L’évènement au parti sexagénaire, c’est la tenue de ses assises nationales. Les militants PDCI aux Etats-Unis se prononcent sur l’alliance des Houphouëtistes (RHDP) et les troubles à l’Université. Interview-vérité via internet avec Sosthène Coffi, Secrétaire général de la Délégation PDCI-RDA de Washington DC et président du comité de base de Philadelphie.
En octobre prochain, se tient le 12è Congrès du PDCI-RDA. Comment la délégation de votre parti aux Etats-Unis a-t-elle accueilli cette nouvelle ?
Nous avons accueilli cette nouvelle avec beaucoup de satisfaction, car nous qui sommes les premiers animateurs du parti aux Etats-Unis d’Amérique, cela nous conforte dans nos positions auprès de nos sympathisants américains. Notamment les responsables du parti Républicain américain avec lesquels nous échangeons régulièrement sur la position du PDCI-RDA concernant des sujets d’actualité. Aussi bien sur la démocratie en Côte d’Ivoire qu’au sein de notre parti. Aussi, nos militants ici se sont-ils rendu compte que le parti les associe à la vie du parti. Ce congrès sera le rendez-vous de la révolution des pensées et des habitudes des militants que nous sommes, surtout nos jeunes qui doivent intégrer les organes du parti, depuis les hameaux en passant par les villages jusqu’aux villes.
Il se tient en ce moment des travaux préparatoires de ces assises. Votre délégation a-t-elle été approchée pour livrer ses réflexions ?
Oui, nous avons eu notre secrétaire général (NDLRR :Pr Alphonse Djédjé Mady) avec qui nous sommes de manière périodique en contact. Il nous a dit ceci : « quand nous serons avancés dans les travaux préparatoires, nous vous tiendrons informer ». Vous savez, participer à un Congrès du PDCI-RDA ou au Prix Félix Houphouët-Boigny à Paris ne nous pose aucun problème. Nous sommes dans un contexte nouveau où nous payons nous-mêmes nos billets d’avion et notre séjour. Le plus important, c’est de nous insérer dans les commissions de travail pour que nous partagions notre petite expérience sur les différents sujets débattus au Congrès.
Quelle part comptez-vous prendre à ce Congrès, et quelle place voudriez-vous que le PDCI accorde aux délégations extérieures ?
Vous savez, contrairement aux idées reçues, le PDCI-RDA est très structurée. Nos cadres sur place et surtout le Secrétariat Général saura où notre contribution sera utile. Nous n’avons pas de place à réclamer plus que les autres structures du parti. Nous estimons néanmoins qu’il faudra revoir les techniques d’approche de notre parti dans la Diaspora ivoirienne. Il faudra absolument revoir et éliminer quelques méthodes qui ne sont plus efficaces pour le rayonnement du PDCI-RDA à l’extérieur.
Que proposez-vous donc pour rendre les délégations extérieures plus efficaces à l’avenir ?
Comme je viens de le mentionner, il y a des retouches à faire même si la feuille de route assignée à laDélégation Générale est parfaite. Le problème se situe au niveau des Délégations. Il y en a trop et leurs créations ne respectent pas les textes de notre parti. Par exemple, il est dit à l’article 21 qu’il ne peut y avoir de délégation sans sections de base, puisque la Délégation Générale devrait renfermer toutes les sections du parti dans le pays ou la ville donnée. Ici ce n’est pas les cas et cela pose de sérieux problèmes. Nous sommes dans une situation où, comme le dit l’adage américain "too many chiefs no Indians" s’applique. Les nominations ou les candidats aux postes de Délégués ne devraient pas se faire par cooptation, sur des données non vérifiées ou par relation. Cela affaiblit le parti à l’extérieur, puisque ce genre de délégués parlent de leurs connaissances et soutiens au sein des instances du parti, à la place des débats pour convaincre les militants des autres partis à adhérer aux idéaux du PDCI-RDA. Je vais m’arrêter à ce niveau.
Particulièrement, comment se porte la Délégation PDCI-RDA à Washington ?
