x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mardi 11 juin 2013 | LG Infos

Interview/Dahi Nestor (Intérimaire de Koua Justin) prévient: «La fin du match n’est pas loin. Bientôt, il fera jour sur la Côte d’Ivoire»

© LG Infos Par PRISCA
Activités des partis politiques : la JFPI anime une conférence de presse sur l`annulation du sit-in
jeudi 04 octobre 2012. Abidjan: Après annulation de leur sit-in par les autorités, la JFPI a animé une conférence de presse au QG du parti sise Cocodi Angré .
Vous étiez avec Koua Justin, secrétaire national par intérim de la Jfpi, lorsqu’il a été enlevé…
Nous étions en séance de travail au Qg. Afin de faire le point à mi-parcours de l’opération «Eveil de conscience ». Et de préparer la rencontre du samedi avec les femmes vendeuses de pagne de Yopougon Kouté. Ainsi que la réunion du bureau national. Nous avons été informés de la présence des militaires au Qg. Nous sommes descendus pour le constater. Une cohorte de 4x4 de Ccdo avait pris position. Ils étaient lourdement armés. On pensait qu’ils étaient là pour voir comment ils allaient sécuriser la manifestation des femmes du parti qui avait lieu le samedi. Nous avons vite déchanté par rapport à leurs agissements. Nous avons compris qu’ils étaient venus pour autre chose. Nous avons demandé au camarade secrétaire national de se mettre à l’abri. Ils nous ont demandé où était Koua Justin. Nous leur avons dit que nous ne savons pas où il se trouve. C’est ainsi qu’ils nous ont pris pour nous envoyer dans le bureau de la secrétaire du Qg. Pendant que certains militaires nous tenaient en respect, d’autres fouillaient les autres bureaux.
Savez-vous où il est détenu ?

Nous ne savons pas. Mais, nous pouvons estimer qu’il se trouve dans les locaux du Ccdo. Puisque c’est cette force qui est venue le chercher.

Pourquoi a-t-il été enlevé ?

Nous pensons que l’opération « Eveil des consciences » commençait à donner des résultats positifs. Cela n’est pas du goût du régime d’Alassane Ouattara. On a pu remarquer la présence lors de son enlèvement du commissaire du 30e arrondissement et une dame lieutenant du même commissariat. Les deux étaient très excités.

Votre structure n’a plus de tête ?

Nous sommes un parti bien structuré et organisé. Après l’enlèvement de notre camarade secrétaire national, nous avons tenu une réunion extraordinaire. Nous avons été désigné comme secrétaire national par intérim en attendant sa libération.

Est-ce que cet enlèvement ne va entamer votre moral ?

C’est parce que le régime ne connaît pas le Front populaire ivoirien. Cet enlèvement de notre camarade nous donne encore du tonus pour mener le combat. Nous n’allons jamais baisser les bras. Ils ont arrêté tous nos dirigeants politiques. Certains sont contraints à l’exil. D’autres ont été tués. Mais nous n’avons pas baissé les bras. Le Président Laurent Gbagbo nous disait : «Si je tombe. Enjambez mon corps et continuez la lutte ». Nous allons continuer cette lutte. Le prix de la liberté, c’est la souffrance. La liberté s’acquiert dans le sang, la boue, la sueur et sous le soleil, la pluie… La liberté n’est pas une ligne droite. Elle est pleine d’embûches. Mais nous saurons les dévier pour arriver. Nous disons au régime que le Front populaire ivoirien est un esprit. L’enlèvement de notre camarade Koua Justin est un épiphénomène. On s’attendait à cette situation. Et nous nous sommes préparés. Nous avons étudié tous les scenarii. Le régime d’Alassane Ouattara se fatigue pour rien. Koua Justin n’était que le porte-parole et le garant d’une ligne.

Quelle est cette ligne ?

