La Côte d’Ivoire, premier producteur et exportateur de cacao, premier producteur africain d’hévéa et de l’anacarde, cinquième producteur mondial de palmier à huile n’arrive toujours pas à asseoir une politique de transformation de ses matières premières.
L’agriculture est à la fois le patrimoine et l’avenir de la Côte d’Ivoire. Pour le pays exploite mieux ce secteur, la transformation devrait être une priorité pour les autorités. Premier producteur et exportateur de cacao au monde avec 40% de la production mondiale, le pays fait la pluie et le beau temps sur ce marché international. Avec au moins 15% du PIB, 40% des recettes d’exportation, cette filière a été réformée en priorité l’année dernière. Cette réforme permet une bonne rémunération des planteurs, soit 60% du prix du cacao à l’exportation. Après quelques mois de fonctionnement, le nouveau système a fait ses preuves et remis de l’ordre dans une filière devenue quelque peu anarchique. La hausse des revenus des planteurs devrait permettre de faire face au vieillissement des vergers par leur renouvellement à partir de semences nouvelles qui augmenteront la productivité à l’hectare. « L’idée est d’améliorer les intrants au lieu d’augmenter les surfaces de production », indique-t-on au ministère de l’Agriculture. Toutefois, l’un des grands défis à relever par le gouvernement est la transformation du cacao sur place. Actuellement, 30 % de la production est transformée dont moins de 1,5 % en produits finis (chocolat) alors que l’objectif du gouvernement est de porter ce taux à 75%. A côté de cette culture de rente, se trouve l’hévéa. Les plantations de café-cacao diminuent au dépend de cette filière. Cette culture dont la production est soutenue par une très forte demande mondiale, suscite une véritable frénésie en Côte d’Ivoire, où elle se développe à grande vitesse depuis le milieu des années 2000. Aujourd’hui, 70% de sa production est destinée à l’industrie pneumatique européenne. De très bonne qualité, l’hévéa ivoirien est l’un des plus productifs au monde et sa résistance lui permet d’être introduit dans les zones septentrionales sèches du pays, préservant ainsi les forêts existantes tout en diffusant du revenu dans des régions pauvres. La Côte d’Ivoire est le pays africain qui produit 231.000 Tonnes et transforme moins de 2% pour la fabrication de matelas, poire à lavement... Filière très dynamique, l’anacarde autre nom de la noix de cajou était à peine cultivé, il y a dix ans. Son essor a commencé sous la pression de la demande indienne, elle s’est développée durant les années de crise, et le niveau de sa production actuelle est notamment le fruit de l’arrivée à maturité de ses plants, qui, résistants, ont pour vertu de freiner la désertification. Les autorités ivoiriennes considèrent cette filière d’un bon œil : sa transformation et son conditionnement sont une garantie de forte valeur ajoutée : elles requièrent 30 fois plus de main d’œuvre que celle du cacao ! Le groupe singapourien Olam a construit à Bouaké la plus grosse usine de transformation d’anacarde au monde. Avec 400 mille T, le pays ne transforme que 3% (décorticage des amandes, amandes grillées...
D’importants investissements dans le riz
Comme souvent en Afrique, le riz est l’aliment de base en Côte d’Ivoire, qui importe actuellement la moitié de ce qu’elle consomme à des prix mondiaux particulièrement élevés ces dernières années. Le projet d’Abidjan est aujourd’hui non seulement de satisfaire sa consommation interne, mais aussi d’exporter. Pour relancer la production, un accord de partenariat public privé a été a été signé, fin janvier, avec le groupe Louis Dreyfus, leader mondial dans le commerce du riz, pour l’exploitation de 115.000 hectares dans le nord du pays. Ce type de projet, qui permettra de sortir des milliers de ruraux de la pauvreté, devrait être répliqué ailleurs dans le pays. Les groupes Olam et Mimram, concurrents de Louis Dreyfus, sont sur les rangs. L’huile de palme également fait un tabac en Côte d’Ivoire. Sa productivité est impressionnante et rares sont les cultures, à part l’hévéa, à être aussi rentables. Au point que petits fonctionnaires et classes moyennes ivoiriens en plantent pour arrondir leurs salaires ou retraites. La Côte d’Ivoire en est encore qu’un petit producteur, comparée au Libéria, qui en produit douze fois plus, au Congo ou au Gabon. Environ la moitié de la production ivoirienne est assurée par le groupe Sifca, qui transforme pratiquement toute la production nationale, déjà exportée en partie. Le potentiel d’exportation est immense, puisque le déficit en Afrique de l’Ouest est de 80.000 tonnes par an, et pourrait atteindre 1,5 million de tonnes en 2020. La première et la deuxième transformation de l’huile de palme sont déjà réalisées à 95% sur place (huile de table et savonneries). Son défaut : les risques qu’il fait peser en matière de déforestation. La diversification du secteur est déjà en route, avec l’apparition de nouvelles productions ou la montée en puissance de plus traditionnelles : anacarde, riz, palmier à huile et hévéa. Avec un leitmotiv : encourager la production villageoise et la transformation par des partenaires privés, qui devrait concerner à terme la moitié de tous les produits confondus.