La Délégation Générale du PDCI-RDA à Washington DC se porte bien. Nous avons pleinement rempli notre mission aux dernières élections présidentielles à travers des manifestions politiques, des conférences, le recensement et l’inscription de nos militants sur la liste électorale, etc. Enfin, le transfert des voix des militants PDCI-RDA au deuxième tour à 100% au candidat RHDP. J’aimerais dire un grand merci à notre Délégué Général, le camarade Brizoua Kouassi, pour le dévouement avec lequel il a conduit toutes les étapes que nous avons traversées jusqu’à l’élection du président Alassane Ouattara. Un grand merci au nom de tous les militants qui lui sont restés fidèles.
Récemment, KKB, le président de la jeunesse du PDCI a fustigé la coalition RHDP. Des propos qui continuent de faire des vagues. Comment votre Délégation a-t-elle appréhendé cette sortie ?
La sortie du député KKB a été reçue avec beaucoup de satisfaction au sein de nos militants. Nous estimons que l’honorable a revu sa cible qui est effectivement le RHDP et pas Bédié, comme nous le lui avons signifié pendant son séjour américain. Il a dit beaucoup de vérités que le RDR et ses alliés veulent nous faire avaler comme cette histoire de premier parti national. Si cela était avéré, pourquoi alors s’acharner sur le RHDP? KKB a aussi fustigé la violence comme moyen d’accession à des postes électifs comme cela ça été le cas lors des législatives et les municipales, où des ont usé de tous les moyens illégaux pour vouloir influencer ou modifier les résultats à leur avantage.
A votre avis, le RHDP qui a huit ans peut-elle avoir une candidature unique à la présidentielle de 2015 ?
Soyons clairs sur le débat concernant le RHDP. Il peut avoir un candidat RHDP en 2015, comme le PDCI-RDA peut avoir un candidat. Nous sommes quand même dans un pays démocratique, et puis il n’est écrit nulle part que les partis membres du RHDP ne peuvent avoir de candidat. Dans le schéma où la direction du parti, à travers des combines et contre l’aspiration des militant ça se met dans cette histoire, ca sera la deuxième mort du Président Houphouët-Boigny et je peux vous garantir que ce ne sera pas facile, ce deuxième assassinat.
Les accusations de KKB sur l’attitude du RDR sont-elles fondées. Comment ses propos ont été ressentis par vos alliés du RDR aux Etats-Unis ?
L’honorable KKB a dit des vérités qui sont vérifiables et vécues par tous ceux qui se sont battus pour la victoire du candidat RHDP. KKB était à l’hôtel du Golf comme tout le reste, alors il est bien placé pour parler des tares de cette alliance ou coalition. Et puis nous, à la Délégation Générale de Washington DC, nous nous sommes battus, nous avions fait des palabres avec des sections du RDR en son temps. Apres la victoire, ils ne nous disent même plus bonjour, à plus forte raison parler d’une quelconque coalition RHDP aux Etats-Unis. Nous refusons de discréditer le parti (article 10). Le RHDP est inexistant aux Etats- Unis. J’ai ri quand j’ai lu l’interview du président Anaky concernant le RHDP aux Etats-Unis et l’espoir qu’il place en lui.
L’actualité, c’est aussi les troubles constatés depuis peu à l’Université ? Quels commentaires faites-vous de ce remue-ménage ?
Il faut démocratiser la vie estudiantine sur le campus. Il faut permettre à toutes les associations d’étudiants qui respectent les critères requises à la formation d’association d’exister. Il ne faut pas avoir sur nos campus des groupes autorisés et des groupes non autorisés. Cela crée des tensions qui sont le résultat des frustrations. Cette pratique, il faut le reconnaître date de l’ère du président Houphouët. Cela doit changer.
Après les efforts du gouvernement pour remettre à neuf les universités ivoiriennes, pensez-vous que l’attitude des étudiants est-elle justifiée ?
Seuls les étudiants peuvent nous parler de leurs conditions de travail dans les amphis. Je n’ai pas encore eu l’occasion de visiter l’Université Félix Houphouët- Boigny et je refuse de me fier rien qu’aux photos. Il faut aussi arrêter d’infantiliser et de dénigrer les étudiants, ils n’ont pas toujours tord. Ce que nous voyons est la conséquence de l’arrogance de nos dirigeants actuels. Ils n’écoutent pas les étudiants qui posent les vrais problèmes des étudiants mais plutôt ceux d’entre eux qui cherchent à faire plaisir à l’administration. Eux qui, le plus souvent, ont des avantages par rapport aux autres. Tout cela n’est pas fait pour former des hommes et des femmes de demain.
