Enfin ! Le Bureau du procureur a réagi. Hier dans une déclaration, le procureur de la Cour pénale internationale, la juge Fatou Bensouda a appelé les Ivoiriens, notamment les victimes, au calme et à faire confiance à la Cour pénale internationale en ce qui concerne l’éclatement de la vérité dans l’affaire “le procureur contre Laurent Gbagbo”. Fatou Bensouda, dans sa déclaration, a rappelé aux uns et aux autres que le souci de « l’impartialité et l’indépendance est au cœur de la CPI en tant qu’institution judiciaire. Par conséquent, la décision des juges de La Haye de reporter leur verdict dans l’audience des confirmations des charges contre Laurent Gbagbo doit être perçue comme une expression de cette volonté d’être exclusivement au service du droit et de la justice. « Nous poursuivrons nos enquêtes, au nom de toutes les victimes, quelle que soit leur origine ethnique ou leur appartenance politique», s’est engagé Mme le procureur de la CPI. Avant de rassurer en ces termes : «Les Ivoiriens doivent garder leur sang-froid et avoir confiance dans la justice qui suivra son cours.» Fatou Bensouda, en ce qui concerne Laurent Gbagbo, a précisé qu’il n’y a pas à s’alarmer. Car, l’ancien chef d’Etat demeure en détention, en dépit de tout ce qui se dit actuellement. «Nous poursuivons notre enquête en Côte d’Ivoire et nous sommes disposés à présenter des éléments de preuve supplémentaires au moment opportun de la procédure», a tenu à assurer le successeur du juge Luis Moreno-Ocampo. Quant à la décision, elle-même, la juge Bensouda a annoncé que son Bureau a décidé de l’attaquer en appel. «Nous avons décidé de demander l’autorisation d’interjeter appel en ce qui concerne trois points : a) le niveau de la preuve applicable au stade de la procédure de confirmation des charges ; b) la question de savoir si chacun des événements qui sous-tendent les éléments contextuels des crimes contre l’humanité doit être établi selon le niveau de la preuve prévu à l’article 61-7 du Statut ; et c) la question de savoir si la Chambre préliminaire peut ordonner à l’Accusation de modifier les éléments factuels sur lesquels reposent ses accusations», explique-t-elle dans sa déclaration. Il faut rappeler que le 3 juin dernier, la Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale à deux juges contre un a décidé d’ajourner son verdict sur l’audience de confirmation des charges contre Laurent Gbagbo dans son procès pour crimes contre l’humanité. Une décision qui a été diversement interprétée et qui crée en ce moment des mécontentements au sein des associations des victimes.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly