Emotion à son comble, douleur et tristesse sur les visages. Le Fama de la plume s’en est allé à jamais. Pour un dernier voyage, le père de « Motus » a confirmé, encore, tout le bien que l’on pensait et disait de lui. En témoignent les nombreux messages de compassion qui affluent depuis son décès brusque et brutal, mardi dernier et la forte mobilisation de ses collègues, amis et connaissance. Malgré la fine pluie qui s’est emparée d’Abidjan, le chroniqueur vedette de votre quotidien préféré, Bakary Nimaga, a été accompagné en « Fama ». Autorités étatiques, parents, ami(es), collègues, collaborateurs, connaissances, sympathisants et fidèles lecteurs de la chronique « Motus » massivement sont sortis pour la levée de corps de celui que nous appelions affectueusement Nim. Il est 11h, l’esplanade d’IVOSEP- Treichville ne désemplit pas. Les places assises ne suffisent plus pour contenir le monde. En fond sonore, une psalmodie du Saint Coran. Dans le recueillement, la tristesse et la douleur assis ou debout, tous attendent de voir pour la dernière fois le « Gouverneur ». Son compagnon de tous les instants Koré Emannuel, Rédacteur en Chef du quotidien Le Patriote étreint par la douleur à du mal à tenir sur les jambes. Une fois la mise en place terminée, une tempête de tristesse s’empare de la foule, quand les porteurs des services mortuaires, à pas réglés, portent la dépouille de Bakary Nimaga vers la chapelle ardente de circonstance. A la vue du cercueil couvert de nappe estampillée de lettres coraniques noires, les moins courageux visiblement étreints par la douleur éclatent en sanglots. Les plus courageux, pour certains en lunettes noires, écrasent des larmes traitresses. Le corps de Nim sur le parvis de l’autel du chapiteau, c’est la consternation. L’émotion est à son comble. Des pleures et des cris fusent. L’Imam Adam Touré tente d’apaiser les douleurs. Dans son homélie, il invite les uns et les autres à être dignes dans la douleur. « Tout être goûtera à la mort. Prions pour le repos de l’âme de notre frère Bakary Nimaga », dit d’une voix nouée par l’émotion, l’Imam de la grande mosquée du Plateau Dokoui. A peine, l’homélie de l’homme de Dieu terminé, le corps de Nimaga est porté dans le corbillard pour son dernier voyage. Aussi tôt, un long cortège de véhicules se dresse et serpente en direction la mosquée de l’Imam Adam Touré au Plateau Dokoui. Trente minutes après avoir essuyé les embouteillages, le corbillard s’immobilise devant la mosquée. Le Ministre Sidiki Konaté, compagnon et ami fidèle du défunt et l’Imam principal de la Grande Mosquée de la Riviéra Golf, Mamadou Traoré, accueillent la dépouille de Nim. Suivront la prière de 13h et la prière mortuaire officiées par le Guide Mamadou Traoré. Au moment où, l’homme de Dieu prie sur la dépouille du « Gouverneur», il pleut des cordes dehors. La fine pluie se mue en une véritable pluie. Nim est pressé de partir. A peine la prière mortuaire terminée que la forte pluie se transforme, cette fois, en un crachin. Le cortège une fois encore s’ébranle vers le cimetière de Wiliamsville. Là, le ministre Alain Lobognon qui, dès que sorti du Conseil des ministres a mis le cap sur le cimetière attendait. Dix minutes après, le corps est déposé sur la berge de la tombe. L’Imam Adam Touré fait, une fois encore, des prières et des bénédictions pour le repos de l’âme du Rédacteur en Chef Adjoint de votre quotidien préféré. Le corps de Nim est porté en terre au moment où ses collaborateurs et collègues fondent littéralement en larmes. C’en est fini, Nim est passé de l’autre côté de la pièce, laissant derrière lui une veuve et deux petits garçons inconsolables. Mort à la tâche, l’âme de l’infatigable travailleur, journaliste émérite repose désormais dans un lopin de terre au cimetière de Wiliamsville.
Moussa Keita
Moussa Keita
