Le cycle des élections a pris fin. La tenue des dernières élections régionales et municipales le 21 avril dernier est venue clore la trop longue période électorale commencée depuis le 30 octobre 2010. Cette période d’oxygénation nécessaire à toute démocratie est maintenant derrière les Ivoiriens. Un cycle électoral vient de se terminer. Un autre va bientôt commencer. Avec de nouveaux défis. Parmi lesquels figure en première place la prochaine élection présidentielle de 2015. Cette échéance primordiale nécessite qu’on s’y prépare longtemps d’avance. Surtout que les dernières élections ne se sont pas déroulées parfois comme on le souhaitait. Les résultats plus ou moins mitigés obtenus par les partis politiques traditionnels au cours de ces élections donnent matière à réflexion et obligent les uns et les autres à marquer un temps d’arrêt. Le PDCI-RDA, parti doyen de la scène politique ivoirienne, l’a compris. C’est la raison pour laquelle la formation politique du président Henri Konan Bédié a décidé d’organiser un congrès à parti du 5 octobre prochain, pour tirer les leçons des deux années électorales et parler de l’avenir du parti fondé par le président Félix Houphouët-Boigny en 1946. Au dernier bureau politique du 23 mai dernier, le président du PDCI-RDA a déjà annoncé les couleurs et donné les grandes orientations de ce congrès. Il ne s’agira pas de rupture totale, comme l’avaient annoncé certains analystes. Encore moins d’une quelconque alliance avec un autre parti. Mais il s’agira, à l’analyse du discours inaugural prononcé par le président Bédié à ce bureau politique, de consolider l’alliance avec les autres partis du RHDP et renouveler les instances statutaires du parti qui a fêté ses 67 ans le 30 avril dernier. Conscient des nouveaux défis qui se présentent à trois ans de 2015, le PDCI-RDA ne veut pas être surpris. Quoi de plus idéal qu’un congrès pour se projeter dans le futur et anticiper. Si au PDCI-RDA, les choses se précisent, du moins en ce qui concerne l’organisation d’un congrès ordinaire, ce n’est pas le cas au RDR. A la rue Le Pic, tout laisse croire que la tenue d’un congrès n’est pas à l’ordre du jour. Pourtant, les résultats des dernières élections qui a vu le règne des candidats indépendants, démontrent qu’il est temps pour le parti à la case verte de marquer un temps d’arrêt pour faire un diagnostic lucide et courageux de ses deux ans d’exercice du pouvoir. Depuis un certain temps, la base du RDR grogne. Les militants du RDR ne sont pas du tout satisfaits de la manière dont leur parti est dirigé et géré en ce moment. De plus en plus, des voix se lèvent pour décrier ce qu’elles appellent « une gestion patrimoniale » du RDR. Aux élections législatives partielles de février 2013, les militants et sympathisants avaient donné un signal fort à la direction de la formation domiciliée à la rue Le Pic. Mais le « on vous a compris» de la haute direction du parti au pouvoir n’a pas été traduit en actes sur le terrain. Au point que le désamour actuel a failli coûter cher, en termes de représentativité, au parti du président Alassane Ouattara. Certes la plupart des candidats indépendants proches du RDR sont revenus dans la case. Mais le grand nombre de candidats indépendants élus, la maigre récolte aux élections municipales à Abidjan et la défaite désormais consommée de son secrétaire général, le ministre Amadou Soumahoro, appellent la grande famille des Républicains à s’asseoir pour faire un bilan et tirer les leçons pour l’avenir. Car comme disent les sages : « Celui qui refuse de voir ses erreurs ou les oublie est condamné à les reproduire ». Aujourd’hui, le RDR ressemble à un athlète qui est à la recherche d’un second souffle. Et tant qu’il ne s’arrêtera pas pour souffler un peu, il sera difficile pour lui d’avancer. Comme remède à tout ce qui se passe en ce moment à la rue Le Pic, certains estiment qu’il faut appliquer les résolutions du dernier congrès du RDR organisé en février 2008. Mais pour la plupart des militants et sympathisants, l’idéal serait la tenue d’un congrès avant la fin de l’année, à l’instar du PDCI-RDA. Car pour les tenants de cette hypothèse, le RDR ne peut pas continuer ainsi. Au risque de compromettre la réélection du président Alassane Ouattara en 2015. Alors à quand la tenue du prochain congrès du RDR ? La balle est dans le camp de la haute direction.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly
