Le jeudi 02 mai dernier, le comité ad’hoc mis sur pied par le président Henri Konan Bédié, pour réfléchir sur l’organisation du 12e Congrès ordinaire du Pdci-Rda, remettait les conclusions de ses réflexions à son mandataire. Deux jours après, le président dudit comité, le ministre Emmanuel Niamien N’goran nous accordait un entretien au cours duquel il dressait les contours du prochain grand rendez-vous qui attend les militants du Pdci-Rda au mois d’octobre prochain. Nous vous ré-proposons cette interview exclusive qui est plus que d’actualité, en ce sens qu’elle répond aux nombreuses préoccupations et attentes des militants.
Monsieur le président, vous étiez chargé de la présidence de la commission ad’ hoc qui a été mise en place par le président Bédié pour préparer, au niveau scientifique, l’organisation du 12e Congrès. Après plusieurs mois de travaux, vous avez remis, il y a quelques jours, les résultats au président Henri Konan Bédié. Pouvez-vous d’abord nous expliquer comment vous avez travaillé pour parvenir aux résultats que vous avez présentés ?
Je vous remercie. Effectivement, comme vous le savez, le président Henri Konan Bédié a mis en place une commission ad’ hoc qui comprend à peu près 47 personnalités, et cette commission ad’ hoc était chargée de proposer, au président du parti, les stratégies à mettre en œuvre pour l’organisation du 12 ème Congrès. C’est une commission ad’ hoc donc qui a une durée de vie limitée. Les textes qui régissent le Pdci, à savoir les Statuts et le règlement intérieur, je peux vous citer l’article, c’est l’article 121 du règlement intérieur du Pdci qui dit que le président du parti peut, pour certaines questions, mettre en place une commission. Donc, c’est en application de ces dispositions qu’il a mis cette commission en place. Le président nous a fixé un délai pour lui rendre les conclusions de nos travaux. Ça devait être en février 2013. La commission s’est effectivement mise en place, elle a été structurée en 17 sous-commissions. Les 17 sous-commissions, il y avait deux qui se sont occupées des structures et de la vie du Pdci, et 15 autres qui se sont occupées des questions liées à la nation et aux questions de politique. Les 17 commissions ont travaillé d’arrache pied, bien sûr, sous notre supervision, et on a terminé les travaux en décembre 2012. Et un comité scientifique que j’ai désigné et qui était présidé par le professeur Niamkey a eu à faire la synthèse de l’ensemble des travaux. Ensuite, il y a eu un comité de rédaction qui a revu l’ensemble des documents. Nous étions prêts depuis fin janvier pour remettre les travaux au président du parti. Pourquoi on ne l’a pas fait et qu’on l’a fait seulement qu’au mois de mai? Entre-temps, il y a eu les partielles au niveau des législatives, ensuite les régionales et les municipales. C’est après cela que le président du parti nous a demandé de lui remettre les documents. Ce que nous lui avons remis jeudi dernier (Ndlr: le jeudi 2 mai) comporte, disons, trois documents essentiels. L’ensemble des travaux, c’est un document épais, la synthèse du document épais et on a donné les Statuts et règlement intérieur issus du 11ème Congrès avec des modifications qui découlent des propositions de modifications des structures et de la vie du parti. Voilà un peu résumé, le travail que nous avons fait. Je profite évidemment de l’occasion pour remercier l’ensemble des personnalités qui ont eu à travailler d’arrache-pied pour pouvoir répondre aux attentes du président du parti. Voilà un peu ce que je peux vous indiquer.
Vous avez donc travaillé pour définir les nouvelles orientations stratégiques au niveau du parti. Peut-on, aujourd’hui, essayer de savoir les points saillants de ces travaux que vous avez remis au président ?
Vous savez que le président du parti, à qui nous avons remis nos travaux, va certainement, au cours d’un bureau politique, livrer la teneur, je ne sais pas s’il va donner la teneur mais, vous savez, pour aller à un congrès, il faut un comité d’organisation, il faut fixer une date, il faut arrêter un thème. Nous avons proposé le thème puisque cela faisait partie des instructions qui nous avaient été données dans la décision que le président a signée. Donc nous avons proposé un certain nombre de thèmes du congrès. Au total, je ne vous dis pas ce qui va être retenu et que le président va l’annoncer. Mais, ce qu’il faut savoir, c’est que les thèmes qui sont proposés visent le rajeunissement du Pdci. Vous savez que l’un des reproches qu’on nous fait, c’est un parti de vieux. Bon, écoutez (rires…). Il y a ça, il y a la modernisation de la gestion et le rassemblement des militants. Voilà un peu ce que je peux vous dire en ce qui concerne les thèmes. Compte tenu des problèmes importants que nous avons décelés, nous avons proposé au président du parti qu’il y ait un pré-congrès avant que le congrès proprement dit ne se tienne. Pour que nous puissions véritablement avoir le débat de fond que tout le monde souhaite.
