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Société Publié le mercredi 5 juin 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Chronique : Violence dans les universités publiques rebelote

© L’intelligent d’Abidjan Par ISSOUF SANOGO
Université de Cocody : le calvaire des étudiants aux arrêts de bus.
Jeudi 16 mai 2013. Abidjan. Après les cours, les étudiants de l`Université Félix Houphouët-Boigny doivent patienter dans une longue file d`attente avant d`avoir accès aux bus.
La violence est de retour en milieu estudiantin, dit-on. Etait-elle réellement partie ? La célérité avec laquelle les machettes, les couteaux et les gourdins ont ressurgi laissent à penser qu’ils n’étaient pas bien loin.

Ce n’était donc pas la vétusté des bâtiments, l’absence de clôture, la vieillesse de la peinture, l’entrée des taxis dans l’enceinte du bâtiment, qui attisaient la fibre agressive des uns et des autres ! En effet, l’université « nouveau format » se voit également frappée de la même malédiction que l’ancienne : des violences gratuites pour soutenir des revendications que l’on aurait bien pu faire verbalement.

Ou alors, est-ce le sous-équipement des infrastructures, le catalyseur des débordements regrettables ? Vu que les étudiants d’hier et d‘aujourd’hui continuent de se plaindre de manque de micro, de climatisation défaillante, de problème d’électricité et de laboratoires, etc…
Le mal qui ronge nos universités ne date pas d’hier. Il est profond et les promesses faites du bout des lèvres ne paraissent pas l’outil le plus approprié pour l’atteindre.

Qui a appris aux jeunes que la voie des armes est la meilleure ? Non, inutile de suivre mon regard qui aurait bien du mal à englober tous ceux qui à un moment ou à un autre de leur vie ont fait ce choix délibéré ou pousser sciemment d’autres à le faire. Même si leur discours a changé depuis, les séquelles sont là. Et malheureusement, cela met à mal leur crédibilité quant à des appels à la non violence, à la retenue, au pacifisme.

Alors quelle solution pour nos universités publiques ? Les fauteurs de troubles radiés, blâmés, avertis ? Ces sanctions représentent-elles vraiment quelque chose aux yeux de ceux qui tailladent sans vergogne un de leur semblable avec des tessons de bouteilles ou des couteaux ? Celui qui n’a pas de scrupule à abattre un gourdin sur la tête nue d’un de ses camarades, sera-t-il franchement intimidé par la « menace » d’un renvoi de l’Université ?

Soyons sérieux ! Quelle solution ? Une CDVR à l’échelle estudiantine ? On a déjà bien du mal à l’échelle nationale !

On continuera sans doute longtemps de réfléchir sur les mesures à prendre pour épurer l’Université, la rendre à nouveau potable et propice à un apprentissage sain et sécurisé. Cependant c’est le lieu de rappeler que détruire est plus facile que construire. Ceux qui ont pris un malin plaisir autrefois à distiller le venin de la violence dans les universités pensaient peut-être qu’il s’agissait d’un acte anodin qui servirait leur cause et finirait par disparaître. Mais force est de constater que le venin est toujours là. Il continue d’empoisonner les étudiants, génération après génération. Il ne s’agit plus seulement de désarmer les mains. Il faut également se pencher sur les cœurs et les pensées. C’est un travail de longue haleine que nos devanciers auraient pu nous épargner en ayant la sagesse depuis leur jeune âge milité en faveur des valeurs qu’ils prônent aujourd’hui.

On ne peut revenir en arrière malheureusement. Nous devons supporter cet héritage sanglant que nos pères nous ont laissé, sans toutefois nous y habituer. Constamment nous devons avoir à l’esprit la recherche d’une solution durable pour nos universités, si ce n’est pour nous, au moins pour nos enfants.

www.yehnidjidji.com

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