B.SORO
L’agriculture est à la fois le patrimoine et l’avenir de la Côte d’Ivoire. Pour le pays exploite mieux ce secteur, la transformation devrait être une priorité pour les autorités. Premier producteur et exportateur de cacao au monde avec 40% de la production mondiale, le pays fait la pluie et le beau temps sur ce marché international. Avec au moins 15% du PIB, 40% des recettes d’exportation, cette filière a été réformée en priorité l’année dernière. Cette réforme permet une bonne rémunération des planteurs, soit 60% du prix du cacao à l’exportation. Après quelques mois de fonctionnement, le nouveau système a fait ses preuves et remis de l’ordre dans une filière devenue quelque peu anarchique. La hausse des revenus des planteurs devrait permettre de faire face au vieillissement des vergers par leur renouvellement à partir de semences nouvelles qui augmenteront la productivité à l’hectare. « L’idée est d’améliorer les intrants au lieu d’augmenter les surfaces de production », indique-t-on au ministère de l’Agriculture. Toutefois, l’un des grands défis à relever par le gouvernement est la transformation du cacao sur place. Actuellement, 30 % de la production est transformée dont moins de 1,5 % en produits finis (chocolat) alors que l’objectif du gouvernement est de porter ce taux à 75%. A côté de cette culture de rente, se trouve l’hévéa. Les plantations de café-cacao diminuent au dépend de cette filière. Cette culture dont la production est soutenue par une très forte demande mondiale, suscite une véritable frénésie en Côte d’Ivoire, où elle se développe à grande vitesse depuis le milieu des années 2000. Aujourd’hui, 70% de sa production est destinée à l’industrie pneumatique européenne. De très bonne qualité, l’hévéa ivoirien est l’un des plus productifs au monde et sa résistance lui permet d’être introduit dans les zones septentrionales sèches du pays, préservant ainsi les forêts existantes tout en diffusant du revenu dans des régions pauvres. La Côte d’Ivoire est le pays africain qui produit 231.000 Tonnes et transforme moins de 2% pour la fabrication de matelas, poire à lavement... Filière très dynamique, l’anacarde autre nom de la noix de cajou était à peine cultivé, il y a dix ans. Son essor a commencé sous la pression de la demande indienne, elle s’est développée durant les années de crise, et le niveau de sa production actuelle est notamment le fruit de l’arrivée à maturité de ses plants, qui, résistants, ont pour vertu de freiner la désertification. Les autorités ivoiriennes considèrent cette filière d’un bon œil : sa transformation et son conditionnement sont une garantie de forte valeur ajoutée : elles requièrent 30 fois plus de main d’œuvre que celle du cacao ! Le groupe singapourien Olam a construit à Bouaké la plus grosse usine de transformation d’anacarde au monde. Avec 400 mille T, le pays ne transforme que 3% (décorticage des amandes, amandes grillées...
D’importants investissements dans le riz
Comme souvent en Afrique, le riz est l’aliment de base en Côte d’Ivoire, qui importe actuellement la moitié de ce qu’elle consomme à des prix mondiaux particulièrement élevés ces dernières années. Le projet d’Abidjan est aujourd’hui non seulement de satisfaire sa consommation interne, mais aussi d’exporter. Pour relancer la production, un accord de partenariat public privé a été a été signé, fin janvier, avec le groupe Louis Dreyfus, leader mondial dans le commerce du riz, pour l’exploitation de 115.000 hectares dans le nord du pays. Ce type de projet, qui permettra de sortir des milliers de ruraux de la pauvreté, devrait être répliqué ailleurs dans le pays. Les groupes Olam et Mimram, concurrents de Louis Dreyfus, sont sur les rangs. L’huile de palme également fait un tabac en Côte d’Ivoire. Sa productivité est impressionnante et rares sont les cultures, à part l’hévéa, à être aussi rentables. Au point que petits fonctionnaires et classes moyennes ivoiriens en plantent pour arrondir leurs salaires ou retraites. La Côte d’Ivoire en est encore qu’un petit producteur, comparée au Libéria, qui en produit douze fois plus, au Congo ou au Gabon. Environ la moitié de la production ivoirienne est assurée par le groupe Sifca, qui transforme pratiquement toute la production nationale, déjà exportée en partie. Le potentiel d’exportation est immense, puisque le déficit en Afrique de l’Ouest est de 80.000 tonnes par an, et pourrait atteindre 1,5 million de tonnes en 2020. La première et la deuxième transformation de l’huile de palme sont déjà réalisées à 95% sur place (huile de table et savonneries). Son défaut : les risques qu’il fait peser en matière de déforestation. La diversification du secteur est déjà en route, avec l’apparition de nouvelles productions ou la montée en puissance de plus traditionnelles : anacarde, riz, palmier à huile et hévéa. Avec un leitmotiv : encourager la production villageoise et la transformation par des partenaires privés, qui devrait concerner à terme la moitié de tous les produits confondus.
B.SORO