M. le président, quand le président Bédié a mis en place la commission que vous dirigez, certains ont crié tout de suite à un désistement du secrétariat général. Ils ont même estimé que cela faisait partie des textes du parti et que les structures existent et qu’il n’était pas opportun de créer une commission de réflexion. Pouvez-vous nous expliquer le rôle qu’on vous a demandé de jouer ? Est-ce que dans les textes du parti, ceci existe?
Je vous l’ai dit, c’est l’article 121 du règlement intérieur qui dit que pour des questions spécifiques, le président du parti peut créer une commission ad’ hoc. Je crois que le président du parti a eu raison. A supposer que nous n’avions pas fait cette commission ad’ hoc, c’est maintenant que nous allons commencer à regarder tous les problèmes qu’il y a. Comme je vous l’ai dit, on s’est organisé en 17 commissions. On a regardé, et deux commissions se sont penchées sur les Statuts et règlement intérieur pour voir s’ils sont adaptés aux défis du moment, les organes centraux que sont le Bureau politique, le Grand conseil et autres organes du parti, à savoir, le Secrétariat général … ont bien fonctionné. Tout ça a été passé en revue dans la sérénité. Maintenant que ce travail-là a été fait, je crois que le président du parti a fait preuve d’anticipation. Le reste, c’était vraiment une question de querelles. Après, quand on a commencé à expliquer, la sérénité est revenue au sein de la maison. Vous avez vu qu’on a remis les conclusions de nos travaux dans une bonne ambiance.
Vous êtes le président de cette commission, vous avez travaillé, vous avez défini donc la nouvelle nomenclature du Pdci. A quoi va ressembler le nouveau Pdci, à quoi les Ivoiriens doivent-ils s’attendre?
Quand on a fait l’analyse, le Pdci est né du Syndicat agricole africain. A l’époque, la Côte d’Ivoire était essentiellement un pays rural. Vous Voyez que le phénomène d’urbanisation a pris une ampleur terrible. Vous voyez aussi que la Côte d’Ivoire a une population très jeune. Donc, il faut que nous puissions nous adresser à cette population jeune, que nous fassions en sorte que cette population jeune adhère aux idéaux et aux valeurs du Pdci, que nous allions vers cette population. Vous voyez aussi qu’avec l’urbanisation, la création d’entreprises, il faut que le Pdci, dans le monde du travail aussi, puisse faire passer ses idées et ses options. Donc on fait des propositions pour pouvoir aller vers les syndicats.
C’est un grand Pdci ?
Ah oui, c’est un grand Pdci, et surtout aussi que nous sachions qui est militant du Pdci et qui ne l’est pas. Un militant, le statut le dit, c’est celui qui a pris sa carte d’adhésion et est à jour de ses cotisations. Je crois que ces choses-là, c‘est simple, c’est dit comme ça. Mais il faut que nous nous habituions à faire cela. Il faut aussi que nous puissions avoir, à tout moment, en temps réel, le nombre de militants que nous avons. L’exemple qui nous a été donné de voir concernant les élections législatives, les élections municipales et régionales, vous avez vu le nombre de candidats indépendants. Si nous avions des fichiers de militants bien organisés, on aurait fait des primaires parce que les textes sont clairs. Ils disent que lorsqu’il y a pluralité de candidatures, notamment à la présidentielle, on essaye d’aller au consensus. Si on n’a pas le consensus, on fait les primaires. On ne pouvait pas organiser de primaires parce que nous n’avons pas de fichiers à jour. C’est pourquoi, on était obligé de gérer comme vous le savez, et vous avez vu le nombre d’indépendants. Ce n’est pas un phénomène qui est propre au Pdci. Il y a d’autres partis, que je ne citerai pas, qui vivent également cela. Mais concernant le Pdci, voilà les raisons qui expliquent qu’il ait eu tant d’indépendants. Donc, il faut que nous ayons des fichiers fiables, un corps électoral qu’on met à jour en temps réel, je dirais. Voilà les propositions qui sont faites.
