Soixante. C’est le nombre de jours qu’avaient les juges de la Cour pénale internationale pour donner leur verdict. Après avoir écouté l’Accusation, la Défense et les témoins, les jugent devraient en principe confirmer ou infirmer, à partir de demain, les charges retenues contre Laurent Gbagbo dans le procès qui l’oppose au Bureau du procureur de la CPI. Les juges de La Haye disposent pour ce faire, selon le Statut de Rome, de deux mois pour statuer sur les arguments de la Défense, l’Accusation et les avocats des témoins. Le délai de soixante (60) jours a commencé à courir depuis le 2 avril 2013 dernier, suite au dépôt de la dernière requête écrite par la Défense en complément de ce qui a été présenté lors des audiences. Ce qui signifie que le dimanche 2 juin prochain, la Cour pénale internationale doit être en mesure de rendre public le verdict confirmant ou non les charges retenues contre l’ancien dictateur. Les juges peuvent confirmer ou rejeter, en tout ou en partie, les charges ou bien demander au Procureur de modifier les charges ou d’apporter un complément d’éléments de preuve. La décision peut être par écrit seulement, ou bien lue par les juges lors d’une audience publique. La décision était plus ou moins attendue tard dans la nuit. Mais les juges de La Haye n’avaient apparemment pas encore pris une décision. Mais comme le stipule le Statut de Rome, cela ne saurait tarder. Le procureur de la CPI, la juge Fatou Bensouda, avait annoncé les couleurs le jeudi 23 mai dernier, en affirmant que, vu le dossier qui est en sa possession, il y a peu de chance que l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo échappe à la justice pénale internationale. Malgré les pressions subies, en ce moment, à travers les déclarations tonitruantes de l’Union africaine, la procureure de La Haye est restée droite dans sa toge noire. Face aux accusations de racisme à l’égard de la CPI, elle a tenu à dire ceci : «Nous savons tous qui sont ces voix. Ce sont les voix de ceux qui cherchent à protéger les auteurs de ces crimes. Ces voix ne soutiennent pas les victimes des crimes ». La procureure de la CPI a précisé que « les vraies victimes sont les victimes des crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide, pas ceux qui commettent ces crimes », a-t-elle assené. Déjà, à quelques heures de la proclamation du verdict, le camp Gbagbo tente de manipuler l’opinion publique. Hier dans un tweet sur les réseaux sociaux, le Pr Dov Jacob, l’un des avocats de l’ancien président a écrit ceci : « Je viens juste de réaliser qu’il y a des dimensions politiques dans le débat juridique… Mes illusions se sont évaporées...». Une tentative de préparer les partisans de Laurent Gbagbo si d’aventure la CPI confirmait les charges contre lui ? C’en a tout l’air. Toujours est-il que le verdict de la CPI est impatiemment attendu. Même certaines informations font état d’un report jusqu’en août prochain.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly