x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Afrique Publié le mardi 28 mai 2013 | Le Democrate

Lutte contre le cumul de postes: La leçon du Sénégal

Bientôt, il ne sera plus possible au Sénégal pour un responsable de porter plusieurs casquettes. Les appellations député-maire, ministre-maire ou encore Directeur Général-président de Conseil Rural vont être bannies par un projet de loi que le président de la République compte soumettre à l'Assemblée Nationale. Le souci de rationalité et d'efficacité dans les actions des personnes nommées ou élues à des postes importants cacherait bien d'autres visées. Décryptage.

Le président Macky Sall est sans conteste déterminé à poser des actes qui, sur le plan politique, laissent des relents de révolution. Annoncer la réduction de son mandat à 5 ans alors que les Sénégalais l'ont élu pour 7 en fut une preuve. Une nouvelle pourrait être la fin du cumul de mandats qui voyait d'innombrables responsabilités se concentrer entre les mains d'un seul homme ou d'une seule. Ce qui, laisse l'impression d'un déficit de compétences. Outre les conséquences liées à l'efficience dans la conduite des unes et autres actions concernant les postes de responsabilités. Dans l'absolu, il y a forcément blocage, même temporaire, dans les actions d'un ministre-maire, Dg-Président de Conseil rural, etc. « Ce sont deux fonctions très prenantes et difficilement conciliables car à un moment ou à un autre de leur gestion, ils sont obligés de concentrer toute leur énergie sur l'une des fonctions au détriment de l'autre », a confirmé l'expert en décentralisation Mamadou Diouf sur la Rfm.

Aussi, l'initiative annoncée prochainement de la part du chef de l'Etat peut-elle considérée pertinente. Les appréciations ne sont pas allées toutes le sens d'une approbation. Naturellement ! Certaines reprochant même à Macky Sall d'avoir lui-même été un grand cumulard, Premier ministre-maire puis Président de l'Assemblée Nationale-maire. Il n'aura d'ailleurs quitté son fauteuil d'édile de Fatick qu'à son accession à la Magistrature Suprême.

Soustraire pour multiplier : sucettes à foison pour l'Apr

Jusque-là, le problème dans ce cumul des mandats relevait des partis politiques. Comme souligné d'ailleurs par Jean Paul Dias et son parti, le Bloc des Centristes Gaïndé (Bcg), pour qui, « en interne, toute formation politique est libre de ses choix qu'elle n'a pas le droit de vouloir imposer aux autres ». Autrement dit, au moment de confier des responsabilités, les partis choisissent ceux qu'il pensent les meilleurs, fussent-ils déjà « chargés » ou « occupés ».

Transposé dans le contexte de ce qui pourrait arriver après le vote de la loi prochaine du président Macky Sall, l'argumentaire du Bcg garde toute sa pertinence. Car, la fin du cumul des mandats ne saurait signifier et ne signifiera pas des actions affaiblissant des responsables de l'Apr. Bien au contraire, le parti présidentiel tient là une véritable occasion de se massifier. Le schéma est simple : faire en sorte que les postes retirés aux uns reviennent à d'autres responsables.

Le début du Yonou.Yok Apr

Ses alliés de Benno Bokk Yakaar en bénéficieront mais, l'Apr sera bien traitée dans ce sens. De sorte qu'il y ait un essaimage de ses responsables assez lourds, financièrement et du point de vue professionnel, pour attirer, entretenir et tenir des militants. Toutes choses intrinsèquement liées dans le contexte politique sénégalais. Le président lui-même avait, récemment, appelé ses Directeurs Généraux de sociétés à descendre sur le terrain. Parce que leurs traitements salariaux sont suffisamment conséquents pour leur permettre d'entretenir les militants, par conséquent de mieux rendre solide l'Apr. Wade avait expérimenté la formule.efficacement. Et balança à la figure à la figure d'une célèbre Dg qui demandait des moyens de faire la politique son salaire faramineux.

D'un autre côté, on s'est toujours arrêté, pour ne pas dire offusqué, sur la manière dont certains partis de gauche se sont enrichis, après le passage de certains de leurs responsables au pouvoir sous Wade.

Si la fin du cumul des mandats pouvait être l'occasion de promouvoir le maximum de cadres bien formés et expérimentés, sans être obligés de s'engager politiquement, on applaudirait tout de suite de toutes les forces. Ce sera à coup sur des soustractions pour des multiplications, au profit du parti présidentiel. Le véritable début du Yonou Yokkuté, pardon Yok (augmenter) l'Alliance Pour la République.
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Titrologie

Toutes les vidéos Titrologie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