M. le président, quel est le sens du pré-congrès de Daoukro qui est annoncé ?
En fait, pourquoi le Pdci a traversé toutes les turbulences que nous avons connues ? Je parle du coup d’Etat de 99. Malgré ce coup d’Etat, le Pdci est toujours debout, même qu’on est toujours implanté sur toute l’étendue du territoire. C’est dû à quoi ? C’est dû à la base, et la base est représentée par quoi ? Principalement par les secrétaires de section qui animent les comités de quartiers, de villages. C’est ça. Ils sont à peu près 3000. Donc, le président du parti estime qu’avant d’aller à un rendez-vous important, les grandes orientations qu’il entend imprimer, sur lesquelles le congrès va se prononcer, il va les faire partager avec les secrétaires de sections à qui il va dire d’aller porter la vision du futur Pdci à la base. Voilà le sens du conclave qui est envisagé et qui va se tenir à Daoukro.
M. le président, pourquoi les secrétaires de sections uniquement ? Il y a les délégués… ?
Les délégués seront présents. Les délégués sont à peine 166. En fait, la base et les délégués qui font la coordination seront absolument à ce pré-congrès.
Vous avez levé un coin du voile sur les conditions d’éligibilité au niveau de la présidence de votre parti. Les textes vont-ils subir des modifications dans ce sens ?
Oui, nous estimons que l’on ne doit pas coller ces conditions à celles du président de la République. On ne peut pas, compte tenu de l’âge, être éligible à la présidence de la République. Mais, on peut être président du parti. Nous avons donc proposé qu’il faille dissocier les deux choses. C’est au 11e congrès que cela a été introduit. Nous estimons qu’il faut revenir à la situation antérieure.
Pour vous, les questions d’âge doivent être supprimées au niveau des textes du parti?
Pour les conditions d’éligibilité, c’est ce que nous avons indiqué. On va discuter de cette question au congrès. Actuellement, je crois que c’est 70 ans. Si vous avez 70 ans, vous ne pouvez pas être candidat à la présidence du parti. C’est ce que disent les statuts en ce moment. Quand vous regardez, ça ressemble étrangement aux conditions d’éligibilité à la présidence de la République.
N’êtes-vous pas en train de tailler des textes pour faire à nouveau du président Bédié, président de votre parti ?
Non, non, ce n’est pas du tout le cas. On peut avoir d’autres personnes qui peuvent se retrouver dans la même situation. Je ne citerai pas le président Félix Houphouët-Boigny. C’est au 11e congrès que cette disposition a été introduite. Nous pensons que ce n’est pas démocratique. Je peux être âgé et apporter mon expérience au parti. Je peux être âgé et avoir l’esprit très jeune, l’esprit très novateur. Par contre, je peux avoir 25 ans et avoir un esprit très rétrograde.
Vous avez remis les conclusions de vos travaux au président Bédié. Que va-t-il se passer concrètement maintenant ?
Les conclusions des travaux ont effectivement été remises au président du parti. Et il a demandé qu’on remette une copie au secrétaire général. Les Statuts et règlement intérieur indiquent un peu comment le congrès doit être organisé. Ce qui a été fait sera présenté au Bureau politique qui va retenir les grandes lignes de ce qui va être fait. Le Bureau politique va adopter les propositions que le président du parti va lui faire. Le président du parti a donc le dossier en main maintenant. Au prochain Bureau politique, il va tracer les grandes lignes. Il aura alors un comité d’organisation qui sera désigné pour organiser le congrès.
Quand commence alors le travail du secrétaire général ?
Son travail est permanent. Il fait son travail selon les dispositions des textes. Le superviseur des travaux du congrès, c’est le président du parti. Et le secrétaire général est le superviseur délégué.
Avez-vous, durant votre travail, discuté de la possibilité pour votre parti d’avoir un candidat en 2015?
Non, on n’en a pas parlé. Ce n’est pas notre rôle. Pour cette question, ce sont les organes, quand on va sortir du congrès, qui vont décider. Sinon, ce n’était pas notre rôle. Les nouveaux organes qui vont sortir du congrès vont décider. Nous, on nous a simplement demandé de regarder les textes, voir comment le Pdci doit toujours avoir sa place sur l’échiquier politique national. Ce qu’il faut savoir, si tant est que le Pdci doit avoir un candidat, ce candidat sera désigné au cours d’une convention. Et cette convention va investir le candidat que le parti aura choisi dans l’année de l’élection (...)