Interview réalisée par
Guillaume KOUASSI
En octobre prochain, se tient le 12è Congrès du PDCI-RDA. Comment la délégation de votre parti aux Etats-Unis a-t-elle accueilli cette nouvelle ?
Nous avons accueilli cette nouvelle avec beaucoup de satisfaction, car nous qui sommes les premiers animateurs du parti aux Etats-Unis d’Amérique, cela nous conforte dans nos positions auprès de nos sympathisants américains. Notamment les responsables du parti Républicain américain avec lesquels nous échangeons régulièrement sur la position du PDCI-RDA concernant des sujets d’actualité. Aussi bien sur la démocratie en Côte d’Ivoire qu’au sein de notre parti. Aussi, nos militants ici se sont-ils rendu compte que le parti les associe à la vie du parti. Ce congrès sera le rendez-vous de la révolution des pensées et des habitudes des militants que nous sommes, surtout nos jeunes qui doivent intégrer les organes du parti, depuis les hameaux en passant par les villages jusqu’aux villes.
Il se tient en ce moment des travaux préparatoires de ces assises. Votre délégation a-t-elle été approchée pour livrer ses réflexions ?
Oui, nous avons eu notre secrétaire général (NDLRR :Pr Alphonse Djédjé Mady) avec qui nous sommes de manière périodique en contact. Il nous a dit ceci : « quand nous serons avancés dans les travaux préparatoires, nous vous tiendrons informer ». Vous savez, participer à un Congrès du PDCI-RDA ou au Prix Félix Houphouët-Boigny à Paris ne nous pose aucun problème. Nous sommes dans un contexte nouveau où nous payons nous-mêmes nos billets d’avion et notre séjour. Le plus important, c’est de nous insérer dans les commissions de travail pour que nous partagions notre petite expérience sur les différents sujets débattus au Congrès.
Quelle part comptez-vous prendre à ce Congrès, et quelle place voudriez-vous que le PDCI accorde aux délégations extérieures ?
Vous savez, contrairement aux idées reçues, le PDCI-RDA est très structurée. Nos cadres sur place et surtout le Secrétariat Général saura où notre contribution sera utile. Nous n’avons pas de place à réclamer plus que les autres structures du parti. Nous estimons néanmoins qu’il faudra revoir les techniques d’approche de notre parti dans la Diaspora ivoirienne. Il faudra absolument revoir et éliminer quelques méthodes qui ne sont plus efficaces pour le rayonnement du PDCI-RDA à l’extérieur.
Que proposez-vous donc pour rendre les délégations extérieures plus efficaces à l’avenir ?
Comme je viens de le mentionner, il y a des retouches à faire même si la feuille de route assignée à laDélégation Générale est parfaite. Le problème se situe au niveau des Délégations. Il y en a trop et leurs créations ne respectent pas les textes de notre parti. Par exemple, il est dit à l’article 21 qu’il ne peut y avoir de délégation sans sections de base, puisque la Délégation Générale devrait renfermer toutes les sections du parti dans le pays ou la ville donnée. Ici ce n’est pas les cas et cela pose de sérieux problèmes. Nous sommes dans une situation où, comme le dit l’adage américain "too many chiefs no Indians" s’applique. Les nominations ou les candidats aux postes de Délégués ne devraient pas se faire par cooptation, sur des données non vérifiées ou par relation. Cela affaiblit le parti à l’extérieur, puisque ce genre de délégués parlent de leurs connaissances et soutiens au sein des instances du parti, à la place des débats pour convaincre les militants des autres partis à adhérer aux idéaux du PDCI-RDA. Je vais m’arrêter à ce niveau.
Particulièrement, comment se porte la Délégation PDCI-RDA à Washington ?
La Délégation Générale du PDCI-RDA à Washington DC se porte bien. Nous avons pleinement rempli notre mission aux dernières élections présidentielles à travers des manifestions politiques, des conférences, le recensement et l’inscription de nos militants sur la liste électorale, etc. Enfin, le transfert des voix des militants PDCI-RDA au deuxième tour à 100% au candidat RHDP. J’aimerais dire un grand merci à notre Délégué Général, le camarade Brizoua Kouassi, pour le dévouement avec lequel il a conduit toutes les étapes que nous avons traversées jusqu’à l’élection du président Alassane Ouattara. Un grand merci au nom de tous les militants qui lui sont restés fidèles.
