inimitiés, malveillances, agressions, aussi bien verbales, morales que même physiques, auraient dû éloigner de sa volonté de conduire le destin de son peuple, a tellement donné à celui-ci que beaucoup sont à se demander à quoi ressemblera l’héritage d’Houphouët-Boigny lorsque, sa mission finie, l’homme se résoudra à prendre un repos bien mérité.

Au plan économique, puisqu’il faut peut-être commencer par là, vu l’étendue du cataclysme causé par la crise postélectorale sur un tissu (économique) déjà malmené par dix années de prévarication érigée en mode de gouvernement, Ouattara aura presque réveillé un mort. Transformer le rêve du ‘’PPTE’’ en réalité et occasionner ainsi l’effacement d’une dette paralysante pour le pays, susciter par son aura personnelle un déluge d’investissements dans un pays redouté par les opérateurs économiques étrangers à cause d’une mal gouvernance qui puait à mille lieues, redynamiser un secteur secondaire et tertiaire lui-même détonateur d’une croissance qui flirte aujourd’hui avec les deux chiffres, Ouattara aura donné un sens à la gouvernance. Quand on ajoute à cette performance l’immense chantier à ciel ouvert qu’est devenu un pays dont tout tombait en ruine, il faut être de très mauvaise foi pour ne pas tirer le chapeau à ce bourreau du travail.
Au plan politique, même si pour des raisons qui leur sont propres et dont certains aspects sont purement affectifs et malheureusement dénués de tout bon sens (politique), le FPI se garde encore de s’inscrire résolument dans le processus de réconciliation, force est de reconnaître que de ce côté-là des avancées notables sont enregistrées. Avec notamment la fin récente du cycle électoral.

L’autre dynamique dont aucun Ivoirien et habitant de ce pays ne peut plus nier l’effet rassurant pour les populations et l’environnement des affaires, c’est celle de la sécurité, qui a fait un bond prodigieux, réduisant à de mauvais souvenirs les quelques turbulences observée à travers le pays, notamment à l’Ouest, l’année passée.
Au total, on ne le répétera jamais assez, Alassane Ouattara est une véritable chance pour la Côte d’Ivoire. Ceux qui, sur des chevaux d’aigreur et petitesse, continuent de prétendre le contraire, continueront à hurler en regardant la caravane passer, allègrement

PAR emmanuel Koré
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