In Le Nouveau Réveil n°3378 des 4 et 5 mai 2013
Monsieur le président, vous étiez chargé de la présidence de la commission ad’ hoc qui a été mise en place par le président Bédié pour préparer, au niveau scientifique, l’organisation du 12e Congrès. Après plusieurs mois de travaux, vous avez remis, il y a quelques jours, les résultats au président Henri Konan Bédié. Pouvez-vous d’abord nous expliquer comment vous avez travaillé pour parvenir aux résultats que vous avez présentés ?
Je vous remercie. Effectivement, comme vous le savez, le président Henri Konan Bédié a mis en place une commission ad’ hoc qui comprend à peu près 47 personnalités, et cette commission ad’ hoc était chargée de proposer, au président du parti, les stratégies à mettre en œuvre pour l’organisation du 12 ème Congrès. C’est une commission ad’ hoc donc qui a une durée de vie limitée. Les textes qui régissent le Pdci, à savoir les Statuts et le règlement intérieur, je peux vous citer l’article, c’est l’article 121 du règlement intérieur du Pdci qui dit que le président du parti peut, pour certaines questions, mettre en place une commission. Donc, c’est en application de ces dispositions qu’il a mis cette commission en place. Le président nous a fixé un délai pour lui rendre les conclusions de nos travaux. Ça devait être en février 2013. La commission s’est effectivement mise en place, elle a été structurée en 17 sous-commissions. Les 17 sous-commissions, il y avait deux qui se sont occupées des structures et de la vie du Pdci, et 15 autres qui se sont occupées des questions liées à la nation et aux questions de politique. Les 17 commissions ont travaillé d’arrache pied, bien sûr, sous notre supervision, et on a terminé les travaux en décembre 2012. Et un comité scientifique que j’ai désigné et qui était présidé par le professeur Niamkey a eu à faire la synthèse de l’ensemble des travaux. Ensuite, il y a eu un comité de rédaction qui a revu l’ensemble des documents. Nous étions prêts depuis fin janvier pour remettre les travaux au président du parti. Pourquoi on ne l’a pas fait et qu’on l’a fait seulement qu’au mois de mai? Entre-temps, il y a eu les partielles au niveau des législatives, ensuite les régionales et les municipales. C’est après cela que le président du parti nous a demandé de lui remettre les documents. Ce que nous lui avons remis jeudi dernier (Ndlr: le jeudi 2 mai) comporte, disons, trois documents essentiels. L’ensemble des travaux, c’est un document épais, la synthèse du document épais et on a donné les Statuts et règlement intérieur issus du 11ème Congrès avec des modifications qui découlent des propositions de modifications des structures et de la vie du parti. Voilà un peu résumé, le travail que nous avons fait. Je profite évidemment de l’occasion pour remercier l’ensemble des personnalités qui ont eu à travailler d’arrache-pied pour pouvoir répondre aux attentes du président du parti. Voilà un peu ce que je peux vous indiquer.
Vous avez donc travaillé pour définir les nouvelles orientations stratégiques au niveau du parti. Peut-on, aujourd’hui, essayer de savoir les points saillants de ces travaux que vous avez remis au président ?
Vous savez que le président du parti, à qui nous avons remis nos travaux, va certainement, au cours d’un bureau politique, livrer la teneur, je ne sais pas s’il va donner la teneur mais, vous savez, pour aller à un congrès, il faut un comité d’organisation, il faut fixer une date, il faut arrêter un thème. Nous avons proposé le thème puisque cela faisait partie des instructions qui nous avaient été données dans la décision que le président a signée. Donc nous avons proposé un certain nombre de thèmes du congrès. Au total, je ne vous dis pas ce qui va être retenu et que le président va l’annoncer. Mais, ce qu’il faut savoir, c’est que les thèmes qui sont proposés visent le rajeunissement du Pdci. Vous savez que l’un des reproches qu’on nous fait, c’est un parti de vieux. Bon, écoutez (rires…). Il y a ça, il y a la modernisation de la gestion et le rassemblement des militants. Voilà un peu ce que je peux vous dire en ce qui concerne les thèmes. Compte tenu des problèmes importants que nous avons décelés, nous avons proposé au président du parti qu’il y ait un pré-congrès avant que le congrès proprement dit ne se tienne. Pour que nous puissions véritablement avoir le débat de fond que tout le monde souhaite.