Récemment, KKB, le président de la jeunesse du PDCI a fustigé la coalition RHDP. Des propos qui continuent de faire des vagues. Comment votre Délégation a-t-elle appréhendé cette sortie ?
La sortie du député KKB a été reçue avec beaucoup de satisfaction au sein de nos militants. Nous estimons que l’honorable a revu sa cible qui est effectivement le RHDP et pas Bédié, comme nous le lui avons signifié pendant son séjour américain. Il a dit beaucoup de vérités que le RDR et ses alliés veulent nous faire avaler comme cette histoire de premier parti national. Si cela était avéré, pourquoi alors s’acharner sur le RHDP? KKB a aussi fustigé la violence comme moyen d’accession à des postes électifs comme cela ça été le cas lors des législatives et les municipales, où des ont usé de tous les moyens illégaux pour vouloir influencer ou modifier les résultats à leur avantage.
A votre avis, le RHDP qui a huit ans peut-elle avoir une candidature unique à la présidentielle de 2015 ?
Soyons clairs sur le débat concernant le RHDP. Il peut avoir un candidat RHDP en 2015, comme le PDCI-RDA peut avoir un candidat. Nous sommes quand même dans un pays démocratique, et puis il n’est écrit nulle part que les partis membres du RHDP ne peuvent avoir de candidat. Dans le schéma où la direction du parti, à travers des combines et contre l’aspiration des militant ça se met dans cette histoire, ca sera la deuxième mort du Président Houphouët-Boigny et je peux vous garantir que ce ne sera pas facile, ce deuxième assassinat.
Les accusations de KKB sur l’attitude du RDR sont-elles fondées. Comment ses propos ont été ressentis par vos alliés du RDR aux Etats-Unis ?
L’honorable KKB a dit des vérités qui sont vérifiables et vécues par tous ceux qui se sont battus pour la victoire du candidat RHDP. KKB était à l’hôtel du Golf comme tout le reste, alors il est bien placé pour parler des tares de cette alliance ou coalition. Et puis nous, à la Délégation Générale de Washington DC, nous nous sommes battus, nous avions fait des palabres avec des sections du RDR en son temps. Apres la victoire, ils ne nous disent même plus bonjour, à plus forte raison parler d’une quelconque coalition RHDP aux Etats-Unis. Nous refusons de discréditer le parti (article 10). Le RHDP est inexistant aux Etats- Unis. J’ai ri quand j’ai lu l’interview du président Anaky concernant le RHDP aux Etats-Unis et l’espoir qu’il place en lui.
L’actualité, c’est aussi les troubles constatés depuis peu à l’Université ? Quels commentaires faites-vous de ce remue-ménage ?
Il faut démocratiser la vie estudiantine sur le campus. Il faut permettre à toutes les associations d’étudiants qui respectent les critères requises à la formation d’association d’exister. Il ne faut pas avoir sur nos campus des groupes autorisés et des groupes non autorisés. Cela crée des tensions qui sont le résultat des frustrations. Cette pratique, il faut le reconnaître date de l’ère du président Houphouët. Cela doit changer.
Après les efforts du gouvernement pour remettre à neuf les universités ivoiriennes, pensez-vous que l’attitude des étudiants est-elle justifiée ?
Seuls les étudiants peuvent nous parler de leurs conditions de travail dans les amphis. Je n’ai pas encore eu l’occasion de visiter l’Université Félix Houphouët- Boigny et je refuse de me fier rien qu’aux photos. Il faut aussi arrêter d’infantiliser et de dénigrer les étudiants, ils n’ont pas toujours tord. Ce que nous voyons est la conséquence de l’arrogance de nos dirigeants actuels. Ils n’écoutent pas les étudiants qui posent les vrais problèmes des étudiants mais plutôt ceux d’entre eux qui cherchent à faire plaisir à l’administration. Eux qui, le plus souvent, ont des avantages par rapport aux autres. Tout cela n’est pas fait pour former des hommes et des femmes de demain.
Interview réalisée par
Guillaume KOUASSI