Mis aux arrêts par le Ccdo (unité de lutte contre le grand banditisme désormais transformée en police politique), l’ancien président par intérim de la Jeunesse du front populaire ivoirien (Jfpi), Koua Justin est accusé d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Le régime l’accuse aussi d’avoir suscité les mouvements d’humeur des ex-combattants de la rébellion à Bouaké. Des combattants, dont l’opinion s’interroge encore sur le lien que peut avoir Koua Justin avec ceux-ci. Mais elle l’aura compris, c’est une accusation légère et dénuée de tout fondement présentée par la justice partiale du régime Ouattara. Et pour s’en convaincre, bien que Koua Justin ait été mis aux arrêts, les mouvements de démobilisés se poursuivent. Selon l’Agence ivoirienne de presse (Aip), hier, quelque trois cents ex-combattants démobilisés, en colère, manifestaient bruyamment depuis la matinée de ce lundi à Man, pour réclamer leur réinsertion socioprofessionelle. "On a faim", "il y a longtemps qu’on attend notre réinsertion", scandaient notamment les manifestants qui se présentent comme étant des anciens soldats de l’ex-rébellion des Forces nouvelles, et qui, armés de gourdin pour la plupart, se sont regroupés au rond point de la préfecture de Man, écrit l’agence. «Çà aussi c’est Koua Justin ?», s’est interrogé un observateur de la crise ivoirienne. En réalité, les raisons de l’arrestation de Koua Justin se trouvent bien ailleurs. Primo, sa campagne d’éveil des consciences gêne considérablement le fragile pouvoir en place en Côte d’Ivoire. Secundo, le régime a voulu trouver une parade pour expliquer aux bailleurs de fonds que les mouvements d’humeurs des ex-combattants étaient suscités par les pro Gbagbo. Alors qu’il n’en est rien. Ouattara et ses hommes ne sont simplement pas en mesure d’apporter une solution aux problèmes des ex-combattants, au-delà des promesses ronflantes faites à longueur de journée.
Kanigui Sékongo
Kanigui Sékongo