M. le président, quand le président Bédié a mis en place la commission que vous dirigez, certains ont crié tout de suite à un désistement du secrétariat général. Ils ont même estimé que cela faisait partie des textes du parti et que les structures existent et qu’il n’était pas opportun de créer une commission de réflexion. Pouvez-vous nous expliquer le rôle qu’on vous a demandé de jouer ? Est-ce que dans les textes du parti, ceci existe?
Je vous l’ai dit, c’est l’article 121 du règlement intérieur qui dit que pour des questions spécifiques, le président du parti peut créer une commission ad’ hoc. Je crois que le président du parti a eu raison. A supposer que nous n’avions pas fait cette commission ad’ hoc, c’est maintenant que nous allons commencer à regarder tous les problèmes qu’il y a. Comme je vous l’ai dit, on s’est organisé en 17 commissions. On a regardé, et deux commissions se sont penchées sur les Statuts et règlement intérieur pour voir s’ils sont adaptés aux défis du moment, les organes centraux que sont le Bureau politique, le Grand conseil et autres organes du parti, à savoir, le Secrétariat général … ont bien fonctionné. Tout ça a été passé en revue dans la sérénité. Maintenant que ce travail-là a été fait, je crois que le président du parti a fait preuve d’anticipation. Le reste, c’était vraiment une question de querelles. Après, quand on a commencé à expliquer, la sérénité est revenue au sein de la maison. Vous avez vu qu’on a remis les conclusions de nos travaux dans une bonne ambiance.
Vous êtes le président de cette commission, vous avez travaillé, vous avez défini donc la nouvelle nomenclature du Pdci. A quoi va ressembler le nouveau Pdci, à quoi les Ivoiriens doivent-ils s’attendre?
Quand on a fait l’analyse, le Pdci est né du Syndicat agricole africain. A l’époque, la Côte d’Ivoire était essentiellement un pays rural. Vous Voyez que le phénomène d’urbanisation a pris une ampleur terrible. Vous voyez aussi que la Côte d’Ivoire a une population très jeune. Donc, il faut que nous puissions nous adresser à cette population jeune, que nous fassions en sorte que cette population jeune adhère aux idéaux et aux valeurs du Pdci, que nous allions vers cette population. Vous voyez aussi qu’avec l’urbanisation, la création d’entreprises, il faut que le Pdci, dans le monde du travail aussi, puisse faire passer ses idées et ses options. Donc on fait des propositions pour pouvoir aller vers les syndicats.
C’est un grand Pdci ?
Ah oui, c’est un grand Pdci, et surtout aussi que nous sachions qui est militant du Pdci et qui ne l’est pas. Un militant, le statut le dit, c’est celui qui a pris sa carte d’adhésion et est à jour de ses cotisations. Je crois que ces choses-là, c‘est simple, c’est dit comme ça. Mais il faut que nous nous habituions à faire cela. Il faut aussi que nous puissions avoir, à tout moment, en temps réel, le nombre de militants que nous avons. L’exemple qui nous a été donné de voir concernant les élections législatives, les élections municipales et régionales, vous avez vu le nombre de candidats indépendants. Si nous avions des fichiers de militants bien organisés, on aurait fait des primaires parce que les textes sont clairs. Ils disent que lorsqu’il y a pluralité de candidatures, notamment à la présidentielle, on essaye d’aller au consensus. Si on n’a pas le consensus, on fait les primaires. On ne pouvait pas organiser de primaires parce que nous n’avons pas de fichiers à jour. C’est pourquoi, on était obligé de gérer comme vous le savez, et vous avez vu le nombre d’indépendants. Ce n’est pas un phénomène qui est propre au Pdci. Il y a d’autres partis, que je ne citerai pas, qui vivent également cela. Mais concernant le Pdci, voilà les raisons qui expliquent qu’il ait eu tant d’indépendants. Donc, il faut que nous ayons des fichiers fiables, un corps électoral qu’on met à jour en temps réel, je dirais. Voilà les propositions qui sont faites.