C’est la restauration d’un Etat de droit dans notre pays. Et de reconquérir les valeurs et la dignité des Ivoiriens. Il faut que les Ivoiriens se retrouvent à l’aise dans leur pays. Il faut que nous revenions dans un Etat démocratique où les libertés d’expression et de réunion sont de mise. Actuellement, la démocratie a foutu le camp dans notre pays. C’est le règne des arrestations, des enlèvements, des emprisonnements et des tortures. On peut arrêter le combattant. Mais on ne peut pas arrêter le combat. Le combat du régime d’Alassane Ouattara pour faire taire l’opposition est perdue d’avance. Parce que nous allons continuer à dénoncer les dérives de ce régime qui est aux abois. Il a peur. Et il fait n’importe quoi. Tôt ou tard, nous allons asseoir la démocratie dans ce pays. Même au prix de notre vie. Alassane Ouattara et son clan ne font que retarder l’échéance. Nous avons la vérité avec nous. Le camp d’en face a peur. Il tremble de tous ses membres.

De quoi le régime a-t-il peur ?

De la vérité. La décision de la Cour pénale internationale a entraîné une grande panique dans leur camp. Ils ont peur de la libération du Président Laurent Gbagbo. Nous avons à faire à un régime féodal où l’empereur ou le roi règne en maître absolu. Lorsque vous dénoncez ses tares, il abat l’épée sur vous ou il vous met aux arrêts. Pendant combien de temps cette situation va durer.

Selon certaines personnes, ce énième enlèvement montre que le régime n’est pas prêt à aller à la réconciliation ?

Qui vous a dit que ce régime veut la réconciliation. C’est un leurre. Ce régime n’est pas prêt à instaurer un climat de paix dans notre pays. Quand on n’a pas d’arguments nécessaires, on instaure comme mode de gouvernance, la violence. Nous sommes écœurés par ces agissements du régime. Chaque fois, notre siège est l’objet de perquisition. Nous sommes l’objet d’attaque. Dans tous les cas, tout a une fin. Et la fin du match n’est pas loin. Bientôt, il fera jour sur la Côte d’Ivoire. Et les Ivoiriens pourront vivre paisiblement. Nous allons continuer «l’opération éveil des consciences ». En aucun cas, nous allons l’arrêter. Nous allons dérouler notre programme dans ce sens. Le régime doit s’apprêter à arrêter tous les militants de la Jfpi. Parce que nous sommes déterminés. Nous allons continuer notre marche vers l’instauration d’un Etat de droit. Ce régime n’a rien à donner aux Ivoiriens.

Ah bon !

Depuis deux ans, la Côte d’Ivoire s’écroule. Ils ont tout détruit. Aucune solution pour résoudre le problème des Ivoiriens. Toutes les promesses sont mises au placard. En plus, Alassane Ouattara lui-même a reconnu qu’il ne peut pas assurer le développement du pays. Raison pour laquelle, nous invitons tous les démocrates, les militants du Pdci à nous unir pour sauver la mère patrie qui est en train de sombrer sous Alassane Ouattara. Ce régime se fout des Ivoiriens. Il a créé la misère et la pauvreté dans ce pays. Maintenant, il veut un autre mandat. C’est de la foutaise. La seule chose qui préoccupe Ouattara, c’est sa réélection. La souffrance des populations, il n’en a cure.

Vous n’avez pas peur d’être arrêté à votre tour ?

Avoir peur de quoi ? Quelqu’un qui est couché peut-il tomber ? Nous sommes prêts à tout. Pourquoi devons-nous avoir peur de nous faire arrêter ? Ceux qui ont peur n’ont pas leur place dans la lutte. Nous n’avons pas peur. C’est plutôt le régime qui a peur. Il se comporte comme un boxeur qui est groggy sur le ring. Donc, il lance désespérément des poings dans le vide. Même si on nous arrête, la lutte va continuer. Parce qu’il y aura des personnes pour prendre le relais et poursuivre la lutte. Nous n’allons pas nous laisser intimider. Le régime veut nous pousser à baisser la garde. Nous ne le ferons jamais. Nous avons subi tout dans ce pays. Nous avons vu le lion. Nous avons vu sa rougeur. Donc, nous ne savons pourquoi nous allons avoir peur de nous faire arrêter.

Est-ce que Koua Justin n’a pas prêté le flanc ?

En quoi est-il responsable ?