M. le président, quel est le sens du pré-congrès de Daoukro qui est annoncé ?
En fait, pourquoi le Pdci a traversé toutes les turbulences que nous avons connues ? Je parle du coup d’Etat de 99. Malgré ce coup d’Etat, le Pdci est toujours debout, même qu’on est toujours implanté sur toute l’étendue du territoire. C’est dû à quoi ? C’est dû à la base, et la base est représentée par quoi ? Principalement par les secrétaires de section qui animent les comités de quartiers, de villages. C’est ça. Ils sont à peu près 3000. Donc, le président du parti estime qu’avant d’aller à un rendez-vous important, les grandes orientations qu’il entend imprimer, sur lesquelles le congrès va se prononcer, il va les faire partager avec les secrétaires de sections à qui il va dire d’aller porter la vision du futur Pdci à la base. Voilà le sens du conclave qui est envisagé et qui va se tenir à Daoukro.
M. le président, pourquoi les secrétaires de sections uniquement ? Il y a les délégués… ?
Les délégués seront présents. Les délégués sont à peine 166. En fait, la base et les délégués qui font la coordination seront absolument à ce pré-congrès.
Vous avez levé un coin du voile sur les conditions d’éligibilité au niveau de la présidence de votre parti. Les textes vont-ils subir des modifications dans ce sens ?
Oui, nous estimons que l’on ne doit pas coller ces conditions à celles du président de la République. On ne peut pas, compte tenu de l’âge, être éligible à la présidence de la République. Mais, on peut être président du parti. Nous avons donc proposé qu’il faille dissocier les deux choses. C’est au 11e congrès que cela a été introduit. Nous estimons qu’il faut revenir à la situation antérieure.
Pour vous, les questions d’âge doivent être supprimées au niveau des textes du parti?
Pour les conditions d’éligibilité, c’est ce que nous avons indiqué. On va discuter de cette question au congrès. Actuellement, je crois que c’est 70 ans. Si vous avez 70 ans, vous ne pouvez pas être candidat à la présidence du parti. C’est ce que disent les statuts en ce moment. Quand vous regardez, ça ressemble étrangement aux conditions d’éligibilité à la présidence de la République.
N’êtes-vous pas en train de tailler des textes pour faire à nouveau du président Bédié, président de votre parti ?
Non, non, ce n’est pas du tout le cas. On peut avoir d’autres personnes qui peuvent se retrouver dans la même situation. Je ne citerai pas le président Félix Houphouët-Boigny. C’est au 11e congrès que cette disposition a été introduite. Nous pensons que ce n’est pas démocratique. Je peux être âgé et apporter mon expérience au parti. Je peux être âgé et avoir l’esprit très jeune, l’esprit très novateur. Par contre, je peux avoir 25 ans et avoir un esprit très rétrograde.
Vous avez remis les conclusions de vos travaux au président Bédié. Que va-t-il se passer concrètement maintenant ?
Les conclusions des travaux ont effectivement été remises au président du parti. Et il a demandé qu’on remette une copie au secrétaire général. Les Statuts et règlement intérieur indiquent un peu comment le congrès doit être organisé. Ce qui a été fait sera présenté au Bureau politique qui va retenir les grandes lignes de ce qui va être fait. Le Bureau politique va adopter les propositions que le président du parti va lui faire. Le président du parti a donc le dossier en main maintenant. Au prochain Bureau politique, il va tracer les grandes lignes. Il aura alors un comité d’organisation qui sera désigné pour organiser le congrès.
Quand commence alors le travail du secrétaire général ?
Son travail est permanent. Il fait son travail selon les dispositions des textes. Le superviseur des travaux du congrès, c’est le président du parti. Et le secrétaire général est le superviseur délégué.
Avez-vous, durant votre travail, discuté de la possibilité pour votre parti d’avoir un candidat en 2015?
Non, on n’en a pas parlé. Ce n’est pas notre rôle. Pour cette question, ce sont les organes, quand on va sortir du congrès, qui vont décider. Sinon, ce n’était pas notre rôle. Les nouveaux organes qui vont sortir du congrès vont décider. Nous, on nous a simplement demandé de regarder les textes, voir comment le Pdci doit toujours avoir sa place sur l’échiquier politique national. Ce qu’il faut savoir, si tant est que le Pdci doit avoir un candidat, ce candidat sera désigné au cours d’une convention. Et cette convention va investir le candidat que le parti aura choisi dans l’année de l’élection (...)
In Le Nouveau Réveil n°3378 des 4 et 5 mai 2013