Il était trop «dur» avec le régime…

En quoi était-il «dur» avec le régime ? Le camarade dénonçait les tares du régime. Ce qu’il dit est la réalité. C’est le lot quotidien des Ivoiriens. Les Droits de l’Homme sont bafoués dans ce pays. La liberté d’expression et de réunion est bafouée. Les meetings de l’opposition sont violement réprimés. Les journaux de l’opposition sont constamment suspendus. Et les journalistes convoqués devant la justice. Nous avons plusieurs de nos dirigeants en prison. Leurs comptes sont gelés. Aucun résultat sur le massacre du camp de Nahibly. Les auteurs circulent paisiblement sans être inquiétés. Si dénoncer cette situation de non droit dans notre pays, c’est être dur, alors nous sommes d’accord que le camarade Koua a prêté le flanc. Son enlèvement nous incite à continuer le combat. Nous ne sommes pas les seuls à dénoncer les mauvaises pratiques du régime. Les organisations internationales et nationales de défense des droits ont pondu des rapports accablants contre le régime. Personne n’a eu à dire quelque chose. Nulle part on dit qu’elles étaient très dures avec le régime. Ce sont les propos du camarade Koua Justin qu’on trouve durs. Soyons sérieux. Si on n’a rien à dire on se tait. Nous sommes dans une dynamique. Nous continuerons l’opération « éveil des consciences ». Nous allons respecter à la lettre notre programme. Nous n’allons pas fléchir genou devant Ouattara et ses Dozo. Nous avançons. Car nous sommes dans la vérité. Et nous aurons la victoire avec le Président Laurent Gbagbo. Nous demandons aux militants et aux Ivoiriens d’avoir de l’espoir. L’enlèvement du camarade Koua Justin ne doit en aucun moment les ébranler. Nous devons restés sereins et dignes.

En plus des attaques d’Abengourou et d’Abidjan, le régime l’accuse d’être en contact avec les démobilisés de Bouaké…

C’est un tissu de mensonge qui ne tient pas la route. Le régime n’a rien à dire. Le camarade Koua n’est pas un faiseur de coup d’Etat. C’est un démocrate. Dans tous ses discours, il prône la voie des urnes pour accéder au pouvoir. Nous n’avons pas été éduqués par le Président Laurent Gbagbo dans la prise du pouvoir par les armes.

Il n’y a pas de fumée sans feu

Nous ne savons pas où se trouve le feu pour qu’il y ait la fumée. Que le régime prenne les Ivoiriens au sérieux. Ce n’est pas Koua qui a créé l’ex-rébellion. Il n’a jamais été un chef rebelle. Ce sont les supplétifs de l’ex-rébellion qui grognent aujourd’hui. Ils demandent leur part du gâteau. Notre camarade n’a aucun contact avec ces démobilisés. Alassane Ouattara est en train de conduire le pays droit dans le mur.

Quel message à vos militants ?

Le combat que nous avons commencé va se poursuivre. Les militants et cadres proches du Président Laurent Gbagbo n’ont pas à se morfondre sur ce qui leur arrive. C’est la lutte. C’est une épreuve qui fait partie de la vie d’un homme. Le comportement des nouvelles autorités montre leur frilosité et leur incapacité à trouver des solutions aux problèmes des populations. Les arrestations et la délivrance des mandats d’arrêts sont leurs seules préoccupations. Il ne faut pas désespérer de la vie. Tant qu’il y a la vie, il y a de l’espoir. Il suffit de croire en Dieu. Son temps n’est pas celui des humains. Doucement, doucement car nous sommes pressés. Si la pluie diluvienne ne vous a pas tous emportés, ce n’est pas la rosée de ces derniers jours qui le fera. A travers cette épreuve, le Seigneur veut tester votre degré de foi. Quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finira toujours par arriver. Le temps de Dieu est en train de marcher vers vous. Les signes sont perceptibles. Que les cadres et militants proches du Président Laurent Gbagbo prennent conscience que personne ne viendra mener le combat à leur place. Il faut qu’ils soient fiers d’eux-mêmes.

Interview réalisée par : Yacouba Gbané
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